Poisons de Dieu, remèdes du Diable de Mia Couto

Poisons de Dieu, remèdes du Diable de Mia Couto
(Venenos de Deus, remédios do diabo)

Catégorie(s) : Littérature => Africaine , Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Koudoux, le 29 juin 2013 (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 025ème position).
Visites : 5 017 

Saudade

Au cours d'un congrès médical à Lisbonne Sidonio Rosa tombe amoureux de Deolinda, une jeune Mozambicaine.

Ne pouvant vivre sans elle, Sidonio part à sa recherche et s'installe comme médecin dans une mission humanitaire à Vila Cacimba.

Son amour est en stage, il va donc attendre son retour.
Tous les jours, il va rendre visite aux parents de sa bien-aimée.

Là, la brume envahit le paysage et les âmes.
Petit à petit, le docteur découvre des mystères, des mensonges et des personnes difficiles à cerner.
Qui est cette mystérieuse messagère à la robe grise?

Il devra à son tour éprouver la saudade dans un milieu de magie africaine.

Un magnifique roman de Mia Couto.
Ceci est mon deuxième roman et mon préféré.

Un conseil : à consommer sans modération!

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Les éditions

  • Poisons de Dieu, remèdes du diable [Texte imprimé], les vies incurables de Vila Cacimba Mia Couto traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues
    de Couto, Mia Monteiro Rodrigues, Elisabeth (Traducteur)
    Métailié / Bibliothèque portugaise (Paris)
    ISBN : 9782864248958 ; 17,00 € ; 10/01/2012 ; 168 p. ; Format Kindle
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Belle découverte

7 étoiles

Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 18 mars 2020

" Poisons de Dieu, remèdes du Diable" de Mia Couto (176p)
Ed. Métailié

Bonjour les fous de lectures ...
Nous partons à la découverte d'un auteur du Mozambique.
Sidonio Rosa, jeune médecin portugais, est tombé fou amoureux de Deolinda, rencontrée un jour à Lisbonne.
La belle ayant joué les filles de l'air, notre jeune toubib se rend dans à Vila Cacimba, village perdu du Mozambique d'où est originaire Deolinda, sous prétexte de soigner une épidémie de méningite.
Mais où est passée la belle ?
Il en profite pour questionner ses parents, un couple haut en couleurs. Lui, un vieux marin grabataire et elle, mulâtre au destin compliqué, règlent leur comptes mais en révèlent peu sur Deolinda...
Ecrit à la manière d'un conte, ce récit nous plonge dans l'Afrique des mythes et désillusions.
Tout y est abordé: le racisme, la religion, la politique avec ses magouilles, les secrets et les mensonges bien cachés….
Et, ce qui ne gâche rien, soudain arrive le dénouement qui vous flanque par terre.
Même si le début est un peu lent, il traduit bien l'ambiance de l'Afrique et soyez patients, la deuxième partie en vaut la peine.
J'ai beaucoup aimé l'écriture fleurie, vive et humoristique de Mia Couto que je découvrais avec ce récit.
Belle découverte.

Royaume d'ombres et de lumières

10 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 10 février 2017

Sidonio Rosa, médecin en mission humanitaire à Vila Cacimba, un village du Mozambique, rend visite à Bartolomeu Sozinho, un ex-mécanicien de bateau qui ne quitte plus sa chambre. Ces visites ont un sens particulier, puisque Bartolomeu est le père de Deolinda, une jeune femme que "Sidonho" a rencontré à l'occasion d'un congrès médical et dont il est tombé amoureux. Seule Mundinha, la femme de Bartolomeu, est au courant que le jeune docteur portugais connaissait leur fille. Deolinda, qui doit revenir au village, ne cesse de reporter son retour, et envoie à Sidonho d'étranges lettres, venues on ne sait comment dans ce village sous les nuages, des lettres lui demandant de prendre soin de ses parents, qui se détestent mutuellement, tandis que les habitants du village souffrent d'un mal étrange, se transformant en va-nus-puants, sorte de fantômes qui hantent le paysage.

J'adore la plume de Mia Couto, le langage poétique, les réflexions universelles, les mystères... Son écriture est consolante, berçante, apaisante, d'une grande douceur, toujours vive et changeante comme de l'eau, et jamais longtemps dénuée d'humour.
Ce récit s'attache aux pas d'un Portugais venu retrouver sa belle. L'amour qu'il porte à Deolinda est une sorte de pierre d'ancrage, seul élément réel et stable de tout le livre. Dans la ville sous les nuages et la brume, les gens comme les vérités semblent tous déformés au hasard de celui qui prononce sa vision des choses, qu'il s'agisse de l'amour-haine que se portent les "beaux-parents" de l'amoureux, de l'origine de l'inimitié entre Bartolomeu et Suacelencia, l'Administrateur, voire même du rôle de Mundinha, que l'on prend parfois pour sa fille et qui va pleurer son chagrin tous les soirs dans la rivière. Les personnages comme les sentiments sont troubles, et troublent le lecteur comme le docteur Sozhino. Les faits semblent recouverts de plusieurs couches d'ombres. Les malades, ceux qui marchent découverts, les va-nu-puants, sont peut-être les plus sincères, les plus "vrais", et quand les doutes et découvertes multiples et contradictoires s'empilent, il ne reste plus qu'à mâcher les beijos de mulata, "les baisers de la mulâtre", comme l'est Mundinha, que l'on appelle également les fleurs de l'oubli.
L'écriture, les images, les néologismes, sont éminemment poétiques. Ce livre a une portée symbolique forte (le village avec l'épidémie, l'état de santé de Bartolomeu et l'état de sa maison, le nom de fleurs de l'oubli et l'état de mulâtre de Mundinha) et l'on se prend à vouloir que ce jeu d'ombres et de lumières ne finissent jamais...

- Mon mari a une relation très étrange avec sa fille.
- Peut-être parce qu'elle est votre fille unique.
- Tous les enfants sont toujours uniques.

Une femme devine. Une épouse sent. Une mère sait.

Etre vivant, ce n'est pas vivre, docteur.

C'est comme ça, la vieillesse, il fait nuit à n'importe quelle heure.

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