Le songe d'une nuit d'été de William Shakespeare
(A Midsummer night's dream)
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre , Littérature => Anglophone
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Rêve et Enchantements
Alors que Thésée, roi d'Athènes, s’apprête à célébrer ses noces avec la belle Hippolyte, quatre jeunes gens s'égarent dans la forêt, fuyant ou poursuivant des amours contrariées. Lysandre aime Hermia et est aimé d'elle en retour, Héléna aime Démétrius qui n'a d'yeux que pour Hermia. Alors que les deux premiers fuient un mariage arrangé entre Démétrius et Hermia, les deux autres s’en vont à leur poursuite, Démétrius pour retrouver sa fiancée, Héléna pour trouver grâce aux yeux de celui qu’elle aime en ayant éventé le secret des deux amants.
Obéron, roi des elfes, est témoin de ces disputes entre Démétrius et Héléna. En discorde avec Titania, reine des fées, il envoie son serviteur, l’espiègle Puck, à la recherche d’une fleur rare capable, une fois son suc versé sur les paupières, de rendre amoureux du premier être aperçu au réveil… Comptant donner une bonne leçon à Titania, il ordonne à Puck de faire de même avec Démétrius afin de le réconcilier avec Héléna. Mais par mégarde, l’elfe appliquera l’essence de la fleur sur les yeux de Lysandre, qui à son réveil, apercevra Héléna.
Quant à Titania, c’est d’un homme transformé en âne, Bottom, dont elle tombera amoureuse !! Car Puck, jamais avare d’une farce, a joué un mauvais tour à ce tisserand maladroit venu répéter dans le bois avec des compagnons une pièce en l’honneur de Thésée et Hippolyte : « La très lamentable comédie et la très cruelle mort de Pyrame et Thisbé »…
Imbroglio amoureux, magie, sensualité, rêve et humour (Shakespeare, ce qui ne me semblait pas habituel de sa part, parsème son texte de quelques double-sens parfois coquins !!). Si « Le Songe d'une nuit d’été » ne passe pas pour la meilleure œuvre de Shakespeare, elle est celle pour laquelle je garde un attachement tout particulier. Joyeuse, enlevée, elle quitte la lourde tragédie de « Roméo et Juliette » ou de « Hamlet » tout en n'enlevant rien à la poésie fidèle de l'auteur.
Je l’ai découverte jouée par une troupe extraordinaire « Les Baladins du miroir », dans une atmosphère fabuleuse où résonnait la voix unique d’un certain Jean-Luc Dietritch, comment ne pas être ensorcelée ?? Je me suis empressée de lire la pièce et, aujourd'hui, de la relire. L’enchantement reste identique. Le fantastique et l’humour trouvent un terrain d'entente sans verser dans l’incongru. Le féerique côtoie l'humain, se déjoue des vérités et métamorphose les aventures d'une nuit en un simple songe dont le souvenir persiste étrangement.
J’ai toujours accordé une grande part au rêve et cette pièce en est un joli symbole…
Voici un site consacré aux Baladins du Miroir, dont j'ai parlé dans ma critique et qui ont si merveilleusement bien joué "Le Songe...". Si jamais ils passent du côté de chez vous, sautez sur l'occasion, c'est une troupe extraordinaire... http://www.lesbaladins.be/07songe.html
Les éditions
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Le songe d'une nuit d'été [Texte imprimé] Shakespeare trad. de Jules Supervielle et de Jean-Louis Supervielle préf. par Ernest Schanzer...
de Shakespeare, William Schanzer, Ernest (Préfacier) Supervielle, Jules (Traducteur) Supervielle, Jean-Louis (Traducteur)
Flammarion / G.F..
ISBN : 9782080708915 ; 4,90 € ; 18/09/1998 ; 247 p. ; Poche -
Le songe d'une nuit d'été [Texte imprimé] William Shakespeare trad. de Jean-Michel Déprats,... éd. présentée et annotée par Gisèle Venet
de Shakespeare, William Venet, Gisèle (Editeur scientifique) Déprats, Jean-Michel (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio. Théâtre.
ISBN : 9782070424924 ; 5,70 € ; 27/03/2003 ; 367 p. ; Poche -
Le songe d'une nuit d'été [Texte imprimé] William Shakespeare traduit de l'anglais par François-Victor Hugo
de Shakespeare, William Hugo, François-Victor (Traducteur)
J'ai lu / Librio (Paris).
ISBN : 9782290003954 ; 2,88 € ; 15/08/2007 ; 96 p. ; Broché -
Le songe d'une nuit d'été
de Shakespeare, William
Actes Sud
ISBN : 9782869432604 ; EUR 13,80 ; 11/01/1994 ; 83 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (13)
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Un avis partagé
Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 28 octobre 2024
Qu’elle est étrange cette pièce ! Rien ne semble être respecté.
Le spectateur baroque
Qu’est-ce qui donc vous y déplaît ?
Le spectateur classique
Pour vous, monsieur, je la dépèce. Nous avons en tout trois intrigues à ne plus savoir où donner de la tête et de l’intérêt.
Le spectateur baroque
Vous faites d’un rien une digue ! C’est que ce spectacle est vivant : si trois cœurs battent en union, ils dépendent d’un seul poumon. Et ce souffle les unifiant, c’est lui qu’il faut, monsieur, saisir.
Le spectateur classique
Prenez trois pièces d’un auteur, et prenez même les meilleures. Mélangez-les, faites bouillir : vous aurez de très bons moments, vous percevrez un même souffle ; mais cette forme qui boursoufle, si elle a quelques bons accents, ne sera jamais un chef d’œuvre mais une abominable soupe qui, au moyen de quelques coupes, entre les mains d’un bon manœuvre, trouverait bien mieux son public. Comme ce texte serait beau si Cerbère devenait chiot, ou à la rigueur un triptyque.
Le spectateur baroque
Et ce souffle de liberté ? Car c’est de lui qu’il est question !
Le spectateur classique
Quoi qu’il en soit la création ne se peut que réglementée.
Le spectateur baroque
L’auteur ne dit pas le contraire, mais il fixe ses propres règles. Quitte à voler, autant être aigle ! C’est en roi qu’il prend sa matière : il sait qu’il doit conter un songe, et que le songe est composite, que la narration y lévite entre vérité et mensonge. Il va jouer sur ces frontières, faire du menu du dantesque, du plus sublime du grotesque, traîner le céleste par terre et envoyer dans les étoiles la boue qui crotte vos chaussures. Et sitôt finie l’aventure, il ne repliera pas les voiles pour s’aventurer bien plus loin dans les contrées inexplorées des vieilles règles sublimées.
Le spectateur classique
Quelques morceaux me plaisent bien, mais la chimère me rebute. Je m’amuserais d’un extrait, et volontiers j’applaudirais ou savourerais quelques chutes, or tout bout à bout m’est un choc. J’aime tout en ne l’aimant pas, je lui ferme et ouvre mes bras.
Le spectateur baroque
Voilà un sentiment baroque !
Les fées, les perles de rosée...et le Désir
Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 26 août 2019
Pour ma part ce fut d’ailleurs une lecture loin d’être aisée, du fait d’une part de la tournure des phrases, empreintes régulièrement d’un certain maniérisme certes poétique mais qui freinent la compréhension, et ensuite de l’intrigue, où il se passe finalement beaucoup de choses (beaucoup de permutations amoureuses en particulier) qui donne un peu le vertige ! Une deuxième lecture m’a été nécessaire pour bien découvrir le texte et en apprécier la beauté.
Tout y est rempli du Petit Monde des Forêts, les fées, les perles de rosée, les élixirs, et des évocations de la Nature, le pastoralisme, plutôt de traditions celtiques. Mais le lieu de l’action (une sorte d’Athènes médiévale) évoque aussi un semblant de tragédie grecque et donne un mélange très étrange. Tout est mélange dans cette pièce finalement : le récit de la tragédie amoureuse est coupé par des scènes de farces presque grotesques ; aux aristocrates de la ville viennent se mêler les triviaux artisans...
Je ne sais au fond quel sens donner au Songe. Un pastiche de tragédie ? Un hommage à la liberté amoureuse et à celui du désir, par delà les castes sociales ? Une métaphore des effets des drogues hallucinogènes ? Une farce avec des clin d’œil libidineux (l’ « Amour » entre Tatiana la reine de fée et l’artisan Bottom transformé en Âne n’est quand même pas innocent)? Mais la pièce est-elle si subversive que ça ? car tout revient dans l’ordre finalement...
En tout cas j’apprécie beaucoup cette richesse d’interprétation, ainsi que le chaos amoureux où nous emmène William Shakespeare, qui a bien dû s’amuser en tout cas à écrire ce très curieux et très joyeux Songe d’une nuit d’été !
Puck :« Ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement que vous n’avez fait qu’un mauvais somme. »
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 29 janvier 2012
Cette pièce confronte trois mondes :
Le premier est celui des hautes sphères de la société. En effet, le roi Thésée doit épouser Hippolyta, la reine des Amazones. Le roi reçoit la visite d'Egée dans son palais athénien qui se plaint du comportement d'Hermia, sa fille. Ingrâte selon lui, elle refuse d'épouser Démétrius, homme qu'elle n'aime pas et auquel elle préfère Lysandre. Classique dilemme ! Doit-elle épouser un homme qu'elle n'aime pas ou bien désobéir à son père ? Lysandre et Hermia décident de fuir le palais afin de s'aimer librement. La forêt sera leur refuge magique.
Le second monde est celui des habitants de la forêt. Obéron est le roi et Titania est son épouse. Le roi des elfes et la reine des fées se disputent au sujet d'un enfant sacré que protège Titania. Je n'en dirai pas plus. Cet univers peint est celui des contes de fées. Toutes sortes de créatures habitent cette forêt qui sera le berceau de nouvelles amours. Puck, espiègle elfe dévoué à Obéron, est chargé de déposer le suc d'une fleur magique sur les yeux endormis de divers personnages. Grâce à ce sort, au réveil, la première créature vue sera fatalement aimée par les personnes ensorcelées par ce suc. Lysandre et Hermia en seront les victimes, tout comme la reine Titania qui se voit amoureuse d'un homme à tête d'âne, transformation sujette à des remarques grivoises, comme souvent dans les comédies de Shakespeare.
Le troisième monde qui participe à cette comédie est le monde des artisans. Ces représentants du peuple sont chargés de monter une pièce de théâtre pour le mariage royal. Nous assiterons donc à une pièce de théâtre dans une pièce de théâtre, soit une mise en abyme.
J'aime la poésie de cette oeuvre ( vocabulaire et certaines scènes ). Ces trois mondes qui s'entremêlent apportent une véritable richesse à l'histoire et rappellent au lecteur la célèbre métaphore du théâtre du monde. Nous ne serions que des comédiens dans ce vaste monde. J'ai particulièrement apprécié l'intrusion du merveilleux dans cet univers. Le personnage de Puck reste le fil conducteur de cette pièce, il est en quelque sorte metteur en scène, bien que maladroit, et amuse par ses réflexions. Il est aussi surtout réputé pour ses facéties : ôter la crème du lait, égarer les voyageurs perdus, effrayer les jeunes filles ... c'est aussi lui qui salue le spectateur/lecteur à la fin de la pièce.
Cette pièce est un chef-d'oeuvre ! Je conseille fortement le téléfilm de Elijah Moshinsky fait pour la BBC avec Hellen Mirren ( "The Queen") dans le rôle de Titania. Une merveille !
Fantasmagorique
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 28 janvier 2012
L'histoire est amusante, pleine de qui-proquos. Bien que n'étant pas vraiment adepte du genre "féérique", j'ai tout de même pris du plaisir à lire cette pièce. Mais, malgré cela, je ne la retiendrai pas comme étant la plus grande oeuvre de Shakespeare.
A lire pour les adeptes du genre et en tant que classique littéraire.
What visions have I seen!
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 26 août 2008
Confusion des sentiments, mélange de vers et de prose, rencontre du merveilleux (porté par des vers aériens) et du comique (suscité par les calembours les moins subtils), opposition entre la nuit (royaume du songe et du rêve), et le jour (espace de la réalité) : c’est une pièce sans autre prétention que de distraire le spectateur qu’a composé Shakespeare avec une totale liberté d’imagination.
Cette création de pure fantaisie ne m’a pas enthousiasmé, mais c’est à connaître en tant que classique et en tant que source d’inspiration pour de nombreuses autres œuvres littéraires, musicales, cinématographiques.
Une pièce à voir dans une très bonne mise en scène plutôt qu’à lire, et à lire de préférence dans une édition bilingue pour pouvoir savourer les vers du poète (but O, methinks how slow this old moon wanes !) tout en ayant la possibilité de se rattraper à la traduction lorsque l’anglais littéraire et moyenâgeux devient trop dur à suivre.
Drôle et étrange
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 5 août 2008
superbement drôle et bien construit
Critique de Fa (La Louvière, Inscrit le 9 décembre 2004, 49 ans) - 30 novembre 2007
Cette lecture m'a ravi et je continue à plcer le Grand William parmi mes auteurs préférés.
Une lecture qui fait rêver, tout en contours flous et en fantaisie...
magique
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 2 juin 2005
J'adore cette pièce de théâtre où une immense farce et quiproquos se trament sous l'oeil taquin de Puck. on peut y voir sous ce conte de fées ( oui on peut le dire ainsi dû au personnage présent) une métaphore de la société. Et puis sans forcément regarder la signification l'histoire ne peut que plaire.
L'un des plus belles pièces de l'auteur...
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 9 mai 2005
Dans ces deux pièces, Shakespeare nous offre de nous fondre dans une évasion amoureuse via des détours et des contournements plus ou moins dramatiques et rieurs.
Un enchantement, en effet.
Rien que le titre...
Critique de Sallygap (, Inscrite le 18 mai 2004, 47 ans) - 4 mars 2005
Baguenaudons gentiment...
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 23 décembre 2004
"Pyrame : -... Et maintenant vous voyez un décédé !
Démétrius : - Je vois le décès, mais je ne vois pas le dé. En tout cas, c'est un as qui retourne, car il est tout seul.
Lysandre : - Alors, c'est un as à sein; car il se l'est percé.
Thésée : Un chirurgien qui le guérirait n'en ferait pas un as saillant."
Cette comédie-féerie a été écrite et montée en 1595, Shakespare a alors 31 ans. La traduction du fils cadet de Victor Hugo a été qualifiée de exacte, il entreprit de 1860 à 1864 de traduire Les Oeuvres complètes de Shakespare.
3 mondes se cotoient ici : celui de Thésée, avec sa promise Hippolyte, Hermia et son Lysandre, Démétrius qui d'abord repousse Héléna, de l'équipe de bras cassés qui présenteront une pièce aux mariages, et celui des fées, avec leur roi et reine et leurs lutins et sylphes... Chassés-croisés d'aventures sentimentales, magie, farces... C'est une symphonie joyeuse et enlevée qui s'achève par l'apostrophe de Puck au public, "ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement (et tout sera réparé) que vous n'avez fait qu'un somme, pendant que ces visions vous apparaissaient."
Pour ma part j'ai dévoré !
complètement loufoque
Critique de Nelibelul (TOURS, Inscrite le 19 juillet 2004, 55 ans) - 24 juillet 2004
très drôle, on est souvent "largué" par l'histoire car les deux histoires se mélangent...
très bien, déroutant, j'aime.
Baladins
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 23 décembre 2002
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Traduction des oeuvres classiques? | 153 | Math_h | 14 octobre 2008 @ 03:14 |