La Peste écarlate : Et autres nouvelles de Jack London

La Peste écarlate : Et autres nouvelles de Jack London
(The scarlet plague)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique , Littérature => Nouvelles

Critiqué par Myrco, le 1 août 2012 (village de l'Orne, Inscrite le 11 juin 2011, 74 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 358ème position).
Visites : 6 099 

Une veine peu connue de l'oeuvre du grand Jack...

Ce recueil réunit 5 nouvelles qui appartiennent soit à l'univers de la littérature d'anticipation soit à celui de la littérature fantastique.

"La Peste écarlate", la plus longue (environ 60 pages) s'inscrit dans une veine post-apocalyptique.
"2073... Dans une Amérique revenue à l'état de nature, un vieillard raconte à (...) des sauvageons illettrés, comment soixante ans plus tôt, une pandémie a dépeuplé la Terre et ruiné toute civilisation" (4ème de couverture).

Ce texte nous interpelle d'autant plus étrangement que ...soixante ans plus tôt, c'est à dire 2013, date de cette apocalypse... nous y sommes bientôt. Il a été écrit en 1912, deux ans avant la Grande Guerre ; de là à y voir, comme certains, une prémonition, il n'y avait qu'un pas que je ne franchirai pas. Je ne vois là,pour ma part, que l'illustration d'une peur ancestrale de l'humanité dite civilisée.

Le récit s'achève, à travers les paroles du vieillard, sur un message mi-pessimiste, mi-optimiste, une vision amère (que je partage) d'un cycle éternel : barbarie, naissance et développement de la civilisation, ruine et renaissance:

"Je pourrais aussi bien détruire ces livres entassés dans la grotte : qu'ils demeurent ou périssent, toutes les vérités qu'ils contiennent seront redécouvertes et leurs vieux mensonges revivront et se transmettront. A quoi sert..."

J'aurais tendance à prétendre juger de ce genre littéraire qu'est l'anticipation au vu du caractère novateur ou non de la vision véhiculée ; or ma culture dans ce domaine étant proche de zéro, je dois avouer mon inaptitude à fournir un avis éclairé sur la question. Aujourd'hui, la crainte du nucléaire a engendré une littérature abondante dans cette veine post-apocalyptique. Comment peut-on situer London par rapport à elle ? Etait-il ou non un précurseur ?(*)

Les autres nouvelles, quant à elles, s'inscrivent dans la littérature fantastique.

"Le Dieu rouge" a été écrite en 1916 donc peu de temps avant la mort de l'auteur. Elle met en scène un scientifique en mission sur l'île de Guadalcanal. Attiré à l'intérieur de la jungle par un "bruit prodigieux" qui sera son chant des sirènes, il se retrouve captif d'une tribu d'anthropophages et réducteurs de têtes. Au mépris de tout, il n'aura de cesse de percer le mystère de ce Dieu rouge auquel les indigènes sacrifient des vies humaines depuis des temps immémoriaux. London exprime là sa conviction (avancée pour l'époque ?) de l'existence dans l'univers d'intelligences très nettement supérieures à la nôtre. Dans cette idée de l'avortement d'un essai de transmission de la connaissance d'une civilisation avancée à une non civilisation, cette nouvelle ne fait-elle pas quelque part écho à la précédente? J'ai aimé la montée en puissance de cette atmosphère mystérieuse et oppressante dans laquelle baigne cette nouvelle.

Les trois dernières nouvelles, plus courtes, sont par contre des oeuvres de jeunesse parues entre la 18ème et la 23 ème années de l'auteur. "Qui croit encore aux fantômes" offre déjà un bel exercice de style, classique mais talentueux, dans la droite ligne d'Edgar Poe, un clin d'oeil peut-être à ses parents versés dans le spiritisme? Les deux dernières nouvelles traitent toutes deux d'un thème universel : la victoire de la science sur la vieillesse, voire sur la mort. Dans "Mille morts", le héros se retrouve prisonnier d'un savant génial et cruel qui fait de lui son objet d'expérimentation, lui infligeant mille morts... pour à chaque fois le ramener à la vie. Il se trouve que cet homme est son père qui l'a chassé jadis. Finalement,le fils ayant hérité du génie du père... mais je vous laisse découvrir la suite.

"La seconde jeunesse du Major Rathbone" conclut le recueil sur une note plus légère. Notons au passage une vision généreuse du jeune Jack à laquelle nous pouvons toujours rêver : "Lorsque le jour sera venu, nous réunirons une assemblée de toutes les nations, et nous remettrons entre les mains d'un haut comité d'experts internationaux, tous les éléments qui doivent permettre la régénérescence de l'espèce humaine. Nous promettons solennellement que tous nos efforts dans ce sens seront aussi gratuits que l'air que nous respirons."

(*)J'invite fortement des spécialistes du genre à nous éclairer sur la question en ouvrant une discussion ci-dessous, mes recherches sur Internet n'étant pas concluantes.

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Une nouvelle étonnante

8 étoiles

Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 51 ans) - 19 août 2018

Je n'ai lu que La Peste écarlate, et j'ai été étonnée d'apprendre que Jack London avait écrit un récit post-apocalyptique. Une belle leçon de vie pour des adolescents, mais il faut passer outre le nombre de cadavres. Jack London, avec le talent qu'on lui connaît, réussit à nous entraîner dans un monde étrange et violent, qui n'a plus grand chose d'humain. Seul un vieillard se souvient du passé et de la civilisation d'avant. C'est un récit particulier, mais riche et agréable à lire.

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