Défendre Jacob de William Landay
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Policiers et thrillers
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Être père ou être juge
Impressionnant comment William Landay arrive à mener ce livre tambours battants !
Dès les premières pages, j’ai été happée, pratiquement impossible de le reposer (uniquement parce qu’il le fallait !).
Jacob Barber, quatorze ans, fils du procureur du comté du Massachusetts, est accusé du meurtre de Ben Rifkin, un adolescent étant dans le même collège que lui. Andy Barber, père de Jacob, va tout faire pour prouver l’innocence de Jacob. Mais certains indices installent le doute…
Ce qui m’a interpellée déjà c’est l’absence de communication dans la famille Barber. Leur fils est accusé de meurtre et ni le père ni la mère ne demande à Jacob : est-il vraiment coupable ? est-ce que c’est vrai qu’il a été persécuté par la victime ?
Et qu’en est-il du « gène du meurtre » ? Peut-on vraiment « naître méchant » ? Oui pour Lionel Shriver qui explore la même piste dans Il faut qu’on parle de Kevin. Et même si j’ai beaucoup aimé ces deux livres, cette idée me met mal à l’aise.
Je regrette juste la situation chronologique de certaines scènes mais ça reste un thriller bien maîtrisé et passionnant. Mais attention il donne aussi quelques frissons…
Message de la modération : Prix CL 2015 catégorie Roman Policier ou Thriller
Les éditions
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Défendre Jacob
de Landay, William
M. Lafon
ISBN : 9782290057568 ; 6,40 € ; 08/01/2014 ; 510 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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Excellent thriller psychologique
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 20 janvier 2021
L'auteur dissèque avec minutie et justesse les rapports entre Jacob et ses parents à travers ce drame terrible et les épreuves qu'il engendre.
Que sommes-nous capables de faire ou encore de croire quant aux dires et aux comportements de nos enfants, surtout face à un tel évènement ?
Jusqu'à quelles extrémités tout cela peut-il mener ?
Nombreuses sont les questions posées par William Landay qui, à travers un suspense extraordinaire, nous immerge parmi la population d'une banale bourgade américaine témoin de l'effondrement d'une famille jusque-là parfaitement intégrée et reconnue.
Que de dégâts irréversibles occasionnés par une suspicion inévitable et des allusions destructrices malheureusement trop fréquentes dans de telles situations.
À ces sujets de fond s'ajoutent une excellente ambiance de prétoire, ainsi qu'un affrontement entre la partie civile et la défense prouvant une fois de plus que seule la victoire est importante, la justice n'étant finalement que secondaire.
Un univers flou, dans la lecture comme dans les personnages
Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 25 avril 2020
Je l'ai lu avec intérêt à tel point que j'ai absolument voulu terminer les deux cents dernières pages d'une seule traite alors que le déroulement n'est pas particulièrement passionnant.
Des personnages un peu flous au sort desquels il est difficile de s'attacher mais pour lesquels on s'inquiète pourtant.
Des rapports d'interrogatoires fastidieux mais que l'on lit avec intérêt et curiosité.
Je ne suis pas ennuyé et pourtant on a un peu l'impression de tourner en rond par moment.
Une fin que l'on a envie de connaître et qui nous laisse avec des interrogations.
Il est certain que le contexte américain (logique vu que c'est écrit par un Américain) n'aide pas à s'immerger dans le déroulement, les réactions, les démarches ne sont pas celles que nous connaissons. Par moment on a aussi l'impression de voir le déroulement de certaines séries.
Par contre, il est indéniable que ce roman pose de nombreuses questions (la présomption d'innocence, la valeur d'un acquittement, les séquelles d'un accusé injustement, le rôle des parents quand un mineur est accusé, l'ambiance délétère dans un collège lorsque l'on n'adopte pas les codes requis, le harcèlement scolaire, la relation ado parents etc...).
L'aspect psychologique est un élément important du roman mais là aussi je suis partagé : d'un côté il est abordé, de l'autre, il n'est pas exploré au fond des choses et on en connaît très peu sur le héros principal, on ne sait pas ce qu'il ressent, ce qu'il peut avoir fait. On est observateur. Certes cela correspond à son caractère car il communique peu mais c'était là justement qu'il pouvait y avoir un intérêt pour le romancier que d'explorer ce ressenti intime.
Le parti pris a été de faire raconter cette histoire par le père mais on ne comprend pas pour qui, ni pourquoi il la raconte, ce qui nous laisse, là encore dans une certaine perplexité.
En aucun cas un mauvais roman mais pas non plus un roman d'exception. Le lecteur est intéressé mais reste sur sa faim.
Les nombreuses questions qu'il pose en font toutefois un ouvrage intéressant.
Quand votre enfant devient une énigme.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 16 août 2016
William Landay réussit un brillant roman qui tient le lecteur en haleine. Par moment on se croirait dans le jardin de Douglas Kennedy, avec ce climat lourd où les acteurs deviennent impuissants face aux rouages qui les broient.
Mais la structure du texte est originale, j'ai envie de dire "propre", astucieuse.
La fin, elle est un peu le clou du spectacle... vraiment bien tricotée. Le suspense coupe le souffle. Un livre intelligent qui pose de vraies questions.
Une lecture intelligente
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 5 octobre 2015
Ben Rifkin, un jeune adolescent de 14 ans est retrouvé poignardé à mort dans un parc de la ville de Newton. Newton, petite ville paisible où le crime n’est pas fréquent et le meurtre d’un adolescent encore moins. Le dossier arrive naturellement entre les mains d’Andrew Barber, procureur-adjoint, mais rapidement son second, Neal Logiudice, particulièrement ambitieux et sans trop de scrupules, remet le fait en question, arguant que Jacob, le fils d’Andrew, est dans le même Collège que la victime, le même collège voire la même classe. Andrew Barber est décontenancé par cette démarche mais conserve le dossier … peu de temps puisque rapidement un coup de tonnerre éclate, Jacob figure au premier rang des suspects potentiels !
Le suspect d’Andrew est un dénommé Patz, un pédophile résidant à proximité, mais Neal Logiudice reprenant le dossier des mains d’Andrew laisse tomber cette piste pour se consacrer intégralement à l’hypothèse Jacob.
L’intérêt du polar n’est pas tant dans la recherche de la vérité - qu’on ne connaîtra pas réellement in fine - que dans les cheminements psychologiques d’Andrew, de Laurie sa femme et mère de Jacob et de Jacob donc. C’est très finement analysé et tout le conflit d’intérêt procureur/père, toute la partialité du parent cherchant quoiqu’il en soit à refuser la culpabilité de son enfant, sont parfaitement mis en valeur.
C’est effectivement très intelligent et ce roman dépasse largement le cadre du polar.
La famille avant tout
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 14 mai 2015
La force du roman est de nous donner à voir la dégradation sociale et professionnelle que subit une famille dont un des membres est accusé et la répercussion que cela a sur eux. Les profondeurs psychologiques des différents personnages sont montrées avec beaucoup d'empathie. Les ressorts sur lesquels ils s'appuient, leurs défenses intérieures et les interactions, aussi bien au sein de la famille où on voit les non-dits, les partis-pris et les aveuglements plus ou moins volontaires, qu'avec l'environnement, dévoilent les forces et faiblesses de chacun.
Un adolescent est tué à l'arme blanche sur le chemin du collège dans le quartier huppé d'une petite ville. Un camarade interpelle son ami sur Facebook car il lui a montré un couteau et que l'élève décédé les chahutait. Or cet ami n'est autre que le fils du procureur-adjoint qui suit l'affaire. C'est un de ses collègues aux dents longues qui reprend le dossier.
IF-0515-4334
Chromosome meurtrier ?
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 10 avril 2015
En 2012 avec le thriller psychologique "Défendre Jacob", il rencontre un large succès international.
L'histoire est simple et terrible .
Andrew Barber, respectable père de famille, est le principal adjoint du procureur du comté de Newton (Banlieue de Boston).
Mais cette fois-ci, c'est lui qui doit passer de l'autre côté de la barre. Le voilà non plus procureur, mais témoin, devant un grand jury. Et pour cause, son propre fils, Jacob, est fortement soupçonné du meurtre d'un lycéen.
Une interrogation lancinante : Comment peut-on imaginer 1 seconde que son propre enfant soit coupable d'un crime ?
L'être que l'on pense connaitre le mieux, la chair de sa chair...
J'ai aimé la lecture de ce long polar documenté, fluide, prenant.
Néanmoins, il manque quelque chose. Le suspense n'est pas si haletant et le doute est toujours présent à la fin.
Un bon moment de lecture cependant qui nous fait nous interroger sur la complexité de l'être humain.
Scénario de film US sur la justice US
Critique de Homo.Libris (Paris, Inscrit le 17 avril 2011, 58 ans) - 31 mars 2015
Au final, le roman est juste acceptable
Les rouages de la justice américaine sont loin de ceux de la justice française, et j'ai eu du mal à suivre les différentes embrouilles procédurières qui auraient du mal à passer en France où quelqu'un est innocent jusqu'à ce qu'il soit reconnu coupable.
Il y a quelques approximations et incongruités, des longueurs parfois et des oublis aussi. Il faut attendre la page 187 pour que la psy (Dr. Voguel) demande aux parents s'ils sont convaincus de l'innocence de leur fils, après plusieurs séances d'analyse !
Sur la forme : De bonnes idées de construction, notamment le mélange des procès et les différentes rétro-narrations.
En revanche, la traduction française est minable : tous les "we" sont systématiquement traduits par "on" (je croyais que "we" = "nous" !) et toutes les formes de "to say" sont adaptées en "faire" ; moi je suis benêt, je pensais que "to say" c'était "dire" ... Le pseudo-traducteur est Philippe MOTHE, il comprend sans doute assez bien l'Américain, mais pour le Français, il repassera !
Pères et fils
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 22 mars 2015
"Qu'étais-je si je n'étais pas le père de Jacob ?"
Il va rapidement être destitué de l'enquête confiée à un jeune assistant aux dents longues à qui il a bien appris le métier, Neal Logiudice.
C'est donc principalement le récit de l'audience qui va nous permettre de découvrir l'évolution de l'enquête mais aussi la découverte et l'admiration d'un maître face à son ancien élève qu'il a formé, même si celui-ci est en train de détruire sa vie avec une sorte d'acharnement féroce (tuer le père); la découverte de la solitude quand on croyait avoir des amis, la découverte de la douleur d'une mère, la découverte de la troublante personnalité de son fils.
"A certains moments, on avait l'impression d'avoir à la maison, un étranger vaguement hostile. Comportement typiquement adolescent, diagnostiquait Laurie."
Tout cela est très intéressant mais... mais après la lecture du puissant "Il faut qu'on parle de Kevin", ce roman semble un peu fade, et surtout un peu lent. J'avoue avoir été tentée d'arrêter à la moitié car je ne suis pas une grande adepte des thrillers psychologiques dans lesquels je rangerai celui-ci. Malgré cela, l'auteur réussit à maintenir un suspense, à laisser en permanence suffisamment de zones d'incertitudes et d'interrogations pour que l'on aille jusqu'aux impressionnantes dernières pages de ce livre.
Les apparences
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 15 mars 2015
Le suspense fonctionne puisque l’utilisation d’un narrateur concerné (le père de l’accusé) teinte forcément le point de vue sur le crime. Le lecteur est alors forcé d’utiliser son intelligence pour lire entre les lignes. De même, Landay fait preuve de beaucoup d’authenticité avec ses personnages. Les ados ne sont pas dépeints comme des chérubins innocents et les policiers des robots insensibles.
Pour une rare fois, la chute finale est satisfaisante et fort à propos pour conclure ce thriller nuancé.
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