La société des vagabonds de Harry Martinson

La société des vagabonds de Harry Martinson
(Vägen till Klockrike)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Cyclo, le 17 décembre 2013 (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans)
La note : 10 étoiles
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du côté de la route

Harry Martinson, écrivain prolétarien, prix Nobel de littérature en 1974, raconte ses vagabondages de jeunesse.
Je suis saisi par la façon qu’avaient ces chemineaux, ces trimardeurs, ces vagabonds, justement de prendre leur temps, car soit par choix personnel (« Il avait tout quitté, un jour, et était parti. Il ne pouvait plus rester assis à sa table de travail. Il avait envie de partir aussi loin que possible et de respirer, uniquement. Aspirer à pleins poumons l‘air en provenance de l‘espace infini »), soit à cause de la situation économique de la Suède de l’époque (début du XXème siècle) qui condamnait toute une fraction du prolétariat à l’émigration ou à la mendicité sur les routes, les vagabonds étaient, semble-t-il, très nombreux. Et il sont ici des gens qui nous apprennent à vivre. Loin du confort, ils dorment où ils peuvent (dehors souvent ou dans un coin de foin des granges, où beaucoup ont péri brulés vifs, car en période de grande humidité, il se produit de temps à autre un phénomène de combustion spontanée du foin moisi), ils mangent quand ils peuvent, quand on veut bien leur donner quelque chose : « Bolle avait vite appris que le meilleur moment pour mendier sa nourriture était précisément entre les repas. Quand les victuailles étaient gardées dans les armoires et les garde-manger, et que la maîtresse de maison pouvait dire qu’elle n’avait rien de prêt et aucun reste. Alors elle vous donnait un morceau de pain qu’on emportait en chemin. C’était à ce moment-là que celui qui mendiait était le plus à l’abri des reproches, car la modicité du cadeau contrebalançait le mensonge ou le demi-mensonge de la femme - la plupart du temps, il y avait en effet autre chose dans les armoires. » Ils se lavent quand ils peuvent, Bolle, le héros, se baigne dans les lacs et les rivières, et tant pis si c’est froid. Mais ils regardent et savent apprécier la beauté : « - Si, j‘aime les fleurs. Et il y a beaucoup d‘autres belles choses que j‘aime, mais que je n‘approfondis pas trop, car ça me rendrait seulement malheureux. La beauté brûle. » Et même, il peut leur arriver une belle histoire d’amour, comme celle de Bolle et de la vachère, pendant un mois d’été, car il n’y a pas que les vagabonds qui sont solitaires.
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Les éditions

  • La société des vagabonds [Texte imprimé] Harry Martinson trad. du suédois par Denise et Pierre Naert texte rev. par Philippe Bouquet
    de Martinson, Harry Naert, Denise (Traducteur) Naert, Pierre (Traducteur)
    Agone / Marginales (Marseille)
    ISBN : 9782748900248 ; 22,40 € ; 08/03/2004 ; 315 p. ; Broché
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