VANITÉ TOUT EST VANITÉ!

Meurtre dans la cathédrale est la pièce de théâtre la plus connue de T. S. ELIOT. Elle raconte le meurtre de l'archevêque de Cantorbéry, Lord chancelier d'Angleterre, Thomas BECKET, (1117-1170 dit Saint Thomas de Cantorbéry), le 29 décembre 1170. Elle est composée d’une première partie, d’un interlude, et de la seconde partie, qui s’imbriquent entre elles.

La première partie se déroule le 2 décembre 1170, Thomas BECKET est de retour en Angleterre après 7 ans d’exil en France, ou il s’est réfugié pour échapper à la colère du Roi Henri II le Plantagenêt, qui a pourtant été son ami et son compagnon de jeunesse. Thomas reproche au Roi sa tyrannie envers le peuple et la noblesse. Thomas médite sur l’action, la souffrance, le destin, la vanité, il reste pessimiste car il sait que la mort sera en fin de compte le résultat de toute vie. Apparaissent alors quatre tentateurs (on comprend bien sûr que tout ceci se déroule dans l’esprit de Thomas), qui tous essayent de le faire renoncer à ses principes et de fléchir sa volonté en se ralliant au Roi ou bien encore aux Barons qui le combattent. Ce sont des allégories des sollicitations sournoises (sensualité, puissance, orgueil...).
Mais en vain... Aucun d’entre eux n’arrive à provoquer la trahison de Thomas envers ses idéaux… Il reste inébranlable de noblesse et de fermeté, sachant déjà que le martyre sera en fin de compte l'aboutissement de tout!...

Dans le très court interlude qui suit, et qui est censé se dérouler le jour de Noël, nous suivons le sermon de Thomas Becket dans la cathédrale sur le martyre, Thomas y prévoit sa mort prochaine.

La seconde partie enfin se déroule le jour de la mort de Thomas. Quatre Chevaliers, émissaires brutaux du roi, exigent de rencontrer Thomas. Ils accusent l’Archevêque d’avoir trahi le Roi d’Angleterre. Les Chevaliers mettent Thomas en état d'arrestation mais en confient la garde aux assistants et sortent pour se concerter. L’entourage de Thomas qui prévoit que les choses vont mal finir le supplie de fuir. Mais Thomas refuse, il est prêt à affronter la mort en martyr. Quand les Chevaliers reviennent, ivres, ils assassinent l'Archevêque…

La pièce est d’une écriture très classique correspondant au pays (l'Angleterre) et à l’époque à laquelle elle a été écrite (1935). Toutefois, quelques innovations assez surprenantes pour l’époque y sont présentes, comme p. ex. la toute fin de l’histoire quand les quatre Chevaliers, une fois leur forfait accompli, rompent brusquement l'unité de style, s’adressent directement au public, dans un langage familier et contemporain, pour essayer de justifier leurs actes.

C'est aussi une longue, parfois trop longue et ennuyeuse, mise en comparaison entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel. Ils sont clairement mis ici en opposition entre le première partie (avec les quatre tentateurs) et la deuxième partie (et les quatre chevaliers). Le tout est aussi volontairement saupoudré d’une touche de « tragédie Grecque », avec p. ex. l’intervention d’un chœur qui commente ce qui arrive et se lamente après la tragédie.

Je dois avouer avoir eu beaucoup de mal avec la lecture de cette (pourtant très courte) pièce de théâtre. Me surprenant parfois à relire l’un ou l’autre passage pour être sûr de ne pas passer à côté de quelque chose d’important. J’ai fini sur un avis très mitigé, la pièce ayant beaucoup et très mal vieilli à mon avis... De T.S. ELIOT je conseillerais alors plutôt sa poésie...

L’œuvre de Thomas Stearns ELIOT a été récompensée avec le Prix Nobel de Littérature en 1948.

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  Meurtre dans la cathédrale [Texte imprimé], théâtre T. S. Eliot trad. de l'anglais et présenté par Henri Fluchère

  de Eliot, Thomas Stearns Fluchère, Henri (Traducteur)
  Seuil / Points (Paris)
  ISBN : 9782020234160 ; 9,97 € ; 01/01/1998 ; 186 p. ; Poche

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