D'un combat à l'autre, les filles de Pierre et Marie Curie de Béatrice Nicodème, Raphaël Gauthey (Dessin)

D'un combat à l'autre, les filles de Pierre et Marie Curie de Béatrice Nicodème, Raphaël Gauthey (Dessin)

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques , Enfants => 12-15 ans

Critiqué par JulesRomans, le 21 avril 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 10 étoiles
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Et une petite Curie pour la route vers le front

Dans la famille Curie, l’auteure demande Ève et apprend aux lecteurs qu’elle existe. Si tout le monde connaît Marie Curie née en Pologne et Irène Joliot-Curie sa fille aînée, il faut bien avouer que peu de personnes connaissent Ève Curie (sœur d’Irène) née en 1904 à Paris et morte en 2007 à New York.

L’action se déroule de l’été 1914 où les deux filles du couple sont en vacances en Bretagne avec leurs deux domestiques polonaises à l’été 1917 au même endroit à la pointe de l’Arcouest (vers Paimpol dans les Côtes-du-Nord de l’époque). Après avoir vu les deux jeunes filles soupçonnées d’espionnage parce qu’on les entend parler une langue étrangère, l’on va suivre Irène et Marie dans leur promotion et usage de la radiologie auprès des poilus. Avec des petites camionnettes stationnées dans la zone des armées, appelées "les petites Curie" elles vont identifier la place où se trouve une balle ou un éclat d’obus.

Ève Curie, vue son jeune âge, est encore scolarisée. On nous dit, page 49, au collège, il n’aurait pas été inutile de préciser au collège Sévigné car le terme de collège ne lui est approprié que du fait de son statut privé. Cet établissement laïc pour jeunes filles de parents souhaitant une pédagogie nouvelle pour leur enfant, il détourne celle-ci du lycée de jeunes filles (qui compte des classes primaires et des cours secondaires ou d’une École primaire supérieure de filles (qui scolarise au niveau d’un collège d’aujourd’hui).

L’essentiel de l’intrigue est basé autour de la relation épistolaire entre Ève et un jeune officier Albert, instituteur du Finistère dans le civil. Même si les enseignants du primaire étaient souvent fort cultivés, ils n’en possédaient jamais avant 1914 pour autant le baccalauréat, contrairement à ce qu’avance page 140 le récit. Ce n’est que dans l’Entre-deux-guerres qu’ont pu devenir instituteur quelques rares titulaires de diplôme. C’est le brevet élémentaire qui permettait de passer entre 15 à 17 ans le concours d’école normale.

Albert sauvé grâce à la radiologie, a perdu la mémoire et il ne l’a retrouvée que le jour où il a mis du lien autour des échanges épistolaires qu’il avait eus avec Ève autour de l’œuvre de Kipling et en particulier le roman "Capitaines courageux" et le poème qui se termine par « Tu seras un homme mon fils ». On a d’ailleurs vu que Kipling fit des articles journalistiques autour de la Grande Guerre, ils sont reproduits dans " La France en guerre " que nous avons présenté ici. Par ailleurs un autre roman pour adolescents, à savoir le tome 2 de "Suzie la rebelle" évoque l’action de Marie Curie durant la Première Guerre mondiale pour convaincre les officiers généraux et médecins militaires de faire appel à la radiologie pour mieux soigner les blessés. "Suzie la rebelle" montre aussi Marie Curie suspecte d'être une espionne, ceci en lien avec le fait que les empires centraux essaient de faire renaître une Pologne sous leur influence (alors que le tzar vient d'être renversé).

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