Mapuche de Caryl Férey

Mapuche de Caryl Férey

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Francophone

Critiqué par Alma, le 2 août 2012 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 538ème position).
Visites : 7 900 

« Un disparu, c’est quelqu’un qui n’est pas là et à qui on parle »

Le dernier roman de Caryl Ferey emmène le lecteur en Argentine, pas celle du tango ni du tourisme, dans une Argentine que hantent encore les vieux démons de la dictature 30 ans après la chute du général Videla et le passage à la démocratie .

Deux personnages principaux que tout oppose : Ruben Calderon, détective au service des Mères de la place de Mai qui recherchent les enfants de disparus donnés en adoption, un des rares rescapés des geôles de l’Ecole de Mécanique de la Marine où ont péri son frère et sa sœur, profondément marqué dans son esprit et dans son corps par les tortures subies; et Jana, une sculptrice d’origine Mapuche, communauté indienne spoliée de ses terres. Ruben enquête sur la disparition d’une photographe, fille d’un homme influent du pays ; Jana, de son côté, sur les assassins de son amie travesti. Leurs chasses se croisent et ils se trouvent embarqués ensemble dans une poursuite effrénée, pleine de pièges et de découvertes macabres . Leur détermination est totale. De victimes, ils doivent devenir bourreaux pour arriver à leurs fins et sauver leur peau .

Basé sur une intrigue à tiroirs, un thriller politique glaçant, une plongée en enfer dans la mémoire du pays, qu’on lit en apnée et dont on sort complètement sonné, hanté par la cruauté de certaines scènes.

Une écriture énergique, qui donne à l’intrigue un rythme haletant. Une construction en 3 parties, divisées en chapitres, chacun d’eux se terminant sur une phrase brève, conclusion tremplin qui invite à poursuivre la lecture sans attendre.

Dans la lignée de Zulu, paru en 2008, un roman parfois insoutenable, mais indispensable à qui veut comprendre l’Argentine actuelle .

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

On s'accroche et c'est parti !

9 étoiles

Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 30 juillet 2019

Pour ceux qui connaissent Caryl FEREY, ils ne seront pas déçus. On retrouve dans MAPUCHE une histoire qui tient en haleine, des personnages à la fois touchants et attirants et surtout cette force d'immersion dans un pays, une histoire, une culture et des évènements.
C'est fort, parfois violent, et sans concession.
Il faut se laisser embarquer, s'ouvrir à l'intrigue et son contexte et on peut découvrir, par ce roman passionnant, une Argentine des bons et mauvais côtés.
A lire.

Le revers de la médaille

7 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 31 mai 2017

Il est difficile dans ce roman de ne pas penser à Zulu tant les similitudes sont nombreuses. De par les thèmes abordés (ethnies humiliées, exploitation des faibles par les puissants, cicatrices d'un passé national laissées sur les peuples, personnages abimés dans leur chair et leur âme, ...) et l'atmosphère du récit (violente, désenchantée).
Mais ces échos n'ont au final pas gêné ma lecture. Car elle a été l'occasion de découvrir un pan tragique de l'histoire argentine.
Même constat que Pythéas : Caryl Ferey a le chic de rendre détestables des destinations a priori attrayantes.

Réaliste et bouleversante Argentine

9 étoiles

Critique de Kirioul (, Inscrite le 21 avril 2012, 35 ans) - 26 août 2016

Après avoir dévoré Zulu jusqu'à la dernière page, je me suis attaquée à Mapuche.

Un livre qui a répondu à toutes mes attentes.
Le fond de l'histoire est bien ficelé et haletant, les personnages, travaillés et tellement réalistes dans leurs imperfections, sont extrêmement attachants.

Et encore une fois, la vraie Histoire, celle qui pue, qui sent bien mauvais et qu'on a enfoui bien profond, remonte doucement et nous montre une réalité cruelle, injuste, horrible et humaine.
Corruption, atrocités...
Une facette sombre de l'Histoire de l'Humanité, qu'on se presse de cacher alors qu'au contraire, elle peut permettre aux générations futures de ne pas recommencer éternellement les même erreurs.



La face cachée de l'Argentine

8 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 15 janvier 2015

Jana est une jeune Argentine, qui met dans ses sculptures la colère et la haine qu'elle ressent suite à l'extermination de son peuple, les mapuches. Sa meilleure amie est une travestie, Paula/Miguel. Paula est très inquiète, car l'un de ses amis, travesti aussi, lui a posé un lapin, et que ce n'est pas son genre. Paula part à sa recherche, mais ne retrouve que son cadavre atrocement mutilé. Bientôt, c'est Paula qui disparaît.
Ruben est l'un des rares rescapés des camps de l'ESMA, un de ces endroits fantômes où l'on torturait et tuait du temps de la junte, et où sont morts son père et sa petite sœur. Portant sur lui les traces de son passé, il travaille comme détective privé pour le compte des grands-mères de la place de mai, ces femmes qui défilent chaque jeudi pour qu'on leur rende leurs enfants disparus. C'est ça, sa mission : retrouver les enfants enlevés et élevés par les hauts-gradés du gouvernement de Videla.
Jana peine à retrouver Paula, et contacte Ruben pour qu'il l'aide. Les pistes qu'ils vont suivre vont les amener à croiser ceux des personnes peu recommandables, de celles qui ont largement contribué aux heures noires de l'Argentine…

Après l'Afrique du Sud de Zulu, Caryl Ferey nous emmène dans l'Argentine de l'après dictature de Videla. Mapuche a déjà été largement critiqué et commenté. Ce qui m'a étonné dans cet opus, c'est d'une part l'histoire d'amour improbable entre nos deux héros blessés par la vie (mais ça va, ce n'est pas non plus trop gnan gnan), et d'autre part, le fait que ce livre tient autant du thriller que du roman noir. Je pourrais reprocher à l'ouvrage un côté un peu pédagogique sur cette période de l'histoire argentine, une vision assez manichéenne des gentils et des méchants, un certain penchant pour le trash pas toujours bien justifié, et une trame simple voire simpliste.
Bref, si les ficelles ne sont pas très fines, j'ai ceci dit trouvé que l'ensemble fonctionnait bien : les temps d'explication permettent au lecteur de reprendre son souffle, l'action est bien présente, et bien sûr, les exactions des "méchants du gouvernement" ne sont pas qu'issues du cerveau enfiévré de Ferey, hélas. Mapuche, que je trouve moins réussi que Zulu, est ceci dit un bon thriller noir dépaysant au charme qui fonctionne, que demander de plus ?

"La vérité est comme l'huile dans l'eau : elle finit toujours par remonter", répétaient les militantes.

Mauvais western historique

6 étoiles

Critique de Tiocan 01 (, Inscrit le 20 janvier 2012, 86 ans) - 27 octobre 2014

Ce roman, je l'ai aimé, et je ne l'ai pas aimé. Comme d'autres, j'ai apprécié cette histoire passionnante sur un fond de réalité historique. il nous rafraichit la mémoire en nous éclairant sur une période dramatique qu'ont vécue les argentins. Certes, ce n'est pas joli, mais quel est l'intérêt de plusieurs scènes dignes d'un western de série B à la sauce Tarentino ?? C'est écœurant, et ne sert en rien cette histoire. Honnêtement je ne saurais recommander la lecture de ce livre. JC.F

Un Arlequin en polar

1 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 16 avril 2014

Quel bavardage abrutissant ! Des expressions qui ne veulent rien dire ! Cette histoire d’amour écrite à la façon d’un Arlequin gâche l’ensemble du livre pourtant sur le sujet terrible de la dictature des colonels en Argentine.
J’ai cru pourtant à un moment inventif après l’assaut de la maison sur l’ile mais la suite montra que là non plus il n’y eut pas de génie.
Si Zoulou vaut le détour, on peut s’abstenir de lire cette guimauve sirupeuse à l’action quelque peu télécommandée à une régularité de métronome.

Les "bons" et les "méchants"

6 étoiles

Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 11 avril 2014

L'ensemble du roman est consacré aux difficultés vécues par le peuple argentin au début des années 70, horribles massacres et de nombreux "disparus", le tout pour "consolider" une dictature qui s'effondra après la guerre des Malouines. IL s'intéresse surtout à la situation actuelle avec les survivants : leurs héritiers traquent les criminels pour les envoyer devant la justice, ou pour se venger directement.

J'ai compris que l'auteur avait vécu lui-même en Argentine et qu'il avait pris connaissance de nombreux ouvrages traitant du sujet pour construire son intrigue, plausible probablement. N'étant pas spécialiste, je me garderai de donner mon opinion.

En revanche j'ai eu beaucoup de mal à apprécier le style approximatif et le réalisme outrancier de certaines scènes : qui l'auteur cherche-t-il à épater ?

On peut lire le livre, mais je ne le recommanderai pas

L'Argentine et son histoire contemporaine

6 étoiles

Critique de GiLau (Annecy, Inscrite le 18 septembre 2010, 61 ans) - 5 septembre 2013

Après avoir lu Zulu qui m'a énormément plu, même si le livre est violent, j'ai souhaité découvrir le nouveau Caryl Férey.
Mapuche est très documenté sur l'histoire récente de l'Argentine et les enquêtes sont très bien menées.
Il est impossible de laisser le livre tant l'envie de connaître l'évolution des événements nous taraude.
Cependant, je reste déçue par le style de ce livre trop violent. Je suis consciente que les descriptions sont pourtant bien en deçà de la réalité mais je ne suis pas convaincue que toute cette accumulation d'atrocités serve l'histoire déjà portée par des personnages traumatisés.
Ames sensibles s'abstenir : je confirme.
Pour ma part, c'est dommage car ce déferlement de barbarie n'était pas indispensable. La décrire oui, mais pas à outrance car elle n'a plus d'effet, je l'ai ressentie comme un exutoire de l'auteur et non comme une nécessité de l'histoire.
Déçue car même si le livre est bon, je n'arrive pas à me détacher de ces descriptions débordantes inutiles.

Histoire et polar

7 étoiles

Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 25 août 2013

Je lis peu de romans policiers, car j’y trouve souvent des similitudes, des canevas proches d’une histoire à l’autre, des héros récurrents semblables quels que soient les auteurs.
J’ai lu Mapuche parce que j’en avais entendu beaucoup de bien, parce que j’ai trouvé Caryl Férey sympathique lorsqu’il est venu au salon du polar de Pau, parce que malgré tout j’ai toujours envie de découvrir un roman du genre qui me surprendra.

Et surprise je l’ai été. Par cette histoire qui s’ouvre sur une scène choc où l’on voit un être humain jeté dans l’océan depuis un avion. Par ces deux personnages malmenés par la vie, que le hasard va unir pour la résolution d’une enquête au cours de laquelle la mort va les frôler plusieurs fois de très près. Et surtout par la toile de fond, la dictature Argentine, qui sous-tend toute l’histoire et en est l’essence même. Le meurtre d’un travesti et la disparition d’une jeune femme vont amener nos deux héros à remonter une vaste filière d’enlèvement d’enfants durant la dictature militaire. Une dictature au cours de laquelle Ruben, l’un des deux personnages, a perdu son père et sa sœur. L’autre, Jana, est issu du peuple Mapuche qui a été massacré. Tous les deux ont la rage et plus rien à perdre, ce qui les rend déterminés et dangereux.

En lisant ce roman, j’ai non seulement pris du plaisir dans une intrigue qu’il est difficile de lâcher, mais également découvert plus profondément un pan d’histoire très sombre d’un pays qui m’est inconnu. Mapuche est bien plus qu’un simple roman policier mais un livre qui fait œuvre utile. Un livre dont l’intrigue ne sert en fait qu’à mettre sur le devant de la scène les faits qu’il dénonce, ce qui est apparemment le cas des autres romans de Caryl Férey. De là à vouloir très vite découvrir Zulu, il n’y a qu’un pas.

Club Med

9 étoiles

Critique de Pytheas (Pontoise - Marseille, Inscrit le 5 avril 2012, 59 ans) - 28 mars 2013

Apres avoir lu Zulu, j'avais abandonné mon projet de vacances en Afrique du Sud, je cherchais donc une autre destination, l'Afghanistan ? Trop dangereux. Le Mali ? je me demande si les Français y sont forcément bien vus. J'optais alors pour Chypre, las, les évènements actuels ont refroidi ce projet. Et pourquoi pas l'Argentine ? ah oui l'Argentine ça pouvait être bien, ses grandes étendues, ses cépages, sa viande de boeuf, Gabriela Sabatini, je me régalais déjà. Pourquoi a-t-il fallu que, pour parfaire ma connaissance du pays, j'ouvre "Mapuche".
Ce roman est un choc ! Caryl Ferey semble bien documenté et l'histoire récente de l'Argentine n'est pas une invitation au voyage.
C'est l'histoire de Jana, jeune sculptrice d'origine Mapuche qui part à la demande de son ami travesti Miguel à la recherche de Luz, autre travesti, partageant avec Miguel les trottoirs de la Boca. C'est l'histoire de Ruben, un détective dédié aux recherches entreprises par les mères de la place de mai, qui va être mis sur une affaire de disparition, celle de la fille d’un grand entrepreneur de Buenos Aires ayant fait fortune au temps de la dictature.
Ces 2 enquêtes vont finalement se croiser, s’emmêler pour n’en faire plus qu’une, nous allons alors suivre Jana et Ruben sur les traces de l’Histoire de l’Argentine de la deuxième moitié du siècle dernier.
L'auteur nous entraine dans une histoire sordide d'enfants disparus par milliers, de pouvoir complice si ce n'est instigateur, d'apropriadores, ces apparatchiks à qui profitait ce trafic, des mères de la place de mai qui réclamaient leurs enfants.
Il y a dans Caryl Ferey du Harlan Coben teinté de John Grisham, un Superbe écrivain quoi, qui sait faire se mêler, tout type d’émotions de la crainte à la peur, de l’Urgence à l’Amour et qui n’a pas son pareil pour retranscrire des scènes de violence (car, oui, à certains passages il faut avoir le cœur bien accroché, âmes sensibles s’abstenir )
Et que dire du carnet Triste…… ?
En tout cas je tiens à dire à Monsieur Ferey, que finalement j'ai prevu d'aller passer mes vacances en Nouvelle Zélande, j'epère qu'il n'aura pas la mauvaise idée d'écrire un polar avec ce pays en toile de fond.....

Un réalisme époustouflant

10 étoiles

Critique de Robi (, Inscrit le 15 décembre 2008, 40 ans) - 10 octobre 2012

Notes d'un expatrié en Argentine depuis quelques années.

Caryl Férey démontre une nouvelle fois sa précision dans le récit: la géographie, les distances, les lieux sont respectés et décrits à la perfection. Seule imprécision, le lieu où se dénoue l'intrigue qui ne peut être à la distance indiquée dans le roman.

Quoiqu'il en soit, Caryl Férey a construit un roman policier d'une grande justesse, quoique prenant peut-être trop parti des grands-mères/mères de la place de mai et des disparus de la dictature, histoire très compliquée. Il est très difficile d'un point de vue historique de rendre coupable les militaires d'un côté, sans parler des monteneros et des mouvements péronistes associés qui ont sévi avant et pendant la dictature de la junte militaire. Je n'éclipse pas les 30000 disparus de la dictature, les enfants volés, les exactions commises ; l'Histoire n'a pas été si simple.

Ce roman reste un bijou littéraire, qui plus est pour qui connaît l'Argentine.

L'Argentine et ses fantômes

8 étoiles

Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 11 août 2012

Caryl Ferey profite de ce polar pour nous faire découvrir un pays avec ses paysages, ses coutumes et surtout son histoire. Et là en l’occurrence, l'histoire humaine de l'Argentine, hantée de vieux fantômes cachés dans les placards de la mémoire collective et que seules les "Mères de la Place de Mai" permettent de ne pas enterrer définitivement.
Avec pour seul point commun, un passé douloureux, qui en font des écorchés vifs, affamés de vengeance, deux personnages vont se lancer dans une quête de vérité nécessaire à leur apaisement. Ruben et Jana vont nous entraîner alors dans le monde omniprésent du pouvoir et de la corruption de ce pays d'Amérique du Sud.
J'ai beaucoup apprécié l'atmosphère présentée par Caryl Ferey, qui joue à la fois le rôle de spectateur mais aussi celui de militant. L'écriture, parfois violente, est agréable et le récit jalonné d'évènements et de scènes d'action, ce qui en fait un roman dynamique et accrocheur. Ceci sera à confirmer avec d'autres livres, mais Caryl Ferey fait une belle entrée dans la liste de mes écrivains de polars français, grâce à son intrigue percutante sur fond de réalité cruelle.

Forums: Mapuche

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Mapuche".