M'sieur Maurice et la Dauphine jaune de Bruno Bazile

M'sieur Maurice et la Dauphine jaune de Bruno Bazile

Catégorie(s) : Bande dessinée => Adultes , Bande dessinée => Humour , Bande dessinée => Divers

Critiqué par JulesRomans, le 2 juin 2013 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 9 étoiles
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Hommage à un maître de la BD des années d'après-guerre aux années 1970

Voici remis en mémoire Maurice Tillieux, à la fois l’homme et son œuvre. Toutefois sont traités ici, en deux à onze pages, une demi-douzaine de récits de l’époque uniquement de l'époque où il collabore pour le groupe Dupuis et en particulier pour les journaux "Spirou" avec son héros Gil Jourdan (qui est une adaptation de "Félix", son précédent détective privé). Une postface d’une planche de bande dessinée, encore prétexte à un gag, clôt l’album.

L’auteur est allé chercher des anecdotes chez ceux qui ont travaillé avec lui comme François Walthéry (pour certains titres de "Natacha"), ce qui lui permet de mettre en scène ce dernier en compagnie de Tillieux, mais également Bob de Moor, Roland Goossens, Will (dans les années 1970, ils réalisent ensemble "Tif et Tondu"), Thierry Martens le rédacteur en chef de "Spirou" et d’autres peut-être que je n’ai pas identifiés. En effet pour ne pas avoir de problèmes avec les familles des dessinateurs, si le prénom semble gardé (mais il faut bien souvent relire pour le trouver) le nom de famille est systématiquement déformé ou omis.

Voilà une BD au comique de bon goût qui, par ses sources d'inspiration, resitue bien en particulier la montée progressive en reconnaissance de la BD dans les années 1970 qui se traduiront par le désir de réaliser à Angoulême, Marseille et Bruxelles des structures culturelles en dur autour du neuvième art. On se reportera à ce qui en est dit pour Marseille dans le forum Marseille capitale européenne de la culture en général et de la BD en particulier (http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…) et pour Angoulême à "Jean Mardikian et la bande dessinée, d'Angoulême au mont Ararat" de Michèle Armanet.

Le graphisme de " M’sieur Maurice et la dauphine jaune " est fouillé au point de vue des décors, comme beaucoup de BD réalisé par Maurice Tillieux seul ou comme scénariste. Le nombre de couleurs employé est limité comme pour rappeler celles en usage dans le "Spirou" du début et milieu des années dites des Trente glorieuses.

Les lieux décrits sont outre ponctuellement la Belgique, Noirmoutier et Cholet, Saint-Nazaire, Angoulême et la campagne saintongeaise, Londres. Il est à noter, et ce n'est pas précisé ici, que c'est en faisant le trajet d'Angoulême vers un village angevin (pour y rencontre Pesch de "Sylvain et Sylvette) que l'accident de voiture dont fut victime mortellement M. Tillieux se produisit.

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