La Secte des égoïstes de Éric-Emmanuel Schmitt

La Secte des égoïstes de Éric-Emmanuel Schmitt

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 1 novembre 2003 (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 18 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 094ème position).
Visites : 14 255  (depuis Novembre 2007)

Inspiration platonicienne?

Premier roman d'Eric-Emmanuel Schmitt, « La secte des égoïstes » est un petit ouvrage interpellant.
Le narrateur, chercheur de son état, passe son temps en bibliothèque à lire tout ce qui a trait à sa thèse et rien que ce qui a trait à sa thèse.
« Lassé d'avoir fiché, noté, annoté, relevé, discuté, dépouillé, médité tout le jour, les yeux usés et la main lourde », le chercheur décide d’enfreindre la loi : il a l'idée saugrenue de lire pour le plaisir, « lire quelque chose d’inutile ».
Le hasard (oups, c'est une notion délicate.) met entre ses mains un dictionnaire.
Le parcourant, il est attiré par un article sur Gaspard Languenhaert, philosophe méconnu du 18° siècle, fondateur de la secte des égoïstes.
Gaspard prétend que « soit que je m’élève jusque dans les nues, soit que je descende dans les abîmes, je ne sors point de moi-même, et ce n’est jamais que ma propre pensée que j’aperçois.
Donc, le monde n’existe pas en soi, mais en moi.
Donc, la vie n’est que mon rêve.
Donc, je suis à moi seul toute la réalité …».

Personne ne change facilement de nature et celle du chercheur est de chercher…
Très logiquement donc, le narrateur, par le mystère alléché, entreprend une enquête pour en savoir plus sur Gaspard.
Beaucoup de pistes tournent court, c'est étrange.
Quelqu’un laisse un mot à son attention, entre deux livres sur un rayonnage de bibliothèque, c’est étrange…
Il découvre d’autres éléments : puisque le monde n'est qu’une émanation de la pensée de Gaspard, il en est l'auteur.
De là à se prendre pour Dieu.
Nous retrouvons un thème dont Eric-Emmanuel Schmitt est coutumier : Dieu, envisagé non pas sous l'angle de la religion mais en tant que tel.
Sa formation d’agrégé en philosophie se sent et permet au roman, intelligent sans être intellectuel, de dépasser le fait divers.
Car bien entendu, les contemporains de Gaspard lui ont tendu des pièges et opposé nombre d’arguments.
Il retombera sur ses pattes à chaque fois, à une exception près…
Cela donne lieu à quelques joutes où la raison est à l'œuvre.
Ce livre est donc le premier roman de Schmitt, plutôt spécialisé dans le théâtre jusque là et je l’ai trouvé prometteur.
Avec le recul, il est clair que l'auteur a plus que tenu ses promesses…

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Fantasque et drôle

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 26 février 2016

A Paris, un philosophe s’intéresse à un certain Gaspard Languenhaert qui soutint, au XVIII è siècle, une philosophie très particulière : la matière n’existe pas, le corps est immatériel, tout n’est qu’illusion, comme dans les rêves. En consultant des ouvrages, des archives, en rencontrant des personnages obscures, notre chercheur va finir par reconstituer ce qu’était ce Languenhaert. A tel point qu’il va être comme submergé par cette personnalité … Les dernières pages sont particulièrement fantasques et drôles.

Ce roman est le premier d’Eric-Emmanuel Schmitt.

Extrait :

Automonophile : Quand vous rêvez, n’êtes-vous pas l’auteur de vos rêves ? Lorsque vous vous voyez en train de voguer sur la mer, cap sur les Amériques, les vagues sont-elles autre chose que le produit de votre imagination ?
Cléanthe : Naturellement puisqu’il s’agit d’un rêve.
Automonophile : Qui vous l’apprend ?
Cléanthe : Le réveil.
Automonophile : Et si vous alliez vous réveiller de la vie ?
Cléanthe : Allons ! …
Automonophile : Qui vous assure qu’en ce moment vous ne rêvez pas ?
Cléanthe : Vous me troublez !...

Questionnements divers

8 étoiles

Critique de ChloéChatrian (, Inscrite le 17 mai 2013, 27 ans) - 3 janvier 2014

Un livre qui nous donne à réfléchir.

Mais qui sommes-nous après tout ? Rêvons-nous notre vie ? Existons-nous ? Que sentons-nous, voyons-nous, touchons-nous ?

La secte des égoïste, un livre à lire. A défaut de nous détendre, il nous rend sûrement moins bête. A chacun de voir !

Appelez moi dieu

5 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 30 avril 2012

Ce court roman (d'ailleurs s'agit-il d'un roman ou d'une nouvelle? je pencherais plus pour la nouvelle) d'E.E Schmitt a le mérite de soulever des questions existentielles, quid de la vérité, du rêve et de la réalité, de notre perception du monde, notre rapport à dieu...
Cependant il manque un je ne sais quoi.
En fait j'ai trouvé cette nouvelle un peu superficielle, le déroulement de l'histoire trop facile, trop prévisible, le narrateur vraiment fade.
Sinon la lecture est tout de même agréable, l'auteur ayant un style élégant.
Conclusion: un bilan mitigé.

Incite à la réflexion!

9 étoiles

Critique de MEloVi (, Inscrite le 6 juillet 2011, 40 ans) - 13 décembre 2011

Encore une fois un roman de E E S intéressant et qui fait réfléchir tant à notre position dans ce monde qu'à l'existence de Dieu. Le sujet a certes été beaucoup traité mais E E S réussit très bien cet exercice difficile avec un point de vue neuf et inattendu. Les recherches menées par le protagoniste nous invitent à la découverte de philosophes établis ou non. Un très bon cru encore une fois!

Je pense donc vous êtes

8 étoiles

Critique de Tommyvercetti (Clermont-Ferrand, Inscrit le 18 décembre 2006, 36 ans) - 9 octobre 2011

Ce livre m'a beaucoup fait rire, mais aussi beaucoup intrigué, et intéressé.
La pensée que beaucoup ont sans doute déjà eue de l'hypothèse que nous serions en train de rêver y est centrale, et très poussée.
Plus loin que cette seule pensée que certains n'ont peut-être pas approfondie, il est normal de penser et de se ressentir soi-même comme le centre du monde. De notre monde, en fait. Cela découle du fait indéniable que le Monde Absolu et Véritable n'existe pas, dans le sens où il n'est pensé par personne. Chaque être humain a sa propre représentation du monde, en connait des aspects, et a donc en lui même ce qu'il appelle "le monde". Quand nous-mêmes parlons du "monde", nous parlons en fait de NOTRE monde. Il n'y a pas de consensus autour duquel chacun s'accorde à dire que le monde est tel ou tel.
Et donc, cette pensée est très aboutie chez Gaspard, dont il est question ici, pour qui le monde n'est qu'un, et il est sien. Pensant le monde et se reconnaissant comme le point central d'où part et où vient toute information à La Conscience (car bien sûr, nous ne connaissons qu'une seule conscience au monde : la nôtre), il en a déduit que le monde n'était en fin de compte qu'une somme d'informations apportées à La Conscience. Quand il agissait donc, il ne faisait qu'agir avec sa conscience, ses propres idées ; tout et tous n'étaient qu'une expression de son esprit, et le monde une extension de sa pensée.

A travers l'enquête d'un chercheur sur ce Gaspard, et la vie de celui-ci au 18e, E.-E. Schmitt va pousser cette pensée dans ses derniers retranchement, à travers l'absurde, le comique, les crises de remises en question, la folie, la certitude et la croyance.
C'est vrai, après tout, qu'est-ce qui me certifie que le monde qui m'entoure n'est pas qu'une histoire que j'imagine ? Quelque chose que j'ai inventé pour me divertir ? Vous tous êtes mes sujets, et répondez à mes interactions selon ma propre volonté inconsciente.

(De plus, le style d'écriture est très théâtral, très enjoué et très facile à lire)

Lu deux fois pour le plaisir !

8 étoiles

Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 25 octobre 2010

Je sais bien que les avis sont partagés sur l'auteur : on aime ou on n'aime pas. Mais pour ma part je lis EE Schmitt : tous ses livres ne me plaisent pas mais j'aime son style alors j'ai essayé "La secte des égoïstes".
Ce tout petit livre est très prenant ! Tout d'abord le titre m'a emballée et tout de suite interloquée !! La première fois, je l'ai lu en une soirée. La première page pose le sujet qu'on ne peut plus lâcher mais il faut être d'accord pour être emmené là où on ne s'y attend pas ! J'ai passé un très bon moment.
Beaucoup de réflexions et d'interrogations à la fin ! Mais qui est ce Gaspard Languenhaert ?? A-t-il seulement existé ? Loin d'être barbant (comme le dit bien Soili le livre parle de cette "doctrine philosophique qui annonce que le monde extérieur n'existe pas et qu'en quelque sorte , on ne vivrait pas la réalité mais une sorte de rêve , la seule chose réelle est soi-même et nous inventons notre vie"), j'ai vraiment été prise au jeu.
Conseil : laissez vous tenter !

ego fiction

10 étoiles

Critique de Printemps (, Inscrite le 30 avril 2005, 66 ans) - 17 septembre 2009

En cherchant Languenhaert, le protagoniste se cherche à travers sa fiction. Le monde en temps qu'imagination. Une interrogation sur la réalité.
Un bon moment de réflexion et de suspense interrogatif sur notre rapport au monde et aux autres.

Une fin qui remet tout en question, tout en confirmant l'interrogation initiale.
En clair pour moi un vrai plaisir de lecture comme souvent avec E-E Schmitt.

Egoïste? Secte?

7 étoiles

Critique de Avanni (, Inscrit le 9 août 2008, 60 ans) - 7 septembre 2009

Voilà un livre trop court comme souvent avec Eric Emmanuel. Le livre terminé, on est en droit de se poser des questions et de réfléchir. Voici donc un récit intéressant qui m'a bien plu. A recommander.

Intrigant

7 étoiles

Critique de Yanne (, Inscrite le 26 avril 2009, 35 ans) - 28 juin 2009

Un philosophe du XVIIIe siècle émet l'hypothèse que la vie n'est qu'un songe. Ainsi, si lui est bien réel, les autres ne sont qu'issus de son imagination. Il est donc le créateur de l'univers dans lequel il vit. Or, au XXe siècle, le monde ne semble pas avoir gardé grande trace de ce Dieu.
Un chercheur découvre sa trace par hasard et décide d'en chercher plus sur cet homme qui fit un passage éclair dans les salons parisiens sans y laisser beaucoup d'empreintes.

Le début peut paraître long, mais très vite on est emporté par l'histoire pas banale de cet homme étrange.

Un livre sympathique qui se lit vite.

Interrogatif mais prévisible

6 étoiles

Critique de Sekhorium (Braine-le-Comte, Inscrit le 28 août 2007, 38 ans) - 27 juin 2008

Ce roman d'Eric-Emmanuel a, au final, suscité en moi un réaction bipolaire.

En effet, j'ai apprécié le côté interrogatif du livre, car celui-ci pousse le lecteur, de temps à autre, à se poser des questions. Qu'est-ce que la vérité ? Est-elle tangible ? Quelles sont les limites de nos sens ? Quelle serait la vie si nous en étions amputé ? Le lecteur se retrouve face à lui-même, s'étonne à s'interroger sur ce qu'il vit.

Par contre, le manque de suspens et de tournants imprévus se fait rapidement sentir. Il manque une pièce pour finir le puzzle, et hop !, comme par magie celle-ci apparaît. C'est parfois un peu trop "facile" et cela manque de détours sinueux. Tout comme le personnage principal du roman écrit la fin de la vie de Gaspard Languenhaert, le lecteur pourrait très bien (voire trop souvent), prédire l'avancement et la finalité du roman.

Un peu dommage, car ce roman aurait pu se révêler être au final une sorte de piège, pouvant confronter le lecteur à sa réalité qu'il croit (in)légitimement conquise.

mitigé... mais agréable

6 étoiles

Critique de C.line (sevres, Inscrite le 21 février 2006, 47 ans) - 18 juillet 2007

Que dire.... j'ai bien aimé ce livre... mais sans plus.

Peut-être que la quête de Languenhaert ne m'a pas captivée plus que ça ... peut-être que la thèse égoïste ne m'a pas interpellée plus que ça... peut-être que j'ai pas saisi l'essence plus que ça... peut-être que la fin ne m'a pas surprise plus que ça... peut-être ...

J'ai lu beaucoup d'EE Schmitt et "la secte des egoïstes" n'est pas mon préféré.
M'enfin il reste un livre agréable à livre pour peu qu'on aime le style Schmitt.

La solitude de Dieu

8 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 12 octobre 2006

Je confirme l'intérêt porté par beaucoup pour cette secte des égoïstes que je viens de terminer et qui m'a intrigué un peu quand je l'ai refermé. Je me suis posé la question quelques instants pour essayer de rassembler l'ensemble dans ma tête et tenter de comprendre le résultat.
Bon il existe sans doute plusieurs angles de lectures mais j'ai pour ma part j'ai ressentis un plaisir final excellent car pour moi le puzzle s'assemble à rebours; ce n'est qu'à la fin que j'ai saisis ce qu'était ce Gaspard Languenhaert: un rêve allégorique, une métempsycose que s'est imposé un malade (Gerard Langueret) dans le corps fantasmé de Languenheart.
Et là quel bonheur de saisir le message du livre, la liberté fantasmée, extraite de l'âme vagabonde d'un corps malade et inerte.
Cette secte des égoïstes est un régal dans le sens où elle est la création même, la philosophie, la vivacité d'esprit, le voyage et la culture.
Ajoutons à tout cela la forme propre à l'auteur qui s'amuse à bouleverser la forme classique du roman en incorporant une forme théâtrale et épistolaire qui ajoute à l'ensemble un rythme interessant

Une brève et excellente entrée dans le monde d’E.E. Schmidt

8 étoiles

Critique de Manu_C (, Inscrit le 19 août 2004, 55 ans) - 6 septembre 2006

On sent effectivement dans ce premier roman d’E.E. Schmidt toute la maturité de l’auteur dans sa maitrise du sujet et de ses développements philosophiques autour d’un sujet très original (abondamment décrit dans les critiques précédentes) et une façon de le traiter qui ne l’est pas moins ; la brièveté de l’ouvrage ne le rend pas moins séduisant et incite même à une ou plusieurs relectures qui ne perdront aucun intérêt, le sujet traité offrant au lecteur la possibilité de nombreuses digressions et interprétations personnelles.

Pour compléter les lectures sur le sujet, Fictions de Borges reste incontournable, j’ai d’ailleurs eu l’impression de lire, à travers « La Secte des Égoïstes » une fusion des deux nouvelles fulgurantes de Fictions, « Les ruines circulaires » et « L’approche d’Almotasim », la première mettant en scène une personne qui réalise finalement qu’elle n’est que le rêve d’une autre et la deuxième traitant de la recherche de soi.

Doctrine amusante

8 étoiles

Critique de Soili (, Inscrit le 28 mars 2005, 51 ans) - 3 septembre 2006

Un chercheur retrouve la trace de Gaspard Languenhaert à la bibliothèque nationale, ce Gaspard Languenhaert a pour théorie le solipsisme ( doctrine philosophique qui annonce que le monde extérieur n'existe pas et qu'en quelque sorte , on ne vivrait pas la réalité mais une sorte de rêve , la seule chose réelle est soi-même et nous inventons notre vie).
Le chercheur va s'efforcer d'en apprendre plus sur ce personnage.

Bon , je reconnais qu'a première vue on pourrait croire que ce livre va être prise de tête eh bien pas du tout, l'histoire de ce Gaspard Languenhaert est assez amusante et est bien loin de nous entraîner dans des théories philosophiques obscures et imbuvables. Ce roman est assez rythmé et je ne m'y suis pas du tout ennuyé.

Etrange

7 étoiles

Critique de Mallaig (Montigny les Cormeilles, Inscrite le 17 janvier 2006, 48 ans) - 3 juillet 2006

C'est mon second livre d'Eric Emmanuel Schmitt et c'est encore une fois assez agréable. L'écriture est simple et va droit au but mais elle permet de poser des questions sur le monde, notre existence. . .
Avec ce petit livre, on est presque dans la philo. Bref, j'ai passé un bon moment.

Intriguant

8 étoiles

Critique de Flyingcow (Paris, Inscrite le 11 février 2005, 50 ans) - 13 juillet 2005

Après “la part de l’autre", j’ai eu envie de lire un autre bouquin d’Eric-Emmanuel Schmitt. J’ai acheté ce petit bouquin (124 pages) parce que le sujet m’intriguait. Le bouquin m’a amusée, on part à la recherche d’un homme qui pense que le monde n’existe pas, ou plutôt qu’il n’existe que par lui, dans son imagination, tout ce qui se trouve autour de lui est immatériel, il pense que tout se passe dans son esprit, et que tout ce qui lui arrive, de bien ou de mal, c’est lui qui l’a imaginé, du coup il vit sa vie sans se poser de questions, vu que de toute façon, il pense qu’il gère et invente tout… jusqu’au jour où….

Bon évidemment je peux pas raconter le bouquin sinon il n’y a aucun intérêt à le lire hein !

comme à chaque fois ou presque

8 étoiles

Critique de Agnes (Marbaix-la-Tour, Inscrite le 19 février 2002, 59 ans) - 26 janvier 2005

avec Eric Emmanuel Schmitt, je suis étonnée et charmée (il n'y a vraiment que "petits crimes conjuguaux" qui ne m'ait pas plu).

C'est cynique, attachant, et surtout une fin particulière à laquelle je ne m'attendais pas, bref, un excellent moment de bonheur littéraire

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