Le Marquis de Bolibar de Leo Perutz
(Der Marques de Bolibar)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique , Littérature => Romans historiques
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Possession? Peut-être...
A la mort d’Edouard de Jochberg, vieux gentilhomme allemand et vétéran des guerres napoléoniennes, on découvre ses mémoires qui livrent à la postérité un incroyable secret : celui de la disparition totale des régiments de Nassau et de Hesse pendant le siège de La Bisbal, mené par les indépendantistes espagnols. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce livre n’est pas à proprement parler un roman historique. Comme toujours, Leo Perutz prend pour point de départ une énigme de l’histoire – ici un épisode mal connu de la guerre d’indépendance espagnole – pour le revisiter à sa manière onirique et fantaisiste. Le récit se déroule en 1810, en Catalogne, alors que des troupes allemandes alliées des Français luttent contre les guérillas espagnoles. Mais comment expliquer l’autodestruction soigneusement orchestrée par les régiments germaniques à La Bisbal ? Est-ce un effet de la malédiction du marquis de Bolibar ? On dit pourtant que ce noble espagnol a été fusillé avant d’avoir pu organiser la résistance. Mais peut-être est-ce la folie d’amour qui pousse les officiers allemands à leur perte. Pour les beaux yeux de la Monjita, maîtresse espagnole de leur colonel, Gunther le belliqueux, Donop l’intellectuel, Brockendorf l’ivrogne et le jeune Jochberg vont déclencher un désastre militaire.
Leo Perutz est un maître du fantastique, un fantastique poétique et subtil qui offre au lecteur plusieurs pistes d’interprétation. Le génie de l’auteur consiste à nous laisser dans l’incertitude quant aux évènements mystérieux qu’il relate. Est-ce là une histoire de hantise, de possession et de maléfice ? Ou est-ce le narrateur qui divague, en proie à un délire schizophrène ? Le fantastique de Perutz se situe à mi-chemin entre le surnaturel et l’irrationnel de l’esprit humain. Comme dans « le Cavalier suédois » ou encore « Turlupin », il explore dans « Le marquis de Bolibar » (1920) le thème du double. Mais en dire plus serait gâcher le plaisir de la lecture. Il ne vous reste plus qu’à ouvrir ce roman et à laisser agir la magie de Perutz, au fil des pages qui se tournent toutes seules!
Les éditions
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Le marquis de Bolibar [Texte imprimé], roman Leo Perutz trad. de l'allemand par Odon Niox Chateau préf. de Roland Stragliati
de Perutz, Leo Niox Château, Odon (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche. Biblio
ISBN : 9782253932369 ; 7,20 € ; 27/06/2003 ; 219 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (1)
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Un vrai régal !
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 15 août 2018
"Enfin, avant de mourir, un officier allemand blessé raconte qu'il assisté par hasard à la rencontre violente et passionnée entre le Marquis de Bolibar exalté, un sinistre chef de la guérilla (la « fosse à tanner ») et un officier anglais, tous ennemis jurés des Français et de leurs alliés allemands. Le Marquis, riche de nombreux talents, a imposé son plan et annoncé qu'il donnera trois signaux pour les trois étapes de la révolte finale.
La progression du récit obéit au destin que le Marquis de Bolibar a exigé. Les différents signaux destinés aux insurgés sont donnés par les futures victimes elles-mêmes qui obéissent à la voix de leurs passions, mais aussi à la voix intériorisée du Marquis."
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