Le patient anglais (L'homme flambé) de Michael Ondaatje

Le patient anglais (L'homme flambé) de Michael Ondaatje
( The English patient)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Echemane, le 30 juillet 2003 (Marseille, Inscrit le 12 juillet 2002, 45 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 320ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 9 831  (depuis Novembre 2007)

Du jamais lu

Voici une nouvelle preuve qu'au croisement des cultures ont trouve certains des joyaux de la littérature contemporaine. C'est grâce au film que j'ai découvert ce livre et son auteur, Canadien ayant grandi en Inde (lire aussi "un air de famille", l'autobiographie de son enfance et de sa famille qui fera peut-être l'objet d'une autre critique). Ce n'est donc pas un hasard si l'un des personnages centraux, Skip, est un indien sikh. Mais ne nous égarons pas. Ce magnifique roman est avant tout centré sur le personnage du patient, brûlé, qui est tout sauf anglais. Mourant, il est soigné en 1945 par une jeune infirmière canadienne, Hanna, dans une maison à moitié en ruines du sud de l'Italie. Celle-ci cherche à panser ses propres blessures morales, liées à la guerre, et abandonne son convoi pour se dévouer aux derniers jours de cet étrange patient. D'autres personnages viendront se greffer au quotidien de la maison, l'espace de quelques temps, jusqu'à la fin de la guerre. Dont Skip, démineur, qui va nouer une relation amoureuse avec Hanna. En parallèle, le patient brûlé révèle peu à peu son histoire, qui a abouti à ce chevet mais qui a commencé dans le Sahara. Là il a vécu un amour hors du commun. C'est un exemplaire des Histoires naturelles d'Hérodote, qu'il a annoté, qui sera le fil ténu ramenant du passé les souvenirs enfouis. Les tragédies passées et présentes se mêlent, éclairent d'un bref éclat une période tourmentée. Voici un livre qui habite longtemps le lecteur. Il semble que Michael Ondaatje ait percé le secret de l'écriture tellement sa poésie agit. Chaque phrase fascine. C'est beau et fort, on touche du doigt la perfection. Je n'avais encore jamais lu ça. Tout juste puis-je, dans un souffle, glisser "merci" à l'auteur.

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La patience du lecteur

6 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 12 novembre 2018

Après avoir consulté les critiques de CL j’étais persuadé que j’allais lire le plus beau roman de ma vie mais je n’ai pas partagé le même enthousiasme que les critiqueuses et critiqueurs précédents.

J’ai l’impression que dans son roman, l’auteur a voulu soutenir l’attention du lecteur jusqu’au bout, en mystifiant ses personnages et son récit ; mais, à mon goût, ça n’apporte pas grand-chose, ni au point de vue littéraire, ni pour l’intérêt du roman.
C’est l’histoire de quatre personnages qui vivent en vase clos dans une vaste demeure, quelque part en Italie, durant le débarquement des alliés dans le sud du pays, lors de la seconde guerre mondiale.

On s’attache très vite à ces personnages, on voudrait mieux les connaître mais leur véritable identité n’est révélée que tout à la fin de l’histoire et ce n’est qu’au fil des pages, par bribes et morceaux, qu’on finit par comprendre ce qu’ils sont venus faire dans cette galère.

Ces inutiles complications dans la construction du récit m’ont gâché le plaisir de lire une belle histoire.
Caramba ! je suis de nouveau passé à côté d’un grand chef-d’œuvre !

Quand le patient était déjà un homme flambé !

8 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans) - 4 avril 2008

J’ai lu « Le patient anglais » quand il s’appelait encore « L’homme flambé », c’est-à-dire avant que le film tiré de ce roman n’ait un succès évident sous le titre que nous connaissons maintenant. J’avoue très honnêtement qu’il est plus facile de parler du livre après avoir vu le film deux ou trois fois qu’après la seule lecture du livre. En effet, j’avais trouvé le livre un peu compliqué et l’histoire assez difficile à suivre et je ne saisissais pas très bien où l’auteur voulait nous emmener. En général, je vais très peu au cinéma, j’ai eu ma dose quand j’étais étudiant et je trouve que le cinéma a beaucoup de mal à se renouveler, mais j’ai vu ce film plusieurs fois à la télé et il transmet très bien l’intensité dramatique développé par le romancier.
Malgré mes quelques difficultés à pénétrer ce roman, je trouve que c’est un texte très dense plein de sensibilité qui évoque bien une facette de la guerre qu’on présente rarement : la face arrière, derrière les lignes avec les infirmières et les démineurs. C’est aussi l’histoire de deux destinées qui se croisent dans des conditions dramatiques : une infirmière qui s’offre en un amour désespéré pour oublier et le soldat mourant en quête de rédemption avant de quitter notre monde. Et, le tout traité avec beaucoup de pudeur et de sensibilité donnant une grande humanité au roman.

Magnifique...

10 étoiles

Critique de Doudou35 (RENNES, Inscrite le 5 mars 2005, 40 ans) - 5 mars 2005

Un roman profond, superbe, original du point de vue de l’écriture puisque d’un paragraphe à un autre, on passe d’un personnage à un autre, d’une époque à une autre, d’un pays à un autre. Il faut le lire lentement, peser chaque mot, chaque virgule. Il faut prendre son temps, découvrir chacun des personnages, les regarder évoluer, les imaginer, imaginer leurs jeux de regard, leur respiration, leur malaise ou leur bonheur.
C’est un livre puissant, un livre sur les sentiments, sur l’humanité, un livre sur la guerre aussi, sur les horreurs de la guerre et sur la trahison.

Sensuel et sublime

9 étoiles

Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 44 ans) - 31 juillet 2003

Enfin, enfin, "Le patient anglais" sur ce site!! Enfin, ce roman d'une beauté incroyable, fort, bouleversant!
Michael Ondaatje ne s'embarrasse pas de mots inutiles pour écrire un désert dans ce qu'il a de plus splendide et sauvage, un désert qui abrite un amour à son image. Alternant la douceur et la poésie du huis-clos Hana-Le patient anglais-Carravaggio-Kip, avec la grandeur d'un amour interdit, destructeur, magnifique, il laisse la beauté prendre sa place à chaque ligne. Il connaît le moyen de faire battre le coeur plus vite, de mettre sa plume au service de la sagesse, de la poésie, de l'enchantement, avec cette sobriété qui épure le texte pour le rendre plus vif, plus pénétrant. En moi, il a laissé sa marque... Quelle déception après cela que de lire son autre roman "La peau d'un lion"!!
Lu il y a plusieurs années en anglais, il m'aurait fallu relire "Le patient anglais" afin d'approcher au plus la justesse qu'il mérite... mais Echémane a comblé ce manque.
Il a réveillé le souvenir d'une beauté enveloppante, de mots s'écoulant avec grâce et authenticité. C'est aussi le souvenir d'un film, qui n'a pas trahi le livre dont il s'est inspiré, chose tellement rare. Une musique si belle qu'à elle seule elle parle et vit pour les images qu'elle embellit...
"That night I fell in love with a voice. Only a voice. I wanted to hear nothing more. I got up and walked away."

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  "Le patient anglais" 3 Dirlandaise 16 novembre 2018 @ 18:10

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