Douze contes vagabonds de Gabriel García Márquez
( Doce cuentos peregrinos)
Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine , Littérature => Nouvelles
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Une poignée de ballons-récits pour entrer en lévitation
Douze contes écrits sur dix-huit années (de 1974 à 1992) et qui ont pour point commun de rapporter des histoires qui se déroulent dans des villes européennes et dont le narrateur aurait été le témoin. La belle illustration de couverture montre douze roses rouges plantées dans une corbeille remplie de feuilles de papier parcourues de lignes d’écriture Mais on s'imagine davantage, après lecture, douze ballons rouges s’échappant des mains d’un bonhomme qui aurait la silhouette du prix Nobel vers ses lecteurs du monde entier.
Douze récits entre voyage et exil qu’on lit, du fait sans doute de ce travail fait sur la durée et l’espace, comme des rêves imaginés. Relisant ses contes, Garcia Marquez déclare : « Les souvenirs réels me paraissaient des fantômes tandis que les faux souvenirs étaient si convaincants qu'ils avaient supplanté la réalité ». Parlant de leur conception, il nous dit que « leur écriture était devenue si fluide que par moments il se sentait emporté par le simple plaisir de la narration, qui est peut-être l’état de l’homme qui s’apparente le plus à la lévitation ».
Parmi les récits les plus prégnants de ce recueil parfait : celui de cette femme qui perd son sang, à la suite d’une piqûre de rose au bout d'un doigt, tout le long d’un voyage en voiture, sous la neige, d'Espagne jusqu'à Paris ; celui de cette « belle endormie » qui sommeille dans un avion, convoitée en silence par le passager voisin; celui de cette autre femme payée pour rêver ; celui d'une maison envahie de lumière comme elle le serait par l’eau - ou l'art de naviguer dans la lumière- ; celui d’une dame qui, à la suite d'une panne de voiture, entre dans un asile pour téléphoner et qu'on ne laissera plus ressortir ; celui de cet homme venu à Rome avec dans une malle le corps mort de sa fille pour le faire sanctifier ; celui d'un président exilé en Suisse…
Entre donc faux souvenirs et souvenirs réels, une poignée de récits patiemment travaillés dans la pâte du temps et vraisemblablement faits pour durer.
Les éditions
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Douze contes vagabonds [Texte imprimé] Gabriel García Márquez trad. de l'espagnol... par Annie Morvan
de García Márquez, Gabriel Morvan, Annie (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253137474 ; 6,20 € ; 17/05/1995 ; 157 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (5)
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Quand même léger...
Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 52 ans) - 5 juillet 2018
Force m’est de dire que, selon mon avis, « Douze contes vagabonds » m’a paru rapetissé par rapport au souffle grandiose de « Cent ans de solitude ». Certes il ne faut pas comparer roman et nouvelles, mais je m’attendais quand même à y retrouver dans ces nouvelles la patte de ce qui y a fait le génie du roman. Alors oui, de fait, on y retrouve la patte de l’auteur, mais non le souffle. Ce sont donc des récits plutôt intimistes, tragiques, oniriques, cocasses, bizarres ou pathétiques. J’en ai préféré certains à d’autres, notamment celui de la femme qui perd son sang suite à une piqure d’épine. Je ne nie pas la douce originalité de ces nouvelles, mais ça reste quand même léger par rapport à ce qu’il a pu faire avec « Cent ans de solitude »
Anecdotes et autres aventures sur le vieux continent
Critique de SpaceCadet (Ici ou Là, Inscrit(e) le 16 novembre 2008, - ans) - 24 novembre 2013
Douze contes donc, partant d'idées griffonnées ici et là, entamés à différents moments entre 1976 et 1982 (année au cours de laquelle on lui a décerné le Nobel) et achevés ou remaniés en 1992.
Vagabonds, car les contes ici rassemblés, abordent entre autres thèmes, celui du désarroi que l'on peut éprouver lorsque l'on fait face à une situation imprévue alors que l'on se trouve dans un contexte étranger.
Ainsi, partant d'Amérique latine, l'univers de monsieur Marquez est ici transposé en Europe, à une époque et dans des circonstances qui auront donc inspiré quelques textes du cru.
De l'ex-président en exil venu se faire soigner à Genève, au couple débarqué à Madrid pour y entamer leur lune de miel , des jeunes garçons en vacance dans le sud de l'Italie, à la veuve en pèlerinage à Rome, d'une famille expatriée à Madrid ou du voyageur en vol transatlantique; tous ces personnages, une fois parachutés dans un contexte étranger, devront composer avec des circonstances particulières, voire inhabituelles.
Sis entre vraisemblance et invraisemblance, frôlant le fait divers ou l'anecdote, ces récits témoignent d'un bon sens de l'observation, d'une plume rompue aux descriptions et autres mises en situations; les personnages sont convaincants, les cadres sont habilement dépeints et l'action évolue à un rythme mesuré. Mais, comme c'est souvent le cas avec les compilations, et pour reprendre l'expression de l'auteur, certains textes fonctionnent mieux que d'autres.
Ainsi, partant d'idées plutôt originales et en dépit d'une plume pourtant habile, plusieurs des textes proposés (faute d'avoir été approfondis?), ne parviennent pas à exprimer tout leur potentiel, si bien qu'on ne découvre donc dans ce recueil que quelques pépites dignes du genre.
Sur le plan de la traduction, Annie Morvan nous offre une version française (approuvée par l'auteur), fidèle aux textes d'origine mais qui, comme c'est souvent le cas en traduction, ne peut pas véritablement rendre compte de l'esprit latino-américain, ni d'une certaine musicalité, voire un sens de la formule, propre à la langue d'origine, ce qui, sans atteindre à la qualité, tend à diluer la personnalité de l'écriture.
En conclusion voici donc une petite douzaine de textes d'une qualité certaine qui, à l'exception de quelques réussites, se situent en deçà de ce que l'on pourrait attendre de cet auteur.
Floriléges pittoresque
Critique de Leparrainz (, Inscrit le 25 juin 2007, 35 ans) - 27 juin 2007
A travers des histoires surprenantes ( l'asile de fou pour la femme qui voulait seulement téléphoner ), peu à peu on observe le passage d'un paysage calme avec des personnages bien placés dans le contexte puis se produit un véritable raz de marée chamboulant le personnage.
Parfois même, une histoire finit de façon normale, sans rien raconter d'exceptionnel, là est aussi la force de l'auteur qui sait raconter la vie courante sans la rendre monotone.
Une petite ajoute...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 16 janvier 2003
un grand Monsieur
Critique de Folfaerie (, Inscrite le 4 novembre 2002, 55 ans) - 16 janvier 2003
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