Just Kids de Patti Smith
(Just kids)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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l'enfance de l'art
Patti Smith, la poétesse rockeuse, livre ici une sorte de chronique autobiographique où elle s'attache à raconter sa relation d'amour-amitié avec l'artiste photographe Robert Mapplethorpe depuis leur rencontre à New York jusqu'à la mort de celui-ci. Dans une forme originale ( le livre est ponctué de polaroids ou dessins faits par les deux artistes eux mêmes) mais relativement conventionnelle par ailleurs, Patti Smith nous fait d'abord la chronique d'une adolescence américaine, la sienne, dans un milieu relativement modeste mais où la culture est estimée puis nous plonge dans le New York des années 60 et 70 , où la jeune Patti décide de se rendre et de devenir artiste car telle est sa motivation: il ne s'agit pas encore à cette époque de devenir artiste pour devenir riche et célèbre; au contraire, le choix d'être artiste implique une vie plutôt misérable, entre vie dans la rue et dans des squats, petits boulots et difficultés à se nourrir, mais tout cela afin de pouvoir créer, s'adonner à ce besoin d'expression. Il ne s'agit pas ici d'une success story que Patti veut raconter (car pour ceux qui l'ignorent elle est l'une des légendes du rock) mais sa détermination à créer et elle rencontre un allié dans cette foi et volonté mutuelle, Robert Mapplethorpe. Et au delà de ce récit et de cette vision pure et dure de l'art, de l'art pour l'art en quelque sorte, le livre est aussi le témoignage d'une histoire d'amitié très forte et singulière.
Les éditions
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Just kids [Texte imprimé] Patti Smith traduit de l'américain par Héloïse Esquié
de Smith, Patti Esquié, Héloïse (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070446261 ; 3,99 € ; 31/05/2012 ; 373 p. ; Broché -
Just Kids
de Smith, Patti Esquié, Héloïse (Traducteur)
Denoël
ISBN : 9782207256008 ; 20,30 € ; 14/10/2010 ; 336 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (4)
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Une personne remarquable
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 13 novembre 2024
Et c’est tout ce que je sais (savais d’elle). Alors, à la lecture des critiques, j’ai tenté d’en savoir un peu plus..et je me suis perdue.
Perdue devant le tourbillon de sa vie et de ses incroyables rencontres, dont, à ma courte honte, j’ignorais l’existence .
J’ai découvert une femme incroyable, une force quasi inébranlable, malgré les épreuves traversées, la faim, la fatigue, le froid, le manque d’argent ; multipliant les petits boulots pour avoir de quoi manger, payer des loyers, et son soutien indéfectible à son ami, Robert Mapplethorpe. Et la foi qu’elle avait en son talent, prête à sacrifier le sien.
"Ma préférence allait à l’artiste qui transforme son temps plutôt qu’à celui qui se contente de le refléter."
J’ai découvert une érudite, une poétesse capable de partir seule pour la France pour aller sur la tombe d’Arthur Rimbaud, une lectrice, une comédienne quelquefois, à la culture impressionnante.
Elle résiste dans un milieu où la drogue fait partie du quotidien, alors même qu’elle voit partir de nombreux jeunes artistes de talent, Janis Joplin, Brian Jones, Jimi Hendrix…
"Tu te piques pas, et t’es pas lesbienne. Mais qu’est-ce que tu fabriques en réalité ?"
Et puis le début de sa carrière de chanteuse, où elle voit Bob Dylan dans la salle.
"Il était là. J’ai soudain compris la cause de l’atmosphère électrique. Bob Dylan est entré dans le club. Cette révélation a produit sur moi un effet étrange. Au lieu de me sentir toute petite, j’ai ressenti une puissance, peut-être la sienne ; mais j’ai senti aussi ma propre valeur et la valeur de mon groupe. Cette soirée m’est apparue comme une initiation, où je devais devenir pleinement moi-même en présence de celui que j’avais pris pour modèle."
J’ai découvert une belle personne dans ce récit mais je m'y suis trop souvent perdue dans les nombreuses rencontres, les liens, les pérégrinations, les recherches artistiques, les listes de restaurants, de repas...
"Je suis sûre qu’il y avait également des bas, mais ma mémoire se colore de nostalgie et d’humour."
L'ascension de deux gamins inséparables !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 3 mars 2015
Mariant la poésie "Beat" avec le Rock des années 1960 et 1970, elle a été considérée comme la marraine du mouvement Punk de la fin des années 1970.
En 2005, Patti Smith reçoit des mains du ministre français de la Culture la médaille de commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres
En 2010, elle publie "Just Kids", récit de son amitié avec Robert Mapplethorpe, couronné par le National Book Award.
Sans angélisme, Patti Smith retrace les turpitudes d'une relation totale, dans sa beauté comme dans ses douleurs. Celle de deux enfants aux rêves chevillés au corps, coupables de croire l'Art plus fort encore que la mort.
Robert Mapplethorpe, compagnon puis ami proche de la chanteuse, mort du sida en 1989, est au coeur de "Just Kids".
Ce "berger hippie" ne la quittera plus. Ensemble, ils connaîtront l'émulation artistique, puis les doutes et les tensions, alimentés par l'homosexualité naissante du futur photographe. En creux, elle raconte aussi l'ébullition du New York bohème, les soirées du Chelsea Hotel et de la Factory, le voisinage d'Andy Warhol, de Janis Joplin ou d'Allen Ginsberg.
C'est lors d'une émission de "La Grande Librairie" (France 5) que j'ai pu découvrir les talents littéraires de Patti Smith.
J'avais une image un peu floue de l'artiste et n'imaginais pas une seconde ses multiples qualités artistiques.
Cet ouvrage est beaucoup plus qu'une biographie, c'est une déclaration d'Amour fusionnel entre 2 êtres.
"J’ai écrit ce livre pour Robert, et lui qui était hyper visuel ne lisait pas. J’ai donc voulu écrire un livre qu’un non-lecteur puisse lire, mais qu’un amoureux de la littérature puisse apprécier aussi. J’ai essayé de faire un film à travers les mots."
Un très Grand moment de lecture !
Se souvenir des belles choses par hommage
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 24 avril 2014
S'il est bien grisé par son propre pouvoir de séduction, une forte sensibilité accompagne son oeuvre, ses relations personnelles, bien que hors normes, même dans ses photographies sadomasochistes, où le pornographique est transformé en érotisme, par l'analyse des touchés et textures. C'est la thèse de son ancienne compagne. Le reste prouve de manière plus éclatante sa passion du beau, qu'il tient à retranscrire, et qui serait donc dans à peu près tout.
Cet hommage apparaît comme un hymne à l'ouverture, à la compréhension du plaisir, sous toutes ses formes, même les plus baroques. Sa dette morale envers lui est ainsi rendue, par un témoignage choc, mais tout autant senti et émouvant, à sa façon.
Parce que c'était lui, parce que c'était moi...
Critique de Provisette1 (, Inscrite le 7 mai 2013, 12 ans) - 23 juin 2013
Au fil de son récit autobiographique- un témoignage public qu'a voulu Robert Mapplethorpe avant sa mort- l'on découvre cette absolue passion qu'ils ont eue l'un pour l'autre et, ce, même lorsqu'ils seront séparés, une passion faite d'amour, d’amitié, de tendresse, d’irrésistibles désirs pour leurs vies, leur art, leurs envies.
Tout a la fois tendre et poétique, triste et sombre, parfois: une découverte d'une Patti insoupçonnée souvent.
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