Les sept têtes du dragon vert de Teddy Legrand

Les sept têtes du dragon vert de Teddy Legrand

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Voyages et aventures

Critiqué par Hiram33, le 10 juin 2013 (Bicêtre, Inscrit le 31 juillet 2006, 55 ans)
La note : 8 étoiles
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Bien avant Ravenne et Giacometti

Teddy Legrand apparaît comme le continuateur de l'oeuvre de Charles Lucieto, lui-même auteur d'une série de romans d'espionnage regroupé sous le titre d'ensemble « la guerre des cerveaux ».
Préface
« les sept têtes  du dragon vert » est un livre recherché sur les étals des bouquinistes par certains connaisseurs.
Il a été publié en 1933. Il est inspiré par l'oeuvre d'Agatha Christie. Un autre livre a été publié sous le nom de Teddy Legrand, « envoûteurs , guérisseurs et mages » en 1936. « Les sept du dragon vert » met en scène des personnages ayant vraiment existé. Il s frayaient avec le monde du renseignement durant la première guerre mondiale, telle Irma Straub, ex-compagne de Walter rathenau ou les ésotéristes et Gérard Encausse «Papus», Maître Philippe, Paul Sédir, Gurdjieff et Rudolf Steiner.
On ne sait rien de Teddy Legrand (même si les bibliophiles et les ésotéristes pensent qu’il s’agit en fait de Pierre Mariel). L'année de publication des sept têtes du dragon vert est l'année d'accession au pouvoir d'Hitler. Hitler est identifié à « l'homme au deux Z » dans le roman. Le « dragon » est mi-emblème d'une société secrète asiatique, mi-emblème d'une incarnation du mal dans l'imaginaire européen. La couleur verte est un indice de l'enquête. Il est question d'une société secrète qui veut dominer le monde dirigée par des êtres mystérieux possédant des facultés supérieures. Le prince Youssoupov aurait interrogé Raspoutine sur quelques personnages importants et mystérieux que Raspoutine appelait « les verts ». Selon Teddy Legrand, des liens existaient entre les Allemands et les bolcheviques sur fond d'ésotérisme. Une société secrète serait la racine à la fois du communisme et du nazisme. Legrand évoque le svastika que la tsarine aurait dessiné à l'endroit où elle fut tuée. Ce svastika était également utilisé par ceux qui se proposaient de préparer secrètement la libération de la famille impériale des mains des bolcheviques. Soloviev, gendre de Raspoutine, avait oeuvré prétendument pour la délivrance de la famille impériale. Il fut arrêté par Sokolov.
Les services allemands ont voulu promouvoir la révolution bolchevique afin d'amener à une paix séparée à l'Est durant le conflit mondial, mais ensuite rétablir le trône russe sous conditions. Après leur hypothétique victoire à l'ouest. Un certain Soloviev avait laissé croire à l'impératrice qu'il  oeuvrait à sa libération. Il avait choisi comme résidence le nœud de  chemins de fer de Tioumen. C'est là que des monarchistes se rendirent pour aider la famille impériale et tombèrent sous le piège de Soloviev qui donnait des directives à Petrograd et à Moscou. Il arrêtait les monarchistes et livrait les officiers aux soviets.
On suspecta  Soloviev de travailler pour les Allemands. Il y aurait donc eu un complot en faveur des Allemands qui oeuvraient jusqu'au sein des services britanniques. Gérard Encausse et Jean Carrère écrivirent des articles dans l'écho de Paris. Ils évoquaient  l'existence d'un « syndicat » agissant en Russie et en Europe occidentale. Ce syndicat aurait été à l'origine du scandale de Panama et de l'affaire Dreyfus. C'était un syndicat financier qui tenait les fils secrets de la politique européenne. Selon Encausse et Carrère, la Russie et la France faisaient obstacle aux ambitions de ce syndicat qui chercha à les affaiblir. Le centre du syndicat était à Londres avec des ramifications à Vienne et en Allemagne. L'aventurier juif Trebitsch  Lincoln apparaît dans le roman sous ses initiales « T. L. ». Il aurait participé au putsch de Kapp en 1920. L'homme aux gants verts qui apparaît à la fin du livre serait  Hanussen, le mage de Berlin qui était en liaison avec les dirigeants nazis.
Première partie
chapitre un la photo et l'icône
le narrateur est un espion. Il a développé une sorte de sixième sens et a la certitude qu'on a pénétré chez lui en son absence entre deux missions. L'odeur faite de tabac anglais qui règne chez lui indique que la visite a eu lieu 48 heures plus tôt. Sa salle de bains et son studio ont été méthodiquement fouillés. Le récit se déroule en 1929. Tellement de puissances occultes ont un intérêt capital à détruire ce que le narrateur détient ! Fin juillet 1918, il est le seul français à avoir visité la maison Ipatieff où la famille impériale russe a été assassinée. Depuis on s'acharne sur le narrateur. Émile Pagès, radio télégraphiste de la mission du général Janin, a aidé le narrateur à rejoindre la mission Janin. Le narrateur avait pris des photos de la famille tsariste massacrée. Il les a cachées au verso de ses photos de famille dans un album. L'album mis en évidence n'a pas attiré les cambrioleurs selon le principe de « la lettre volée »d’ Edgar Poe. Le narrateur a été cuistot pour le général Gaïda, qui commandait les forces tchécoslovaques de Sibérie, lors de l'offensive anti rouge de juillet 1918. Il maîtrise plusieurs langues. Le narrateur avait confié une mission à son camarade Lucien Altmeyer. Ce dernier devait aller voir Ditériks, général blanc, commandant une division caucasienne pour lui transmettre un rapport verbal. Mais Altmeyer fut tué. Sinon la famille impériale aurait pu être sauvée. Le narrateur était à Ekaterinenburg déguisé en pape et il vit passer dans ses bras Medvieff, l'un des assassins du tsar. Medvieff avait donné une icône de saint séraphin de Sarof au narrateur qui la mit sur sa cheminée. Medvieff l’avait prise sur le cadavre d'Alexandra Feodorovna Romanoff. Selon le narrateur, le juge Sokolov qui enquêta  sur l'assassinat de la famille impériale est mort, les initiés le savent, pour avoir trop laissé entendre qu'il connaissait les documents établissant la vérité. Le narrateur veut  démasquer ceux qui permirent le massacre d'Ekaterinenburg. Le narrateur a subi des menaces et on a essayé de l'acheter. Mais ses supérieurs l'approuvent. nobody, agent secret britannique entra chez le narrateur. Si les chefs de nobody l’avaient écouté, Lénine n'aurait pu régner. C’est  nobody qui avait laissé l’odeur de tabac chez le narrateur. Le narrateur est devenu ami avec nobody après l'armistice, à Stamboul. Nobody est venu voir les photos du narrateur pour comparer le cliché qu'il a pris du svastika de la tsarine avec la reproduction qu’ en donna le juge Sokolov dans son livre « enquête judiciaire sur l'assassinat de la famille impériale russe ». Le narrateur pensait que personne n'avait su déchiffrer le svastika de la tsarine. Il retira son cliché de l'album devant nobody surpris de n'avoir pas su le trouver. Nobody le compara avec celui de Sokolov. Le texte sous le svastika était différent selon les deux photos. Le cliché du narrateur montrait 17/30 A.U.P. 19. 18 et le faux montrait 17/30 AUP. 1918. Nobody pensait que Basil III, le patriarche oecuménique de Constantinople pouvait déchiffrer le cliché. Il saisit l'icône de saint séraphin. Il en tapota le revers et l'auréole du saint libéra un message caché. Le narrateur, Teddy Legrand, possédait cette icône depuis 14 ans sans songer qu'elle pouvait avoir un secret. Il était écrit S.I.M.P. :’ : The Green Dragon. You were absolutly right. C'était une écriture féminine. Une écriture masculine avait laissé « To late ». Les six points faisaient penser à un double insigne maçonnique. Teddy dit à nobody que S.I.M.P. signifiait le sceau de Salomon, signature du martinisme. Nobody pensait que le martinisme avait joué un rôle capital dans la révolution française mais avait disparu en 1795. Legrand répondit que le martinisme s'était à nouveau manifesté en France en 1830 et en 1848. Maître Philippe fut incontestablement le vrai maître de toutes les Russies pendant cinq ans. Puis Raspoutine le supplanta. SIMP signifiait : supérieur inconnu maître Philippe. Maître Philippe fut présenté par Manoviloff, agent secret de l'Okhrana, sous les auspices du mage Papus, au couple impérial à Compiègne. Le tsar et la tsarine se désolaient de n'avoir pas d'héritier et Philippe intercéda pour résoudre le problème. Hasard, adultère imposé, mise en jeu de forces occultes, personne ne sut la vérité. Nobody pensait que la tsarine avait eu son enfant avec le prince Goluchowski. Nobody et Legrand décidèrent d'aller voir Basil III.
Chapitre deux
Phanar, septembre 1929.
 
Dans l'Orient-Express, Legrand vit une femme qui lui fit penser à Natacha, nièce de la Wyrouboua qui lui avait servi d'indicatrice. Nobody évoqua un groupe secret oeuvrant en Suède et manipulant Raspoutine. Legrand se rappela Obolensky, l'ancien directeur des postes russes, disgracié parce qu'il s'étonnait auprès du tsar, de l'abondance des télégrammes chiffrés reçus par Raspoutine et qui étaient signés « le vert ». Pourtant ni l'enquête du prince Lvof (président du gouvernement provisoire qui s'organisa après l'abdication du tsar) ni celle des services secrets français et britanniques n'avaient pu révéler qui avait désagrégé la haute société impériale et préparé l'avènement du bolchevisme. Maître Philippe avait peut-être averti l'impératrice. Legrand et nobody étaient à Istanbul. Ils furent accueillis par une ancienne connaissance, Panaïoti Théopoulos qui avait été tenancier du Garden et leur avait fourni champagne et compagnes de choix. Théopoulos leur dit qu'il avait dû fermer le Garden. Ils lui demandèrent si Basil III étaient vraiment à l'agonie. Il répondit que le patriarche était peut-être déjà mort. Ils lui demandèrent un guide pour visiter les endroits d'Istanbul où l'on s'amuse. Mais le grec répondit qu'il n'existait plus de boîte digne de ce nom. Legrand pensait qu'il y avait des liens secrets entre les églises russes et le patriarche oecuménique de Constantinople. Il croyait que Basil III avaient prévu dès juillet 1914 la catastrophe dans laquelle sombra le tsar. Legrand avait été reçu plusieurs fois au Vatican. Il avait perquisitionné chez Basil III en 1920 et avait découvert la preuve du rôle joué par les moines bulgares au cours de la guerre sous-marine en tant que pourvoyeurs d'essence. Legrand et nobody demandèrent audience à Basil III. Un vieil homme à la soutane crasseuse les reçut. Le vieil homme leur expliqua qu'ils devaient faire une demande écrite. Alors Legrand lui ordonna de les mener à l'archimandrite Théophane pour lui apporter la croix d'or de la chapelle arménienne des saintes servitudes. Le vieil homme obéit. L'archimandrite les reçut et leur demanda la raison de leur visite. Legrand répondit qu'ils avaient une question à poser à Basil III. L'archimandrite leur demanda d'attendre huit jours pour que Basil III se remette d'une grippe. Legrand savait qu'il mentait. L'archimandrite se proposa de les informer sur la question qu'ils voulaient poser à Basil III mai Legrand et nobody s'en allèrent. Ils se réfugièrent dans la boutique de l'arménien Braïdjian. Ils achetèrent deux frocs de l'ordre du bienheureux saint Athanase et le plan du patriarcat. Ainsi, ils purent aller voir Basil III. Nobody lui montra l'icône. Basil III attendait cette icône depuis 11 ans. Il reconnut l'écriture de la tsarine. Basil III vaticinait. Il disait que rien ne pourrait plus les arrêter. Seul Rathenau qui voulait faire l’alliance franco-allemande aurait eu ce pouvoir mais « ils » l'avaient tué. Le temps approchait où l'Europe tremblerait sous les éperons acérés de l'homme aux deux Z (Hitler).
Un papas entra. Il brandissait un chandelier mais nobody le frappa. D'autres hommes se ruèrent sur Legrand et nobody. Mais les deux amis purent s'échapper. Deux policiers turcs les arrêtèrent car les deux espions portaient des armes et c'était interdit. Nobody vit la chance d'échapper ainsi à la mort car ils allaient être écharper par les hommes de Basil III. Nobody promit un gros pourboire aux policiers s'ils les amenaient  au commissariat.
Nobody, qui savait parler aux Turcs, réussit à négocier. Legrand et nobody furent emmenés au service de la préfecture de police. Le pourboire qu'ils avaient donné aux policiers leur permit de se laver et de se refaire une apparence  respectable. Un haut fonctionnaire  les reçut. C'était Ibrahim Bey que Legrand avait connu et aidé à gravir les échelons. Il leur annonça la mort du patriarche. Il savait déjà ce qui s'était passé. Il les aida à reprendre leur apparence habituelle et les conduisit à la gare. Mais nobody et Legrand furent surveillés par deux hommes dans leur pullman.
Chapitre trois Orient-Express
les deux hommes qui surveillaient Legrand et nobody furent interpellés par deux policiers à la frontière turco-bulgare. Les deux espions virent un évêque bénir, sur le quai, une centaine de fidèles. L’évêque était maquillé. Il monta dans l'Orient-Express. L’évêque était une femme. Nobody était outré. Il pensait qu'elle était membre de la secte Mariavite. Nobody et Legrand évoquèrent les dernières paroles de Basil III. Nobody pensait que le patriarche voulait leur faire comprendre qu'il existait un lien entre les événements politiques en apparence les moins connexes. Legrand en conclut que des forces mystérieuses dominaient le monde. L'assassinat de Sarajevo, de la famille tsarine, de Rathenau étaient calculés par les mêmes personnes. Pour Basil III c'était ce que Maître Philippe et Raspoutine appelaient « les verts ». Nobody ne savait pas à qui faisait allusion le patriarche quand il parlait de « l'homme aux deux Z ». L'évêque mariavite vint voir Legrand et nobody dans leur compartiment. C'était Irma Staub, la célèbre espionne allemande adversaire de nobody. Elle savait qu'ils s'étaient déguisés pour pouvoir parler à Basil III. Elle les avertit d’un danger. Il fallait tirer le signal d'alarme et sauter du train. Irma savait que les agents des verts étaient dans le train. Irma avait les mêmes ennemis que nobody et Legrand  alors    elle leur proposa une alliance. Tout à coup, le train dérailla. Legrand reçut une valise sur la tête. Avant de s'évanouir, il entendit le cri d'une femme qu'on égorgeait. Il y avait eu un attentat sur le  port de la Maritza. Seuls quatre wagons avaient rompu leur attelage évitant ainsi la chute au fond du précipice. Legrand et nobody étaient dans l'un de ceux-là. Le grand demanda où était Irma. Nobody répondit qu'elle était au poste de secours mais qu'il valait mieux ne pas la voir car elle délirait et si elle les voyait, elle risquait de se mettre à parler plus net. Le train avait déraillé une heure plus tôt et nobody dès qu'il avait repris conscience avait cherché Irma car il savait que Legrand était robuste et ne risquait rien. La police bulgare fit preuve de maladresse dans la recherche des responsables de l'attentat. Un cordonnier de Sofia fut tenu responsable. L'enquête ne fut pas poussée. Personne ne chercha qui avait poussé le cordonnier à commettre l'attentat. Legrand et nobody distribuèrent des bakchichs pour qu'Irma soit transportée dans un hôtel. Ils avaient peur que l’hôtel soit pour elle l'antichambre de  la mort. Le patron de l'hôtel « métropole » avait travaillé pour nobody. Il fit venir un médecin. Il plâtra la jambe cassée d’Irma et son torse. Legrand et nobody lui parlèrent. Elle leur dirait tout mais elle avait envoyé chercher quelqu'un et voulait être seule avec lui. Elle voulait un religieux pour ne pas mourir comme une chienne. Par ordre du Kaiser, Irma était devenue la maîtresse du juif Walter Rathenau en septembre 1918. Rathenau était considéré par Legrand comme le véritable dictateur de l'Allemagne dans la coulisse à la fin des hostilités. Irma en était tombée amoureuse. Rathenau, fixé sur les causes secrètes de l'immense malaise mondial, s'était voué au redressement économique de l'Europe pour empêcher de nouvelles guerres. Il était membre de l'oligarchie capitaliste et chef du très petit groupe clairvoyant qui s'opposait à l'action des verts. Il les nommait ainsi. Il assignait au peuple d'Israël un grand rôle de catalyseur. Il était allié du Vatican. Il fut assassiné le 16 juin 1922. Officiellement, Rathenau avait été assassiné par quelques fous pangermanistes appartenant à la Sainte Vehme. Irma avait recueilli ses dernières paroles et voulait le venger. Elle chercha appui près de l'intelligence service. Mais c'était une gaffe et elle chassa seule. Elle demanda à Legrand et nobody s'ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient chez Basil III. Ils répondirent que oui en partie. Irma leur dit qu'il ne restait plus qu'un homme qui savait. Elle chuchota un nom à Legrand.
Deuxième partie
chapitre 1 nobody propose, l'intelligence service dispose !
Six mois après son accident, Irma répandit à travers l'Inde la bonne parole de Gandhi. Legrand et nobody discutaient du nombre 72 qui était un symbole négatif dans les religions et l'ésotérisme. Les verts étaient 72. Il suffisait généralement à Teddy de faire dix pas dans un logis, pour deviner la profession du personnage qui l’ habitait. Ils visitèrent la demeure d'un personnage, le 29 janvier 1930, sur les confins de Vaugirard. Une femme à l'accent slave les accueillit. Elle essaya de les éconduire. Ils étaient chez le général Koutiépoff, chef incontesté des Russes blancs. Alors Teddy demanda à la femme de lui annoncer que le septième sceau allait se rompre. Alors le général apparut. Nobody lui proposa de venir à bout des 72 coquins. Teddy parla de la photo qu'il avait faite de l'inscription mystérieuse de la tsarine prouvant qu'elle avait été transformée. Le général demanda à voir la photo car il cherchait l'inscription véritable sous le svastika depuis 12 ans. Teddy lui annonça que Basil III le cherchait aussi jusqu'à sa mort. Alors Teddy montra au général l'icône et la photo. Un nouveau venu embrassa le général. C'était son ami Igor que Teddy jugea immédiatement antipathique. Le général expliqua à son ami la découverte de Teddy et lui demanda de prévenir leurs frères du conseil. Une fois Igor parti, le général leur avoua qu'il n'avait guère confiance en lui. Il leur montra un exemplaire du code secret qu’utilisaient leurs majestés impériales lorsqu'elles correspondaient entre elles. Même Raspoutine ne connaissait pas ce code. Ils en utilisaient un autre que Sokolov pu joindre aux pièces suspectes de son procès-verbal. D'un coup le général blanchit en s'écriant qu'un certain grec serait donc l'Antéchrist. Puis il leur donna rendez-vous pour le lendemain à la Motte-Picquet. Igor revint. Teddy et nobody s'en allèrent. Ils comprenaient que le général savait maintenant mais qu'il en dirait le moins possible. Le jour du rendez-vous Teddy ne put éviter un triporteur qui s'était jeté délibérément sous ses roues. La rue qui était déserte se remplit d'un seul coup. Le blessé n'avait rien de grave. Teddy pensa à un coup monté. Un policier intervint et fit envoyer le blessé à l'hôpital en compagnie d'un médecin qui, comme par hasard, offrit ses services. Le policier ordonna à Teddy et nobody de les suivre au poste du Grand palais. Ils montrèrent certaines pièces d'identité à un secrétaire ce qui leur permit d'être dispensés d'explications. Teddy téléphona  à l'hôpital et comme il s'y attendait apprit que le blessé ne s'y était pas rendu. Le triporteur ne contenait que des bouteilles vides. Quand ils revinrent  à leur voiture, les pneus avaient été crevés. Ils donnèrent un pourboire au premier conducteur venu mais arrivèrent trop tard au rendez-vous, le général n'était plus là. Le faux agent de police qui les avait arrêtés était Igor. Le général avait été enlevé comme le signala la presse. Pour nobody et Teddy, l'opération avait été pratiquée indirectement par l'intelligence service. Il ne fallait pas que le monde pût apprendre le sens des vingt signes, tracés par la défunte tsarine, sous le svastika fatidique de la maison Ipatieff !
Par un hasard curieux, le 1er février, Teddy et nobody trouvèrent une piste. Teddy avait connu le secrétaire de rédaction du supplément illustré du petit journal. C'était un initié de petites chapelles ésotériques et il y avait fait pénétrer Teddy. Son journal, pourtant conformiste, ne se rallia a pas à la thèse officielle de l'enlèvement du général. Le journal présentait une voleuse du pays de Caux, près de laquelle stationnait une puissante automobile grise et la légende laissait penser que le journal connaissait une des solutions possibles sur l'enlèvement. De plus, Teddy avait reçu le journal chez lui avant sa parution. Teddy alla voir le journaliste qui affirma ne pas lui avoir envoyé le journal. Toutefois il lui parla du phare d'Ailly. Le gardien du phare était Jagu Duhamel. Nobody et Teddy allèrent le voir pour lui tirer les vers du nez. Il ne dit rien alors nobody lui fit croire que l'ennemie du gardien, Mme Dubois leur avait dit que Duhamel ne savait rien. Indigné, Duhamel finit par céder. Teddy et nobody surent que deux enquêteurs de la sûreté l'avaient questionné. Il n'avait pas avoué qu'il avait vu le chalutier dans lequel Koutiépoff était séquestré. C'était le bateau du mari de sa soeur. Il ne pouvait pas parler pour cette raison. Le beau-frère du gardien c'était Émile Guérin. Nobody et Teddy allèrent le voir où il se trouvait, en Angleterre. Ils payèrent Guérin et sa femme. Guérin avait participé à l'enlèvement du général à son insu. Il avait remarqué le yacht dans lequel se trouvaient les auteurs de l'enlèvement. Le lendemain la femme de Guérin alla avoir nobody et Teddy pour leur dire qu'un homme malade se trouvait dans le yacht et qu'il gémissait dans un drôle de charabia.
Chapitre deux à bord d'Asgärd
le baron von Bautenas, conseiller privé extérieur de la république lituanienne était l'amant de la cantatrice Elsa Eriksenne est propriétaire du yacht, l'Asgärd. Il était laid mais courtois, policé et affable. Deux ingénieurs yankees négociaient un marché entre leur firme et le baron. Le yacht allait faire plusieurs escales en Scandinavie. Les ingénieurs s'appelaient Gadger et Sleets. Le baron avait invité également Ivar Kreuger, qu’il choyait. C'était un Suédois brillant. Gadger essayait de flirter avec Elsa. Les deux yankees étaient en réalité Teddy et nobody. Nobody avait trouvé une médaille dont l'avers portait le profil du Christ. Cette médaille ne quittait jamais le général Koutiépoff. Elle lui avait été offerte par un certain Sédir. Le général avait donc bien été dans ce yacht. Teddy et nobody avaient pu se faire passer pour des ingénieurs de la Chicago machine-tool grâce au général J. C. Parker qui la dirigeait et avait été membre de l'intelligence service des États-Unis. Nobody et Teddy étaient sûrs que le général russe avait été enlevé par les verts. Kruger devait être une créature des verts. Il fut « suicidé » ce qui provoqua l'effondrement de la livre car il était un puissant capitaliste.
 
Chapitre trois une histoire de chasse aux canards !
La vie de William Sleets, alias Nobody, fut mise en danger par une nouvelle crise de paludisme alors l'Asgärd s'arrêta à Stockholm. Vera Petrovna, infirmière à l'hôpital Haakon le soigna. Le 6 février nobody parla d'un cactus, l’echinocactus williamsi qui poussait au Mexique. L'infirmière et Legrand l'écoutaient. Ce cactus, c'était le peyotl que les Indiens vénéraient. C'était une drogue. Nobody en avait consommé et décrivit ce qu'il avait ressenti, l'euphorie, les visions fantasmagoriques. Il avait vu sa vie défiler en détails et l'évoquait à haute voix après avoir mangé du peyotl. C'était comme du pentotal. Les scientifiques l'avaient étudié et en avaient dégagé la mescaline et la peyotline. Ils avaient également découvert la lophophorine qui permettait de provoquer une recrudescence de souvenirs absolument irrésistibles. Nobody conseilla une préparation pharmaceutique à l'infirmière. Il avait compris qu'elle faisait partie des Russes qui avaient voué leur vie à la cause du défunt tsarisme. William Sleets fut rétabli et demanda à von Bautenas l'organisation d'une chasse aux canards. Elsa cassa trois brindilles et s'offrit à la courte paille. C’est Legrand qui gagna. Il passa deux heures délicieuses avec elle. Mais le baron était jaloux et Elsa avait peur qu'il tue Legrand et la tue aussi. Mais le baron avait disparu. Le lendemain, la presse évoqua une « nouvelle affaire Koutiépoff ». Elsa était persuadée qu'il s'était suicidé mais accepta de devenir la femme de Kreuger après un deuil fort court. L'Asgärd rebaptisé servit à leur voyage de noces. Le grand-père maternel conseilla à Teddy de se méfier des femmes. Pour lui, les plus dangereuses étaient celles à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession.
Ainsi Elsa avait vengé Koutiépoff. Legrand avait su qu'un fou inscrit sous le numéro 3008 dans un asile de Leningrad intriguait le professeur Pauloff. Il n'avait pas été soumis aux « commissions spéciales ». Elsa l'avait intoxiqué avec des alcaloïdes végétaux. C'était Kreuger.
Chapitre quatre l'homme aux gants verts
Jamais on ne sut ce que devinrent Koutiépoff et le baron Otto. Legrand et nobody avaient fait parler Bautenas avec le peyotl. Si Legrand n'avait pas été un anthroposophe il n'aurait pas eu les clés pour comprendre Bautenas.  Legrand pensait que Rudolf Steiner voulait unir des chapelles ésotériques germanophiles pour s'opposer aux tendances anglo-saxonnes des théosophes. Legrand continuait à cotiser chez les anthroposophe non par conviction mais parce qu'il savait que le milieu ésotérique était une pépinière d'indicateurs. Legrand évoqua la villa bleue de la comtesse P… à Nice qui était fréquentée par les occultistes. C'est là que Legrand rencontra Inayat-Khan, Gurdjieff et Dennis. Un occultiste séjourna six mois chez la comtesse et stupéfia le cercle habituel par l'étalage de ses dons magnétiques. Il se faisait appeler Dordji-Den. Il enseigna beaucoup de choses à Teddy. C'était un lama tibétain de la secte des bonnets rouges. Il ne cédait aucunement qu'il était d'origine sémite. Il avait un costume spécial et en expliqua la symbolique à Teddy. Il lui donna le sens exact du trident des sorciers tantriques. Teddy apprit à se servir d'un theu-threng, chapelet des lamas fait de 108 rondelles d'os chacune découpée dans un crâne humain différent. Legrand en truqua un pour qu'il paraisse authentique et en demanda un second à Mme David Neel qui refusa. M. R. Un ami de Legrand revenait d'un séjour de trois ans dans un monastère lamaïque et donna à Teddy des theu-threngs. Teddy se rendit à Berlin pour voir l'homme aux gants verts, un mage en vue surnommé ainsi par un journaliste du Berliner zeitung. Legrand et nobody pensaient que les révélations de Bautenas les avaient conduits, à croire que l'homme aux gants verts était l'aboutissement de leur enquête. Legrand fut envoûté par l'ambiance du salon d'attente de l'homme aux gants verts. Nobody dut le frapper pour lui faire reprendre ses esprits. Un domestique leur demanda leurs cartes et ils donnèrent leurs theu-threngs. Le domestique asiatique fut effaré. Ils virent l'homme aux gants verts assis sur un trône au fond d'une niche surélevée. Ses ornements sacerdotaux scintillaient comme une « châsse ». Il portait des gants verts jusqu'aux coudes. Les gants étaient phosphorescents. Il parla sans bouger les lèvres. Il parla anglais avec un accent d'Oxford et leur dit : « quoique vous ne soyez, Messieurs, ni l'un ni l'autre de ma race, la main verte  vous est tendue, puisque vous apportez les clés qui ouvrent les 110 serrures du royaume secret d’Aggahrti ». Teddy et nobody étaient en présence d'un « vert ». Ils négocièrent avec lui une entente avec la Grande-Bretagne. L'homme aux gants verts leur promit une rencontre avec l'homme aux deux Z autrement dit Hitler.
 

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