Ecoute la pluie de Michèle Lesbre
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Court et dense
Les romans de Michèle Lesbre sont courts, denses, et remarquablement écrits. C’est une nouvelle fois le cas ici, avec cette histoire de femme dont la vie bascule soudain dans le métro. Alors qu’elle attend sur le quai la rame qui la conduira vers son amant, un vieil homme se jette sur les rails après lui avoir souri. Bouleversée, elle s’enfuit en courant et nous entraîne dans une longue nuit d’errance à travers Paris. Une nuit d’errance qui est l’occasion pour elle de faire le point sur sa vie, et sur sa relation avec cet amant éloigné qu’elle s’apprêtait à rejoindre pour le week-end. Comme si le geste désespéré de cet homme était un signe pour la contraindre à ouvrir les yeux.
Mon seul regret après cette lecture tient finalement dans ce qui fait la qualité et la particularité des romans de Michèle Lesbre. Ils sont concis et ciselés, mais j’avoue que j’aimerais goûter sa superbe écriture sur un nombre plus important de pages.
Les éditions
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Écoute la pluie [Texte imprimé], roman Michèle Lesbre
de Lesbre, Michèle
S. Wespieser
ISBN : 9782848051345 ; 11,22 € ; 07/02/2013 ; 100 p. ; Broché -
Écoute la pluie [Texte imprimé] Michèle Lesbre
de Lesbre, Michèle
Gallimard / Folio
ISBN : 9782070454426 ; 7,40 € ; 13/05/2014 ; 112 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (2)
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Qu'aurions-nous fait à sa place ?
Critique de Klein (, Inscrit le 16 octobre 2004, 60 ans) - 28 novembre 2013
Qu'aurions-nous fait ?
Je me suis retrouvé, seul, sur le quai du métro, après l'annonce de la fermeture d'une ligne. "En raison d'un suicide" a dit le haut-parleur. Je me suis retrouvé seul, moi, le provincial. Et j'ai pensé à cette personne, à sa famille. Alors que le troupeau humain avait déserté les quais à une vitesse indécente. Je me suis retrouvé seul, comme a dû l'être cette personne, comme a dû l'être le personnage du livre. Et j'ai été choqué, sonné d'être là. Drôle d'endroit.
Qu'aurions-nous fait en assistant à cette chute ? Michèle Lesbre ose mettre des mots sur ce qui nous bouscule et sur ce quoi nous n'osons pas nous pencher auparavant.
doux et mélancolique
Critique de Kian996 (, Inscrit le 30 juin 2012, 28 ans) - 5 juillet 2013
Ce roman décrit l'errance de cette femme qui voit ressurgir et défiler tout son passé et son histoire d'amour avec son amant qui l'attend à l’hôtel Embruns. Des bribes de souvenirs apparaissent dans l'esprit de cette femme pas de manière linéaire en fonction des sensations et des objets qui l'entourent elle se remémore des journées passées avec son grand père son amant le photographe qui prenait des clichés et qu'elle ne comprenait pas tout le temps. C'est une véritable interrogation sur sa vie qui la traverse durant cette nuit, nuit pluvieuse, nuit de remise en question de soi même. L'événement déclencheur ici le suicide suscite un lot de questionnements sur le rôle de la vie, de la recherche du bonheur. J'ai retrouvé du Zweig, du Modiano, dans les descriptions des sentiments et de la promenade de la jeune femme. Michel Lesbre s'interroge aussi sur le hasard qui gouverne nos vies, notre inconscient, sur la possibilité de tout remettre en question avec un événement traumatisant. Comment réagir, comment continuer à vivre avec autant de violence. Une prose ciselée, fine comme de la dentelle sur uniquement 100 pages, 100 pages de pluie extérieure, de pluie intérieure dans un café où l'on danse le tango. Belle introspection de la narratrice, belles images, beaux clichés, enivrante atmosphère dans ce Paris nocturne. Il vous suffit d'écouter la pluie, chargée d'histoire, de nos histoires, de nos bribes de souvenirs.
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