Les corrections de Jonathan Franzen
( The corrections)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Je t'aime moi non plus
Voilà un livre qui marquera et interpellera toute une génération. Celle qui aux Etats-Unis et en Europe a assisté à une explosion de la famille et aux rôles joués en son sein et cela dans les quarante dernières années. Je ne peux pas m'imaginer le travail soigné, la recherche du mot juste (bravo pour la traduction de Rémy Lambrechts) pour nous donner à vivre des situations comiques et tragiques, banales et rocambolesques ; nous faire ressentir les sentiments, les envies, les mesquineries, les gentillesses, l'état mental des différents personnages. Il n’est pas facile de rentrer de plain-pied dans le livre. Des phrases courtes nous accueillent. Elles se rallongent pour ne pas oublier un détail. Que dire de la description des difficultés éprouvées par Alfred Lambert à parler (p.21 « ...chaque phrase devenait une aventure au fond des bois... »). Une aventure qui tient en une phrase d’une page (37 lignes !). A la première lecture de cette phrase, je me demandais quoi, je ne comprenais pas. Mais en la relisant, je mesurais l’importance de tous les détails quitte à se perdre comme ceux qui perdent leurs mots car ravagés par la maladie. Stupéfiant aussi la chute : p.22 « ...bien que ne sachant plus où il était et à quel endroit il était entré dans la forêt des phrases, réussir encore à trouver à tâtons la clairière où Enid l’attendait, inconsciente de toute forêt –« Fais ma valise », s’entendit-il dire. »
Alfred et Enid, personnages centraux, père et mère de Gary et de Chip, les garçons dans la quarantaine et de Denise la jeune sœur de dix ans la cadette, doivent faire face à la maladie d’Alfred. Alfred se dégrade physiquement et mentalement. Il a des hallucinations et tombe dans la démence.
Le livre nous raconte comment les cinq membres de la famille ont vécu. Ce vécu permet de mieux cerner les différents personnages et nous montre une société occidentale complètement déboussolée.
Cette famille éclatée du Middle-west pourra-t-elle se retrouver ? Les égoïsmes, les contraintes de la vie, les difficultés de vivre, les faiblesses des uns et des autres auront-ils raison de cette famille ? Pour le savoir rentrez dans la vie de ces cinq héros de ce roman-fleuve.
Les éditions
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Les corrections [Texte imprimé] Jonathan Franzen trad. de l'anglais, États-Unis, par Rémy Lambrechts
de Franzen, Jonathan Lambrechts, Rémy (Traducteur)
Editions de l'Olivier
ISBN : 9782879292960 ; 24,00 € ; 28/08/2002 ; 716 p. ; Broché -
Les corrections [Texte imprimé], roman Jonathan Franzen trad. de l'anglais, États-Unis, par Rémy Lambrechts
de Franzen, Jonathan Lambrechts, Rémy (Traducteur)
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020611961 ; 8,60 € ; 01/10/2003 ; 693 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (13)
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Un noël en famille chez les Lambert !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 20 décembre 2012
Après deux romans (La Vingt-septième Ville en 1988 puis Strong Motion en 1992) il connaît -en 2001- un succès hors-norme avec Les Corrections (National Book Award 2001 et James Tait Black Memorial Prize 2002).
La chronique d'une famille américaine de la Middle-class.
Enid et Alfred; les parents. Vieillissant, refusant d'admettre que l'inexorable déchéance physique et psychologique les rattrape.
Denise, Chip et Gary, leurs enfants; aux trajectoires professionnelles et privées si différentes.
Noël et l'organisation d'une soirée familiale comme un détonateur pour crever les abcès si longtemps tus.
2 conceptions de la vie se heurtent... des générations qui ne se comprennent pas et qui -malgré les liens familiaux- ne se font pas de cadeaux.
Jonathan Franzen peint une fresque des plus clairvoyante (et acide à souhait) sur la société américaine moderne et ses travers.
La lente dislocation des valeurs, si chères à la génération d'après-guerre .
Aucun doute sur la qualité littéraire de cette oeuvre et sur l'immense talent de J.FRANZEN.
Néanmoins, un "pavé" que j'ai souvent eu envie de poser.
On retrouve l'humour corrosif de Richard Ford, avec la noirceur en plus.
Un incontournable de la littérature nord-américaine .
Des corrections sans avenir
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 3 octobre 2012
A lire et à relire
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 2 février 2010
C’est un roman profondément pessimiste car les corrections que nous souhaitons donner à notre vie, à nos amours sont trop souvent vaines. C’est ce que Philip Roth, dans « Exit le fantôme », qualifie de « rêve pour tout un chacun : échapper aux conséquences à long terme des erreurs de toute une vie ».
Pessimiste et passionnant car il annonce, d’une certaine façon, l’Amérique d’après le onze septembre, où, selon certains, elle perdit son innocence, ou ce qui en restait car pour ma part c’est surtout au Vietnam que les Etats Unis l’ont perdue. On sent bien que le monde d’Enid et d’Alfred est déjà mort, celui des enfants vacillant. Et Franzen n’est pas sûr du tout que le nouvel univers dans lequel il va falloir vivre sera plus acceptable que celui qui s’est évanoui dans les cendres de Ground zero.
Depuis 2001, Jonathan Franzen n’a plus publié de roman de cette qualité. Peut-être sera-t-il l’homme d’un seul livre ? Peut-être mais quel livre !
Souvent juste, toujours percutant
Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 25 avril 2009
Les parents sont confrontés à la vision de leurs propres disparitions, lui parce qu'il est plus ou moins conscient de sa dégradation physique et psychique, elle parce qu'elle refuse d'être abandonnée par ses enfants, après toutes ces années passées à ne devoir rien attendre d'un mari toujours absent et distant, uniquement préoccupé par son métier.
Leurs trois enfants sont coincés dans leurs propres existences qui menacent de rompre à tout instant. Chip est un enseignant qui pourfend sans relâche le capitalisme et le dogme du consumérisme, écœuré par cette société qui en oublie de penser lorsqu’elle est face aux biens de consommation. Chaque jour il doit faire face à des étudiants éberlués par ses diatribes, il désespère de pouvoir un jour éventrer la panse des repus.
Denise entretient une relation tridimensionnelle, tout en espérant voir s’accomplir son rêve de devenir une grande restauratrice, mais ses hésitations amoureuses menacent de renverser le plat de subsistance qu’elle tient à bout de bras.
Gary se démène pour conserver un minimum de raison face aux problèmes auxquels il entend trouver une solution. La situation de ses parents l’affecte beaucoup, d’autant qu’il ne parvient pas à obtenir un accord avec son frère et sa sœur sur les mesures à prendre. Des dysfonctionnements organiques lui font craindre qu’il puisse être atteint d’une maladie à géométrie variable. Convaincu que sa femme et ses enfants se sont ligués contre lui, il bascule dans une paranoïa névrotique.
Un roman qui sonne juste, l’auteur assène des propos qui fusent loin, très loin, qui longent nos impressions de vécu, pour soudainement plonger au cœur de notre ressenti sans avertissement préalable.
Effondrement de l'entropie.
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 16 janvier 2009
IL résume, le titre de cette critique, assez bien l'intégralité du livre. Outre l'effondrement d'un modèle de société, j'y ai ressenti une apesanteur, un état cotonneux. Une lecture qui reste chevillée au corps et à l'esprit. Anecdotiquement, c'est en écoutant le titre de Abd al malik, 11 septembre, que j'ai eu l'idée de commencer cet ouvrage. Il cite des événements de ce jour et de cette année et notamment " ce bouquin de jonathan Franzen, les Corrections ". Quand la musique devient l'alliée de la littérature. En résonance des autres critiques, je les trouve toutes justes, il y des longueurs, c'est un livre long, parfois difficile à lire, mais il s'agit d'une épopée familiale, d'une famille de la fin du vingtième siècle. A ce sujet tout à fait en accord avec une des critiques. Il ne s'agit pas du " premier " livre des années 2000, mais du "dernier " des années 90.
Un livre phare, une balise face à notre effondrement.
La famille américaine selon Franzen
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 7 mai 2005
L'auteur dépasse le portrait d'une famille très classe moyenne pour insister sur les névroses des Etats-Unis : un pays prônant la réussite à tout va et dont les habitants n'en sont pas moins désespérés. On retrouve également un thème cher à un certain Philip Roth, à savoir la lutte contre la tyrannie des convenances. Et on peut dire que ce roman m'a fait penser en de nombreux points à la "Pastorale américaine" de Roth. Même noirceur dans le trait, portrait d'une famille en complète déliquescence….
Assurément, l'une de mes meilleures lectures cette année
Le mot juste
Critique de Nabokov (, Inscrit le 10 août 2004, 52 ans) - 10 août 2004
Trop d'étoiles
Critique de Manu55 (João Pessoa, Inscrit le 21 janvier 2004, 51 ans) - 20 avril 2004
J'ai un peu de mal à comprendre toute cette avalanche de 5 étoiles.
Le « 5 étoiles » est pour moi réservé aux chefs d'oeuvre absolus. Et vraiment, je ne pense pas que ce livre les mérite, loin s'en faut.
Pourquoi tant d'éloges pour une saga de famille pas vraiment originale ?
Mystère?
Corps et rection
Critique de Trefoil (Mons, Inscrite le 12 février 2004, 55 ans) - 18 avril 2004
Bon, j'en fais un peu trop mais j'ai vraiment trouvé dans ce récit au style habillé, des vérités et des mots où je ne savais pas en mettre.
Peut-être pas lu au bon moment ...
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 16 mars 2004
J'ai reellement peiné pour terminer ce livre. Je suis sévère sur la cote, non pas pour la qualité du livre (les autres critiques montrent qu'il vaut le détour) mais pour le réel ennui qu'il m'a procuré. C'est tellement rare qu'un livre m'ennuie à ce point que je souhaitais le souligner.
Laboratoire social
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 19 février 2004
«Le bonheur authentique, c’est de réunir la famille pour Noël»
Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 8 novembre 2003
L'auteur n’aime pas ses personnages. Aucun ne suscite l'empathie. Pour moi, la plus détestable est Enid, en mère manipulatrice, hypocrite, obsédée par le qu'en dira-t-on, prêtresse du bonheur formaté. A signaler le thème sous-jacent de la réussite personnelle. Les jeunes Gary, Chip et Denise représentent différents degrés de réussite ou d’échec. Denise vit l'échec de son mariage, mais s’épanouit dans son métier ; Gary a réussi les deux, la vie de famille et la carrière, tandis que Chip a raté les deux. Quant au papa Alfred, son « bilan » est plus riche en détails, plus nuancé.
En toile de fond : le monde universitaire avec quelques clins d'œil à Baudrillard, ensuite les hommes d'affaires et les restaurants chics à Philadelphie, puis la caricature du capitalisme sauvage en Lituanie. Cependant, le point fort du roman reste la vision de la famille. Etonnante, cette impression de vie dans tous ses détails, une vie énorme et pullulante, ressuscitée par une écriture brillante.
Morale de fin de siècle
Critique de Vigno (, Inscrit le 30 mai 2001, - ans) - 26 mai 2003
Tout un monde très ancien meurt sous nos yeux avec la disparition du père, un monde où tout était trop net, trop clair, trop tranché. Un monde d'illusions somme toute. Voilà sans doute pourquoi la famille respire enfin quand celui-ci finit par céder sa place.
Jonathan Franzen veut écrire une fresque sociale à partir du drame individuel des personnages. Je crois qu'il a brillamment relevé le défi.
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