Train pour le Pakistan de Khushwant Singh
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique , Littérature => Anglophone
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La violence en crue.
L'oeuvre est forte, et les événements de 1947 qu'elle rapporte sont malheureusement inscrits dans toutes les mémoires. C'est la partition de l'Inde et du Pakistan, deux Etats fondés sur des identités confessionnelles, ce qui entraîne exodes et massacres.
Le petit village de Mano Majra, dans le Pendjab indien, paraît pourtant vivre hors des turbulences. Sa vie est scandée par le passage des trains qui vont ou viennent au Pakistan voisin. Deux faits nouveaux : Jougga, colosse et bandit notoire, oublie dans les bras de Nouro, la fille du tisserand musulman,
ses compagnons de délinquance et ne les accompagne plus dans leurs sanglantes équipées. On note l'arrivée au village d'un Sikh inconnu, un "délégué au travail" du parti populaire.
Pourtant, en ce lendemain de la partition, tout va être remis en cause. Plus question de coexistence chaleureuse entre Sikhs et musulmans. Ceux-ci doivent précipitamment quitter le village et se rendre au Pakistan. Les atrocités se multiplient entre les deux pays, chacun exerçant sa cruauté sur l'autre communauté. L'auteur évoque de façon saisissante ces déchirements de l'Histoire qui emporte les individus comme un fleuve en crue.
Les éditions
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Train pour le Pakistan [Texte imprimé] Khushwant Singh trad. de l'anglais par Maurice Beerblock postf. par Dominique Lapierre
de Khushwant Singh, Lapierre, Dominique (Postface) Beerblock, Maurice (Traducteur)
Éd. Autrement / Littératures (Paris. 1993).
ISBN : 9782862606835 ; 25,99 € ; 17/01/2008 ; 253 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Captivant
Critique de SpaceCadet (Ici ou Là, Inscrit(e) le 16 novembre 2008, - ans) - 13 août 2016
Composé de quatre parties, le récit, après un bref exposé de la situation, nous emmène à Mano Majra, un village fictif situé dans l'état du Pendjab, près de la frontière entre l'Inde et le Pakistan. Relié au reste du monde par les trains passant ou s'arrêtant à la gare situé non loin du village, Mano Majra, si l'on en juge par le peu d'information y circulant au sujet des conflits qui font rage ailleurs dans le pays, n'en demeure pas moins isolé.
Essentiellement constituée de paysans et de petits commerçants illettrés, la population de Mano Majra, exception faite de la famille du prêteur Lala Ram Lal, uniques Hindous du village, se partage sur le plan des croyances religieuses à parts égales entre Musulmans et Sikhs. Bref, sous le regard protecteur du dieu du village, Mano Majra mène depuis toujours une existence paisible dont le quotidien est cadencé par le passage des trains faisant l'aller retour entre Delhi et Lahore.
C'est d'abord par un changement au niveau des horaires des trains, bientôt suivi par l'arrivée de militaires qui installent un poste de surveillance aux alentours de la gare, que peu à peu la réalité rejoindra ce village isolé pour éventuellement le toucher de plein fouet.
D'abord consternés, alors que la tragédie s'étend comme encre sur buvard, les villageois sont vite dépassés par les événements. Ainsi, tandis que certains trouvent refuge dans la sainte parole et que d'autres tentent de noyer leur conscience dans l'alcool, dans la lointaine Delhi, le nouvel état indépendant et ses opposants semblent ne savoir que tergiverser. Sous de telles conditions, l'issue ne saurait être que dramatique.
A travers ce microcosme de société, adoptant le point de vue de 'ceux qui sont restés', 'Le train pour le Pakistan' illustre de façon réaliste comment, toutes intentions confondues, le facteur humain, qu'il se soit exprimé par l'hypocrisie, la peur, l'incompétence, l'ignorance, la corruption, la cupidité ou la haine, aura, si ce n'est causé, à tout le moins précipité l'une des plus grandes tragédies de l'histoire.
Maniant le verbe avec précision et efficacité, Khushwant Singh livre ici un roman captivant.
Note: Lu en version originale de langue anglaise. Les noms évoqués dans ce compte-rendu ont été transcrits suivant la forme utilisée dans la version originale du roman.
Tragédie ferroviaire dans le pays de la non violence
Critique de Ciceron (Toulouse, Inscrit le 21 août 2007, 76 ans) - 29 mai 2008
Ce récit évoque la période qui a succédé au 15 août 1947 à minuit, date de la Partition de l’Inde et du Pakistan, exigée par le leader de la igue musulmane Muhammad Ali Jinnah.
Le cœur de ce séisme ethnique et culturel se situe dans la province du Penjab, joyau de la couronne des Indes où vivaient seize millions de musulmans, presque autant d’hindous et cinq millions de sikhs, ennemis irréductibles des envahisseurs Moghols et
Les trains seront le symbole du désastre de la Partition qui fit un million de victimes en septembre 1947. De part et d’autre, des trains fantômes arrivaient en gare chargés de victimes massacrées, femmes, vieillards et enfants.
Sur près de mille kilomètres, il n’y eu pas une ville, pas un hameau, ici le village de l’auteur, Mano Marja, pas un champ de blé ou de coton qui ne fut affecté par cet exode croisé. Comme en Croatie, en Bosnie et au Rwanda, des voisins de cette communauté Penjabi millénaire vont s’exterminer. Pourtant, depuis Gandhi, l’Inde a toujours été associée à la non violence.
Khushwant Singh, journaliste volontiers insolent, amateur de femmes et d’alcool, cultive le politiquement incorrect, son roman sur Delhi vaut le détour.
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