Les vieux fourneaux, tome 1 : Ceux qui restent de Wilfrid Lupano (Scénario), Paul Cauuet (Dessin)

Les vieux fourneaux, tome 1 : Ceux qui restent de Wilfrid Lupano (Scénario), Paul Cauuet (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Humour

Critiqué par Hervé28, le 28 avril 2014 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 55 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 391ème position).
Visites : 6 060 

Jubilatoire !

J'avoue avoir mis du temps à acquérir ce volume.
A cause peut-être de Lupano himself, sur lequel mon avis est toujours très partagé : selon moi, il publie du très bon comme "L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu" mais aussi, du moins réussi comme "L'Assassin qu'elle mérite".
Et là il a fallu attendre de lire les critiques dithyrambiques ici ou là pour enfin me lancer dans la lecture.
Et bien un seul mot me vient après avoir refermé ce premier opus: Jubilatoire!
Un scénario très réussi, mêlant humour, nostalgie et dérision; servi par un dessin très dynamique de Cauuet. Rien que le gag du fusil (page 42, planche quasi muette) m'a fait hurler de rire.
Les dialogues font mouche à chaque fois et je n'attends qu'une seule chose, lire la suite (même si ce premier volume peut presque se suffire à lui même)
Bien construite, drôle, cette équipée sauvage du 3ème âge est une des meilleures bandes dessinées de l'année, à mon humble avis.

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Un croisement tontons flingueurs et vieux de la vieille

8 étoiles

Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 29 mai 2021

De l'humour, un côté "Tonton flingueurs" croisé avec "Les vieux de la vieille". Des septuagénaires, encore pleins de vie, guidés par leur désillusions passées et l'émerveillement de leurs souvenirs.
Le scénario et les dialogues s'articulent pour le grand plaisir du lecteur dont les sourires sont nombreux. L'histoire offre des rebondissements et maintient donc l'intérêt.
Bien qu'ancrés dans leur souvenirs, les dialogues évoquent la société actuelle, les relations intergénérationnelles, les problèmes de l'emploi, le retour à une vie moins citadine etc...

Un très agréable moment de lecture où ces vieux fourneaux attirent la sympathie... mais avec lesquels on n'aimerait probablement pas vivre au quotidien.

Fort et rafraîchissant !

9 étoiles

Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 31 juillet 2019

Des personnages déjantés et attachants, un dessin sympa, un rythme efficace, une histoire, des références et de vrais gags.
Rien ne manque pour faire de cette bande dessinée un grand moment de lecture et de détente.
J'adore le côté anars empêtrés dans les délicatesses de l'âge. A découvrir absolument pour ceux qui ne connaissent pas et à relire pour les autres.

Papys flingueurs jubilatoires !

10 étoiles

Critique de Didoumelie (, Inscrite le 5 septembre 2008, 52 ans) - 3 avril 2016

Un plaisir que cette lecture. Conseillée par ma bibliothécaire, après lui avoir laissé entendre que je cherchais une lecture qui change, drôle sans être gnan-gnan, avec des personnages attachants. Bingo : c'est tout ça, et bien plus encore.
J'ai lu les 2 premiers épisodes, et déjà hâte de lire le 3ème et la suite, s'il y a....
Le dessinateur aime ses personnages, ça se sent. Personnages hauts en couleurs, qu'il croque sans concession ou fausse pudeur. Les dialogues sont dignes des tontons flingueurs (ou en tous cas s'en rapprochent).
Jetez-vous sur cette BD, vous ne le regretterez pas !

DES RACINES ET DU RIRE

10 étoiles

Critique de Catoate (, Inscrite le 6 octobre 2014, 41 ans) - 30 avril 2015

je l'ai reçu hier par la poste...
un cadeau...
et quel cadeau !
Des planches d'une extrême humanité et d'un humour comme j'aime, cet humour sans demi mesure, bien planté comme un arbre et ses racines... Car finalement c'est de cela dont on parle avec des bulles dans cette BD : de vieux casse-bonbon, goguenards, émus et émouvants; trois copains avec leurs rides et leurs souvenirs...
je l'ai lu d'un coup comme on boit un verre de rouge.
J'ai énormément ri.
Et ça a sauvé ma soirée d'une monotonie trop lourde...
je cherche déjà à mettre la main sur le TOME 2 :)

Pas fatigués, les vioques !

8 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 26 juin 2014

Dans cette comédie à la fois légère et subversive, Lupano, scénariste très en vue depuis plusieurs années, nous démontre avec jubilation que le troisième âge n’est pas l’antichambre de la mort, loin s’en faut, avec des personnages hauts en couleur. Tout d’abord, il y a Pierrot, le plus déjanté, vieil anar à l’esprit de révolte intact malgré sa vue défaillante, qui prend un malin plaisir à perturber les soirées branchées et autres cocktails mondains, de préférence en compagnie de son groupe d’action « Ni yeux ni maître ». « C’est ça ou moisir du bulbe. » explique-t-il en guise d’excuse. Puis Antoine, l’ancien syndicaliste déprimé par la mort de sa femme Lucette mais dont la hargne anti patronale va vite se révéler plus virulente que jamais lorsqu’il apprendra que cette dernière a flirté avec le PDG de sa boîte… Le troisième compère se prénomme Mimile. Sous son air jovial et bon vivant, il cache un passé de baroudeur globe-trotter, « seul blanc à avoir joué première ligne de rugby aux Îles Samoa ». Il y a enfin la jeune et jolie Sophie, artiste altermondialiste et nièce d’Antoine, portrait craché de sa tante jeune. Malgré son statut de femme enceinte, elle ne se débinera pas lorsqu’il sera question d’accompagner les vieux potes de tonton pour empêcher ce dernier de commettre l’irréparable en voulant buter son ancien patron.

Ces papys flingueurs n’ont pas leur langue dans leur poche, et ils auraient bien tort, avec des dialogues qui dynamitent et dispersent avec une telle pétulance – l’esprit d’Audiard n’est pas bien loin… Sur le thème de l’adultère posthume, le scénario, en plus d’être original, est assez bien ficelé pour ce premier épisode en guise de – très bonne – mise en bouche. Pour ce qui est du dessin, Cauuet s’inspire avec virtuosité d’une certaine BD franco-belge semi-réaliste orientée « comique » : postures dynamiques, bouilles expressives, jeunes femmes bien « bidochées », enceintes ou pas (on ne pouvait pas non plus mettre que des vieux en scène…), et ça fonctionne à merveille.

Et l’air de rien, ils sont rafraîchissants ces anciens et pourraient en remontrer à bien des « d’jeuns » de notre époque formatée par le rêve marketé et illusoire d’un paradis high-tech. De manière significative, nos héros chenus feraient presque une déprime en constatant que le trésor caché à proximité de la cabane de leur enfance n’a toujours pas été découvert… drôle d’époque où les enfants naissent avec des tablettes dans les mains tout en croyant que les poissons sont carrés et les vaches des animaux exotiques. Pour autant, les auteurs ne tombent pas dans le piège du « c’était mieux avant » en procédant à un rééquilibrage par l’entremise de la jeune Sophie au tempérament sanguin. Car si elle les aime bien, ces vieux « flibustiers », elle en veut aux ainés dans leur ensemble de n’avoir pas su ou pas voulu prévenir les problèmes du monde actuel, refilant le fardeau aux jeunes générations avec une insouciance consternante. La scène de la rencontre avec le groupe de retraités sur l’aire d’autoroute est parlante, si comique soit-elle dans son exagération.

En somme, sous les apparences d’une joyeuse farce, les auteurs utilisent leurs personnages pour mieux mettre en lumière et dénoncer les dérives de notre monde où les valeurs humaines semblent chaque jour céder un peu plus de terrain au profit d’un conformisme déshumanisant. Il reste que ces portraits plein de tendresse sont à la fois touchants et tonifiants, un peu dans le même esprit que « Les Petits ruisseaux » de Rabaté, petit bijou de la BD séniorisante.


Morceaux choisis :

« Quand on fait fortune en fabriquant des antidépresseurs, forcément un monde de merde, ça fait rêver ! »

« Dis, je te demande pourquoi tu viens t’enterrer toute seule à la campagne avec une brioche au four, toi ? »

« La vache, c’est vrai qu’il a rendu l’antenne, le vieux. »

« Rien qu’avec ses histoires de bagarres, on ferait trois tomes de la Pléiade. »

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