La maison de l'aube de N. Scott Momaday

La maison de l'aube de N. Scott Momaday
(House made of dawn)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Poignant, le 4 janvier 2013 (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 903ème position).
Visites : 4 625 

Indianitude

Juillet 1945, Walatowa, Nouveau Mexique.
Abel, jeune indien de la tribu Bahkyush, vient d’être démobilisé de la guerre du Pacifique et retourne au pays. Il est accueilli à sa descente du car par son grand-père Francisco, sa seule famille. Abel est ivre mort…
Le pére Olguin, le prêtre de la communauté, est sollicité par une jeune femme californienne pour qu’on lui coupe du bois. Abel va se charger de ce travail…

Navarre Scott Momaday, indien Kiowa né en 1934, est le père spirituel du mouvement artistique de la « Renaissance Amerindienne » qui a éclos dans les années 60. Universitaire, « La maison de l’aube » est son premier roman, paru en 1968, récompensé par le prix Pulitzer en 1969.
Il est considéré comme le premier grand écrivain amérindien qui a su retranscrire à l’écrit l’état d’esprit d’une culture construite sur la tradition orale.

Autour de l’histoire d’Abel, Scott Momaday a construit un manifeste de « l’Indianitude » qui est aussi une photographie de la situation sociale de son peuple dans les années 1960, sans concessions ni misérabilisme.
Une structure en patchwork mêle la communion avec une nature vierge et grandiose, les danses traditionnelles, la profondeur de la pensée magique, le courage du guerrier, à la déchéance dans l’alcool, la violence brutale.
L’écriture riche, très descriptive et le style plein de lyrisme s’attachent davantage à la création d’une ambiance très particulière qu’au déroulement de l’histoire.

Ce court roman de 300 pages ne se lit donc pas d’une seule traite mais se déguste chapitre après chapitre.
Ce principe m’a d’abord surpris et déçu. Puis je me suis laissé entrainer par la puissance mystique de ce torrent littéraire.
Si vous souhaitez connaitre la littérature de la Renaissance Amérindienne, la lecture des romans de James Welch sera bien plus abordable.
Mais « La maison de l’aube » est une œuvre phare à lire en connaissance de cause.

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Déception quand même

5 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 29 juillet 2013

En 1945, Abel, un indien Kiowa, retourne dans sa tribu réfugiée dans une lointaine mesa du Nouveau Mexique après des années de tribulations depuis le Montana. Parti de longues années, il a de la peine à retrouver ses repères et à renouer avec ses origines. Il va habiter chez son grand-père, un vieil homme parvenu aux portes de la mort. Il va devoir l'accompagner jusqu'à l'issue fatale. Il aime courir seul dans les canyons et vivre en sauvage. C'est un homme blessé et porteur d'un lourd secret. Il a froidement assassiné de plusieurs coups de poignard un homme blanc. Il a purgé sa peine et est passé par de longues années d'errance et d'alcoolisme. Mais dans le pueblo, il n'est pas le seul à avoir connu un parcours chaotique : il y a aussi le père Olguin, un vieux curé borgne qui a fauté autrefois avec une indienne, une américaine de passage qui a attiré Abel sur sa couche et une assistante sociale au coeur un peu trop généreux...
« La maison de l'aube » se présente comme un roman totalement paradoxal et fortement déconstruit. Momaday, que la préface présente comme le premier et le seul véritable auteur peau-rouge, a une façon très particulière et très personnelle de présenter son récit. Pas vraiment de logique, ni d'intrigue, ni de chronologie. Mais de petits récits mis bout à bout. Des personnages à peine présentés qui apparaissent puis disparaissent après s'être exprimés sur le mode choral. Des faits de la vie ordinaire, de fort longues descriptions de paysages dans un apparent désordre, une sorte de puzzle comme abandonné à la sagacité, à la bonne volonté et à la logique du lecteur. Autant dire une lecture plutôt laborieuse au bout du compte. Néanmoins, cet ouvrage présente un certain intérêt ne serait-ce que du point de vue anthropologique, géographique ou psychologique. Le lecteur y apprendra pas mal de choses sur les moeurs et la mentalité des Indiens du Sud des Etats-Unis mais nettement moins que dans le plus modeste des titres de l'excellente collection « Terre Humaine ». En dépit des louanges dithyrambiques d'une préface outrageusement promotionnelle et de l'attribution d'un prix Pulitzer sur des critères qui mériteraient éclaircissement, un léger sentiment de déception prédomine quand même.

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