Olympe au Panthéon, François à l'accordéon !

Bien que plébiscitée par les internautes fréquentant herodote.net, Olympes de Gouges n’est pas rentrée cette fois-ci au Panthéon. Elle a dû laisser sa place à Germaine Tillion et à Geneviève de Gaulle, selon les désirs d’un président de la République qui laissera plus sa place dans un ouvrage du type "Histoires d'amour de l'histoire de France" que dans un du genre "Ces grands hommes qui ont fait la France". En cela la ressemblance avec Giscard d'Estaing, musicien amateur d'accordéon, est frappante.

Alors que ce personnage est une des figures mythiques de la Révolution française, il est largement méconnu par les féministes non seulement du monde entier mais également françaises. Elle a su lier des combats en faveur de publics différents. Si elle est l’auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a aussi plaidé en faveur des droits civils et politiques des hommes en général et pour l’abolition de l’esclavage des Noirs.

Olympe de Gouges est la fille adultérine du marquis Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, ce dernier était l’ami d’enfance d’Anne-Olympe, la mère d’Olympe ; il est connu pour son esprit antiphilosophique et fut élu à l’Académie française en 1759.

La loi française interdisant à un auteur féminin de publier un ouvrage sans le consentement de son époux et considérant le mariage de l’époque comme "le tombeau de la confiance et de l'amour", Olympe de Gouges ne se remaria jamais, alors qu’elle devint veuve à dix-huit ans après un an de mariage avec un homme dans les métiers de la viande. Elle était devenue mère d’un garçon sur lequel nous apprenons un certain nombre de choses. Officier à Tours au moment de l’exécution de sa mère dont il se désolidarisa vigoureusement, il mourut en Guyane en 1803 laissant deux fils et des filles.

Cette étude d’Olivier Blanc a été écrite en se basant sur de véritables recherches historiques, il montre aussi bien son personnage évoluant dans les milieux libertins que girondins. Dénonçant la Terreur, Olympe de Gouges est emprisonnée par les dirigeants montagnards. Elle monte sur l’échafaud un mois après Marie-Antoinette, devenant ainsi la deuxième femme à être exécutée par la guillotine.

Que l'on soit historien de profession, féministe de conviction ou lecteur de passion, on appréciera l'index des noms cités en fin de livre. Cet ouvrage, avec en couverture un pastel de 1789 représentant notre personnage, est fort dense. Il sort un peu avant "Olympe de Gouges" de Catherine Le Quellenec à destination des collégiens et lycéens. Ce dernier livre propose en couverture une image originale très percutante de Marie-Olympe de Gouges.

Par ailleurs paraît aussi début 2014 "La barbe d'Olympe de Gouges et autres objets de scandale" d’Eli Flory et Vaïnui de Castelbajac ; on y consacre cinq pages à la belle Olympe. Le titre de l’ouvrage s’inspire d’un propos de Beaumarchais qui, apprenant que l’on joue des pièces de celle-ci à la Comédie française, proclame :

« Il faut de la barbe au menton pour faire un bon ouvrage dramatique ».

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  Marie-Olympe de Gouges : 1748-1793, des droits de la femme à la guillotine

  de Blanc, Olivier
  Tallandier
  ISBN : 9791021004290 ; 43,99 € ; 09/01/2014 ; 257 p. ; Broché

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  Marie-Olympe de Gouges [Texte imprimé], une humaniste à la fin du XVIIIe siècle Olivier Blanc

  de Blanc, Olivier
  R. Viénet
  ISBN : 9782849830000 ; 38,98 € ; 01/12/2003 ; 270 p. ; Broché

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