Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles
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Contes d'ailleurs et d'un autre temps
Ce petit volume paru chez Gallimard dans la collection « L’Imaginaire » contient dix nouvelles qui ont été publiées pour la première fois en 1938. Dans sa postface Marguerite Yourcenar nous dit en avoir légèrement modifié certaines plus tard.
L'auteur rassemble sous ce titre des nouvelles d’inspiration chinoise, indienne, balkanique, grecque et, étrangement, une qui se passe à Amsterdam.
Pour celles d’inspiration balkanique elle écrit : « Déjà, les formes humbles et ramassées des maisons, la franchise salubre du paysage étaient slaves, mais la sourde violence des couleurs, la fierté nue du ciel faisaient encore songer à l'Orient et à l'Islam. »
Comment le vieux peintre Wang – Fô va-t-il se sauver de la condamnation à mort qu'a prononcé contre lui un obscur petit tyran du fin fond de la Chine ?
Quelle sera la femme qui devra être emmurée vive dans une nouvelle construction réalisée par les habitants d'un petit village des Balkans ? Seule cette coutume semble garantir la solidité de l'édifice commun…
Qu’est-il arrivé à la déesse Kâli décapitée suite à une colère des dieux ? Son superbe visage ne cesse de pleurer alors que son corps se prostitue dans les bouges les plus infects.
Et le grand prince Genghi, qui fut d’une beauté renommée et toujours entouré de très belles femmes, qui va se retirer dans un endroit perdu avant que de ne plus être ce qu'il était et se dit : « Dans un univers où tout passe comme un songe, on s'en voudrait de durer toujours. Je ne me plains pas que les choses, les êtres, les coeurs soient périssables, puisqu’une part de leur beauté est faite de ce malheur. »
La jeune Aphrodissia, veuve du vieux pope, a vu son mari tué par son amant, le brigand Kostis, six ans plus tôt. Et voilà que les paysans du village organisent une expédition dans les montagnes pour tuer Kostis. Ils reviennent avec son cadavre, sanglant, déposé sur le dos d'un mulet, lui coupent la tête et la plantent sur une pique. Ils croient qu’elle pleure parce que justice est faite… Va-t-elle laisser ce corps sans sépulture ?.
Je ne peux pas vous parler ici des dix nouvelles, mais elles sont vraiment plus belles les unes que les autres et, quand on y ajoute la splendeur du style de Marguerite Yourcenar, la délectation est totale.
Les éditions
-
Nouvelles orientales [Texte imprimé] Marguerite Yourcenar
de Yourcenar, Marguerite
Gallimard / Collection L'Imaginaire
ISBN : 9782070299737 ; 7,90 € ; 31/12/1998 ; 149 p. ; Broché -
Nouvelles orientales
de Yourcenar, Marguerite
Gallimard / L'Imaginaire
ISBN : 9780785904571 ; 28,99 € ; 01/01/1978 ; 149 p. ; Broché -
Nouvelles orientales [Texte imprimé] Marguerite Yourcenar illustrations de Georges Lemoine
de Yourcenar, Marguerite Lemoine, Georges (Illustrateur)
Gallimard
ISBN : 9782072698279 ; 17,99 € ; 04/11/2016 ; 144 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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à l'est, toutes !
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 23 avril 2024
Sublime
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 15 juillet 2021
Une pure splendeur.
Mélancholia
Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 16 avril 2021
J’apprécie énormément la prose de Marguerite Yourcenar néanmoins l'ensemble du recueil ne m'a pas emporté comme je l'espérais, Tout d’abord parce que Les « chutes » des nouvelles sont inégales et m’ont parfois déçu, même si ce qui était important pour l’autrice sans doute était surtout de susciter une ambiance éthérée, presque inquiétante, mélancolique, et de ce point de vue là c’est très réussi. Ensuite je dois dire par que j’ai eu parfois la sensation que la perfection de la forme prenait le pas sur l’émotion. Je m’étais déjà fait cette réflexion avec L’œuvre au noir, à tel point que j’en viens à me demander si ce n’est pas un marqueur de son style. C’est presque un peu dommage car cette « froideur » qui se dégage m’a gêné de temps en temps pour me sentir investi par tous les récits et les personnages (Kâli décapitée par exemple pour n’en citer qu’un).
Nous emmène loin... très loin...
Critique de Law (Marseille, Inscrite le 17 janvier 2009, 31 ans) - 30 mai 2009
C'est vrai que la mort y est omniprésente, mais elle y est présentée d'une façon légère et est toujours accompagnée d'une touche d'espoir (Wang-Fô qui revit à travers ses tableaux, en sauvant Ling) et d'un message final qui amène à la réflexion ("il y a mères et mères").
Un vrai régal!
Neuf nouvelles
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 5 décembre 2007
C’est dire qu’il y a peu d’unité entre ces nouvelles, d’unité culturelle, ou socio-culturelle. Enfin, peu d’unité … ce serait faire fi de ce qu’une seule et même auteur les a conçus, écrits. Et de la conception que cette auteur a de la psychologie et de l’âme humaine.
Marguerite Yourcenar s’est-elle tournée vers l’Orient pour s’éloigner du matérialisme qui imprègne certainement déjà à l’époque (première fois publié en 1938) l’Occident ? Pour laisser libre cours aux rêves, à l’idéalisme, aux mystères de l’Orient ? Beaucoup de ces nouvelles flirtent avec le surnaturel, avec la matière brute des contes, contes mystiques ou surnaturels.
Marguerite Yourcenar reconnait avoir été inspirée de fables ou légendes authentiques, librement retranscrites et développées par elle-même :
« Comment Wang-Fô fut sauvé s’inspire d’un apologue taoïste de la vieille Chine ; Le sourire de Marko et Le lait de la mort proviennent de ballades balkaniques du Moyen Age ; Kâli décapitée dérive d’un inépuisable mythe hindou … »
Est-ce pour cela que j’ai eu une irrésistible impression de déjà-entendu, déjà-vu. C’est notamment le cas de « Le lait de la mort », terrible histoire d’amour maternel et de bêtise humaine ? Où est-ce que Marguerite Yourcenar s’approprie tellement bien ces mythes qu’ils deviennent définitifs une fois revisités par elle ? Ou encore que l’histoire est tellement forte que sa trame déjà évoquée ou lue il y a longtemps se réimprime dans la mémoire dès les premières lignes lues, comme un parfum particulièrement entêtant peut vous remémorer des situations passées, enfouies dans la mémoire, dès les premières fragrances ?
Quoi qu’il en soit, ces nouvelles de Marguerite Yourcenar dégagent une impression de solidité, d’incontournabilité. On les imagine difficilement traitées autrement. Du Yourcenar, quoi !
pas du tout d'accord
Critique de Charlenn13 (, Inscrite le 29 octobre 2005, 34 ans) - 5 novembre 2005
je l'ai lu pour l'école en seconde et il m'a beaucoup déçue.
c'est un livre triste où il n'y a que des morts, c'est assez bizarre.
néanmoins il nous donne une idée de l'orient, de leur croyance , de leurs traditions, de leur passé et de la pauvreté de ce pays.
ce sont plein de news, de mythes remplis de passion, d'amour mais qui se terminent toujours mal.
cela ne me donne pas du tout envie d'aller dans l'orient...
la seule chose que j'ai bien aimée c'est que les histoires sont courtes.
Parfums et douleurs de l'Orient
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 26 janvier 2005
Autre coup de cœur avec "Le lait de la mort" qui raconte la légende cruelle d'une femme emmurée vivante dans une tour afin de garantir le soutien de l'édifice.
Dix contes aux charmes différents dont se dégage toujours une certaine douleur et où plane souvent l'ombre de la mort.
oeuvre mineure mais délicieuse
Critique de Echemane (Marseille, Inscrit le 12 juillet 2002, 45 ans) - 5 février 2004
Pour revenir à ces "nouvelles" elles valent le détour pour le mélange d'humour, d'ironie et de noirceur qui respectent probablement l'esprit originel des fables et légendes dont s'inspire l'auteure. Un peu de culture dans un monde de brutes...
Au parfum de fables et légendes
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 8 décembre 2003
Publié en 1938 (à part une nouvelle en 1978), ce recueil possède le charme des anciens écrits où érotisme, exotisme, religieux, lyrisme et morale s’entremêlent naturellement.
Justification de mes quatre étoiles
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 6 novembre 2003
le premier livre, lu à l'école, qui m'aie vraiment plu
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 42 ans) - 6 novembre 2003
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