Lumières de Pointe-Noire de Alain Mabanckou
Catégorie(s) : Littérature => Africaine , Littérature => Francophone
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Alain Mabanckou retrouve sa terre natale après 23 ans d'absence. Il n'avait pas désiré assister aux obsèques de Maman Pauline, sa mère morte en 1995, ni de Papa Roger, son père adoptif décédé quelques années plus tard. Le fils unique parti chez "les blancs" renoue avec l'abondante famille et Pointe Noire haut lieu de son enfance et de son adolescence. Livre très personnel de souvenirs et de rencontres. Bon nombre de personnages nous sont déjà connus (Maman Pauline, Papa Roger, Tonton Albert, Tonton René....) si nous avons lu "Demain j'aurai vingt ans". De même pour des faits et anecdotes déjà racontés dans ce précédent livre. Mais le plaisir de retrouver cette vie agitée et grouillante, les personnages hauts en couleurs, baratineurs, roublards, aussi calculateurs que superstitieux, demeure un grand moment sous la plume amusée, émue, irritée parfois, d'A. Mabanckou. Ainsi va la coutume. Il a réussi en Europe et en Amérique.... c'est donc la main à la poche que l'auteur renoue très concrètement avec la famille et le passé! Quelques billets ici, une enveloppe par là, même inconnus, les amis, les profiteurs sont légion. Chère notoriété ! Séjour si intense, accaparé par les vivants et les mourants que le fils aimant n'ira pas au cimetière Mont Kamba où reposent ses parents. C'était sans doute inutile, la beauté de ce livre de mémoire, agrémenté de touchantes photographies vaut mieux qu'un déplacement éphémère.
Les éditions
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Lumières de Pointe-Noire [Texte imprimé] Alain Mabanckou
de Mabanckou, Alain
Seuil / Fiction & Cie
ISBN : 9782021003949 ; 19,50 € ; 03/01/2013 ; 304 p. ; Broché
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C’est particulièrement symptomatique dans « Lumières de Pointe-Noire » dans lequel Alain Mabanckou nous livre son cœur, ses doutes, ses sentiments les plus secrets lors du retour, bien longtemps après en être parti (quelques vingt-trois ans ?), à Pointe-Noire.
« Je fais intérieurement le compte : je suis revenu dans cette ville dix-sept ans après la mort de ma mère, sept ans après celle de mon père et vingt-trois ans après mon départ pour la France. Pourtant je n'ai pas vu le temps passer. Je ne suis qu'une cigogne noire dont la durée des pérégrinations dépasse maintenant l'espérance de vie. Je me suis arrêté au bord du ruisseau des origines, le pas suspendu, dans l'espoir d'immobiliser le cours d'une existence agitée par ces myriades de feuilles détachées de l'arbre généalogique.
Même démantibulée, mangée par son extension anarchique, je cherche des raisons d'aimer cette ville. Vieille amante, fidèle à l'instar du chien d'Ulysse, elle me tend ses longs bras avachis, me montre jour après jour la profondeur de ses lésions comme si je pouvais les cautériser d'un coup de baguette magique. »
Il n’était pas revenu, vingt ans auparavant, enterrer « Maman Pauline », cette mère qui les faisait survivre en vendant bananes et produits de subsistance au marché de Pointe-Noire après s’être arrachée, courageusement, avec inconscience peut-être ( ?) au village éloigné où elle était vouée à vivoter. Pas davantage qu’il n’était revenu pour la mort de « Papa Roger », son beau-père père adoptif.
Il est revenu et tente de retrouver ses marques, comme nous pouvons le faire lorsque nous retrouvons des lieux de notre enfance enchantée. Et vous savez quoi ? Comme nous, il est déçu. La réalité l’a rattrapé. Les contingences matérielles, les souvenirs déformés, embellis toujours embellis, et dans le cas spécifique d’Alain Mabanckou la situation particulière d’un enfant du pays devenu riche (ou relativement) qui revient dans son pays et chez les siens, plus pauvre le pays plus pauvres les siens.
Alain Mabanckou ne fait l’impasse sur rien ; ni ses surprises ni ses déceptions et ça ne doit pas être facile. Il parvient à nous rendre familier cette ville de l’Afrique profonde et tous les siens qu’il retrouve. Pas si simple d’être un exilé. On le savait, mais le retour, même fugace ne l’est pas davantage, simple.
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