Pointe Rouge de Maurice Attia
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers
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du rouge et du noir
Accident ou meurtre ? Un individu, "bien connu des services de police", est retrouvé défenestré au pied d’une résidence étudiante de Saint-Jean-du-Désert, un quartier du douzième arrondissement Marseille. Comme de bien entendu, tout le monde se tait et n’a rien vu. On est dans les mois qui ont précédé Mai 68 et, au sein de la communauté estudiantine, les flics, en uniforme ou pas, sont très mal vus en cette période pré-insurrectionnelle. L’enquête va donc être particulièrement difficile pour l’inspecteur Paco Martinez, "pied-noir" installé depuis cinq ans à Marseille après ses exploits algérois ("Alger la Noire"), et son compère Tigran Khoupiguian ("Khoupi"), digne rejeton d’une famille arménienne ayant fui (à temps) le génocide ottoman. L’ambiance est chaude, gauchistes et anarchistes de mouvances diverses s’agitent en vue de la préparation du "grand soir" tant attendu, tandis que le SAC (Service d’Action Civique, officine parallèle au service du pouvoir gaulliste) prépare en secret sa controffensive. D’autres meurtres vont suivre, compliquant encore un peu plus l’enquête, qui s’enlise dans les témoignages sibyllins, lorsqu’ils ne sont pas carrément bidons, des organisations auxquelles appartiennent les divers protagonistes. Il y a aussi des femmes (Irène, l’éternelle fiancée de Paco, Eva, une jeune trotskyste dont va tomber follement amoureux Khoupi), dont le sort va être lié malgré elles aux progrès et aux échecs de l’enquête. Dans ce polar noir, très noir, et très épais (plus de 600 pages), Maurice Attia a mis tout son talent littéraire et sa connaissance de la psychologie au service d’un beau portrait de la Marseille des années 60, aux résonances tout actuelles.
Les éditions
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Pointe Rouge [Texte imprimé], roman Maurice Attia
de Attia, Maurice
Actes Sud / Babel Noir
ISBN : 9782742770267 ; 12,70 € ; 28/09/2007 ; 631 p. ; Poche -
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Vieille chapelle
Critique de Pytheas (Pontoise - Marseille, Inscrit le 5 avril 2012, 59 ans) - 17 mars 2015
Paco Martinez, inspecteur principal à la PJ est envoyé sur les lieux d’un meurtre par défenestration dans la cité Universitaire de St Jean du désert, nous sommes en 1967 et les groupuscules communistes, trotskistes et autres luxembourgistes de tous poils fleurissent un peu partout, mai 68 approche.
Le meurtre du jeune Vespucci semble de prime abord accidentel, pourtant certains liens de la victime peuvent ouvrir la voie à d’autres hypothèses. Paco Martinez et son binôme Tigran Khoupi vont mener leur enquête dans les milieux estudiantins et par extension parmi l’extrême gauche pour en arriver au Service d’Action Civique (prononcer SAC), le SAC service de nettoyage du pouvoir en place qui jusqu’à la fin des années 70 aura été le bras armé de De Gaulle puis Chirac, fortement intégré dans la Mafia Marseillaise à l’époque.
Un moment d’histoire que ce roman, la nostalgie des rapatriés d’Algérie, les évènements de 68 en préparation, la lutte des classes, le Génocide Arménien (car ne l’oublions pas, Marseille est la première ville Arménienne d’Europe)…. mais surtout un hoquet de l’Histoire, la France s’ennuie, pas de conflit dans laquelle elle serait impliquée quand dans les autres pays Européens il reste encore des conquêtes à entreprendre en Espagne, en Italie, en Grèce, en Pologne, tandis que les étudiants Français se demandent si les filles de Nanterre ou d’Antony pourront accéder aux chambres des garçons, conception somme toute limitée des droits de l’homme.
On peut y lire aussi un article issu du monde de l'époque qui nous dit, qu'un pouvoir politique se doit de donner de l’espoir et des ambitions au Pays, il semblerait qu’à cette époque, qui ressemble pas mal au 2015 finalement, les politiques aient perdu de vue leur mission qui n’est pas uniquement de gérer les affaires courantes mais d’inculquer cette envie d’avancer ensemble, le pouvoir ne doit pas être une fin en soi, mais un moyen de servir son Pays.
Cette époque, pas très ancienne, certes, n'est, finalement, pas si différente de celle qu'on vit aujourd'hui 50 ans plus tard.
Pour l'erreur de géolocalisation de la pointe rouge, pour le fait que le héros avoue ne pas aimer Marseille je retire 1 point
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