Le haut mal de Georges Simenon

Le haut mal de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Catinus, le 30 décembre 2012 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 105ème position).
Visites : 3 283 

Glaçant !


Un roman de l’ami Georges qui date de 1933. L’histoire se déroule dans deux villages tout près de La Rochelle. Une ferme tenue par Mme Pontreau, son gendre et ses filles. Le gendre, Jean Nalliers qui meurt d’une crise d’épilepsie (mais on l’aide à mourir …) Gilberte fille de Mme Pontreau, épouse de Jean (elle finira par se suicider …). Hermine la fille aînée. Geneviève, dite Viève qui épousera Albert Lenoir afin d’aller travailler en Afrique. La grosse Marie dont le gamin se fera écraser devant chez Pontreau. Mme Naquet, femme d’ouvrage qui bat la berloque, perd ses tartines – comprenez qu’elle devient folle, zinzin. Elle finira au pair chez Mme Pontreau.
Une fois de plus, Simenon peint avec brio tout ce beau monde … qui finit par vous glacer le sang …

Hallucinant !

Extrait :

- On les voyait toujours ensemble, Mme Pontreau et la Naquet en noir. Hermine dans son tailleur gris qu’elle avait adopté comme un uniforme. On ne leur parlait pas. On ne s’occupait pas d’elles. Les jeunes savaient que ce n’étaient pas de femmes comme les autres, et c’était tout. Et ceux qui avaient assisté à l’enterrement de Nalliers ne savaient plus au juste si oui ou non on avait découvert quelque chose.

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Les funérailles d’antan…

9 étoiles

Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 72 ans) - 27 mars 2018

L’enterrement eut lieu le mardi et resta, à Nieul et dans le pays, une date mémorable, non tant à cause de l’événement lui-même qu’à cause de la chaleur qui atteignit son paroxysme. Des années plus tard on entendait dire encore, au café Louis :
-Tu te souviens du chemin de la Pré-aux-Bœufs, derrière le cercueil ?
En tête venaient le surplis du prêtre et des deux enfants de chœur brandissant la haute et mince croix d’argent au-dessus des têtes, puis le court cheval de labour qui n’était même pas noir et la charrette au cercueil .
Il y avait dans l’air, à force de chaleur, comme un grésillement d’incendie ; et la mer, au bout du champ, n’était qu’un reflet sans fin qui faisait mal à regarder.
Les quatre femmes étaient voilées de crêpe. Le père Nalliers en noir, le plastron empesé, les manchettes rondes tombant sur ses mains brunes, marchait, non pas à côté d’elles, mais un peu en avant, tout seul. Il respirait fort. Il regardait autour de lui des ses yeux durs, aussi clairs que ceux de son fils, et il ne paraissait pas s’apercevoir que son visage était couvert de sueur.
Derrière eux se pressaient encore des gens en noir, tout le village, hommes et femmes, et tous respiraient avec peine, par crainte de s’évanouir, s’asseoir au bord du chemin.
Quand le cercueil était sorti de la maison, Mme Pontreau avait regardé Gilberte. C’était le moment où on allait se mettre en marche. Et Gilberte, gauchement, avait obéi à ce regard …


Une fois de plus, Simenon me surprend en m’invitant à côtoyer pour un temps tout un petit monde d’autrefois…

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