De là, on voit la mer de Philippe Besson
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Silence et solitude
Philippe Besson nous livre comme dans « Un instant d’abandon » une nouvelle marine littéraire.
Romancière, la quarantaine bien sonnée, Louise séjourne dans une villa sur la côte toscane prêtée par une amie sous le prétexte d’écrire un livre. Le décor n’est pas vraiment idyllique, soit la banlieue de Livourne, ville décrite par l’auteur comme une cité ayant raté son destin. L’écrivaine cherche avant tout à s’échapper.
Désœuvrée, délaissant François, un mari aimant mais ayant perdu tout attrait par la lassitude de leur relation, elle rencontre Luca, fils de sa femme de ménage. Interdite et consciemment illégitime, cette aventure va inspirer Louise qui se redécouvre attirante.
Rappelée à Paris suite à un grave accident survenu à François, celui-ci lui avoue que ce malheur apparent est en réalité un appel au secours. Elle lui avoue alors évasivement son aventure avec Luca, son hésitation à poursuivre dans ce mariage qui n’aurait jamais été que guidé par la raison.
De retour à Livourne, les choses se compliquent, la relation avec Luca semble se révéler réellement impossible et s’interrompt, ce qui conduit Louise à une forme de panique qui elle-même provoque la rupture définitive avec François. L’hiver arrive, son livre se termine, et Philippe Besson conclut son récit sur un surprenant happy end un peu facile.
Les thèmes de la culpabilité, de la déchéance physique et du désamour sont abordés dans un style efficace, transcendant et qui accroche véritablement le lecteur.
Les dialogues sont presqu’inexistants, mais tout est dans l’émotion, les regards et surtout dans le langage non-verbal décrit subtilement par l’écrivain. Les admirateurs de Philippe Besson ne seront certainement pas déçus, ses détracteurs n’y verront sans doute et à tort qu’un roman de gare prétentieux et ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur découvriront un écrivain très intéressant.
Les éditions
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De là, on voit la mer [Texte imprimé], roman Philippe Besson
de Besson, Philippe
Julliard
ISBN : 9782260020707 ; 19,00 € ; 03/01/2013 ; 216 p. ; Broché
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Très dépouillé
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 27 octobre 2014
L'habituel trio
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 31 janvier 2014
« De là, on voit la mer » est un roman sentimental qui se rapproche parfois un peu trop à mon goût du roman à l'eau de rose, voire du roman de gare. Les trois principaux personnages n'attirent pas vraiment la sympathie. Louise a un rôle de femme égocentrique, fantasque et assez immature. Les deux hommes , chacun à leur manière, qu'il s'agisse du mari mûr, fataliste et blasé ou du très jeune amant, gamin à sa maman, semblent faibles, obéissants et soumis. Cette situation d'adultère avec l'habituel trio, mari, femme et amant, est loin de briller par son originalité, même si la cougar lettrée pourrait être la mère de l'apprenti marin. Tout aurait pu être sauvé par un style flamboyant, un humour ravageur ou une distanciation élégante. Il n'en est rien. Bien écrit au début, le style se relâche au bout d'une centaine de pages et on se demande pourquoi. Redîtes et répétitions (voulues) se multiplient. Adieu le minimalisme, bonjour l'introspection facile. Besson dissèque, analyse et réanalyse impressions et sentiments sans craindre d'avoir recours à tous les poncifs des magazines féminins. Seul véritable intérêt de ce livre : les cinquante premières pages qui évoquent les difficultés rencontrées pour noircir la feuille blanche et qui sondent les arcanes de la création littéraire. Tel Flaubert qui proclamait que Madame Bovary c'était lui, Besson pourrait sans doute en dire autant de Louise. Mais ensuite, quand la narration passe à l'horizontale, quelle déception ! Vite lu, vite oublié, ce retour de flamme italien peut faire passer un moment divertissant aux amateurs (trices) du genre.
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