Les affligés de Chris Womersley

Les affligés de Chris Womersley

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers , Littérature => Anglophone

Critiqué par Poignant, le 11 mai 2012 (Poitiers, Inscrit le 2 août 2010, 58 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 12 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 036ème position).
Visites : 5 125 

Fantômes et vengeance

1909, Flint, bourgade perdue dans la campagne australienne. Sarah Walker, 12 ans est tuée et violée. Son frère Quinn, trouvé à proximité du corps avec un couteau, s'enfuit et disparait.
1919, en pleine épidémie de grippe espagnole, Quinn revient à Flint. Meurtri par la mort de sa saeur, blessé lors de la guerre en France, traumatisé par l'horreur des tranchées, il se cache dans la forêt. Il y fait la rencontre de Sadie Fox, une orpheline de douze ans qui vit comme un enfant sauvage...

Chris Womersley est un écrivain Australien d'une quarantaine d'années. « Les affligés » est son second roman, le premier traduit en français.
D'une écriture vive et plaisante, il crée un univers sombre et angoissant, où les fantômes de la guerre et du passé vont progressivement lever le mystère de la mort de Sarah.
Fort, bien construit et dépaysant, ce roman a été pour moi à bon moment de lecture et je le recommande.

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Une histoire de rédemption

8 étoiles

Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 8 janvier 2020

"Les affligés" de Chris Womersley (317P)
Ed. J'ai lu

Bonjour les fous de lectures….
Me voici partie à la découverte d'un auteur australien.
1919;
La grande guerre est terminée.
Quinn Walker, qui a fui son pays une dizaine d'années plus tôt, décide de rentrer chez lui.
C'est une ville ravagés par la grippe espagnole qu'il découvre.
Mais Chris est hanté par ce qu'il a vécu il y a dix ans.
Ayant peur d'une vengeance de ses proches, il se terre dans les collines.
Il va alors y rencontrer une étrange gamine qui semble bien le connaitre, lui et son passé.
Petit-à-petit, une certaine complicité s'installe entre ces deux paumés.
Petit-à-petit, la fillette va l'encourager à se venger d'un crime qu'il n'a jamais commis.
Voici un roman qui ressemble plus à une fable.
On y parle de souffrance, de regrets, de vengeance, de rédemption.
Mais on y trouve également un peu de magie et de rituels.
L'auteur joue avec le fantastique, s'en approche mais sans jamais en franchir la ligne.
Ce roman, à l'écriture fluide, est agréable à lire malgré une fin un peu "tirée par le cheveux ".
C'est efficace… bon moment de lecture

Alice aussi

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 6 août 2017

Bravo et merci à Tistou pour son excellente critique à laquelle il n'y a pas une virgule à changer

Entre rêve et réalité (même si le titre a déjà été donné)

6 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 18 octobre 2015

Le roman commence de façon très réaliste avec la guerre de 14-18 en flash-back. Mais quand la petite fille entre en scène, le passé et le présent se mêlent, la peur et les regrets font émerger des souvenirs poignants, qui, finalement seront salvateurs pour quasiment tous les personnages.

La grippe espagnole et les moyens rudimentaires pour la soigner renforcent le côté noir du livre dont la lecture est loin d'être pesante. Car la gravité du sujet et des personnages est contrebalancée par les croyances magiques de la petite fille. La chaleur de la vie quotidienne et les essais d'intercompréhension entre les 2 protagonistes principaux allègent agréablement le tout.

Un jeune garçon s'est enfui après avoir été découvert près de sa sœur violée et poignardée. Il revient 10 ans plus tard dans le village de son enfance après avoir fait divers métiers et la guerre en Europe. Sa mère est alitée et il n'a pas besoin de la convaincre qu'il n'est pas le meurtrier de sa sœur. Mais il ne peut pas lui dire ce qu'il a vu avant de s'enfuir. Il rencontre une petite fille seule dans la forêt, dont la mère est morte récemment, et qui va l'aider à surmonter son passé.

IF-1015-4388

Descente lente vers une fin inéluctable …

8 étoiles

Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 12 août 2015

Ce livre a été lu dans le cadre du Prix Critiques Libres 2015 dans la catégorie découvrir, Roman Traduit. L’écriture de Chris Womersley m’a tout de suite interpellée, je ne crois pas avoir trouvé ce rythme lent et posé et ces choix des mots ailleurs dans mes lectures: je pense que le style Womersley est typique et on ne peut pas y être indifférent!

L’histoire en elle-même n’a pas de mystère, comme je le dis plus haut, on sait ce qu’il va se passer mais en revanche on ne sait pas quand et comment. L’auteur nous fait beaucoup de flashbacks pour que l’on puisse comprendre aussi les pourquoi de ce qui est en train de se réaliser. Plus on comprend le passé, plus le futur se construit petit à petit. L’un ne va pas sans l’autre.

C’est vrai que ce roman est assez noir par certains aspects - la première guerre, le crime dont est accusé Quinn Walker- mais un semblant d’espoir et de ciel bleu quelquefois font leur apparition - avec les retrouvailles avec la mère et la rencontre avec Sadie Fox. J’avoue que c’est peut-être ce qui m’a bloqué le plus dans ce livre, c’est Sadie Fox … Elle fait partie de l’inexplicable et de l’incompréhensible, elle a réponse à tout et joue en même temps un rôle important néanmoins dans ce livre, en effet son personnage est aussi essentiel que celui de Quinn Walker. Oui, mais voilà, je reste sur ma faim mais « Les affligés » mérite le détour !

Alice au pays des kangourous

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 28 juin 2015

Alice, c’est Sadie Fox, c’est Sarah. Le pays des kangourous, qui sautent partout, c’est bien sûr l’Australie. Chris Womersley et son « Les affligés » se déroule à Flint, trou perdu australien, en 1919 au détour de la fin de la « Grande Guerre » quand les soldats démobilisés, les éclopés, les mutilés, les rescapés rentrent chez eux. Quinn Walker est de ceux-là. Quinn Walker est un éclopé. Pas vraiment du fait de la guerre (enfin si, il a été gazé), surtout du fait que dix ans auparavant, il avait alors 16 ans, il a dû fuir la maison, la ville, la région, convaincu qu’il était du meurtre de sa petite sœur chérie (Sarah) par son oncle qui l’a découvert un couteau ensanglanté à la main auprès du corps encore chaud de Sarah.
Il a erré, subsisté comme il a pu. Il est marqué indélébilement. La guerre par-dessus, gazé. Et retour au pays donc, l’Australie, qui en 1919 est ravagée par une épidémie de grippe espagnole.
C’est dans ce contexte mortifère qu’il arrive, en se dissimulant de tous, aux alentours de Flint. Il veut revoir sa mère. Lui expliquer que ce n’est pas lui. Ce n’est pas lui qui a tué Sarah. Et voilà qu’il tombe sur Sadie. Ou plutôt c’est Sadie Fox qui lui tombe dessus. Elle a beau n’avoir que douze ans, l’âge de Sarah à sa mort, Sadie Fox est un peu sorcière, un peu fée.
Une drôle de relation va s’établir entre ces deux éclopés de la vie, aux franges d’un village où la mort règne ; la maladie et Robert, l’oncle de Quinn devenu le policier local et qui proclame qu’il pendra Quinn s’il met la main dessus. Robert qui veut aussi mettre la main sur Sadie, mais pour d’autres raisons. Conjonction d’intérêt pour nos deux éclopés, l’union fait la force, genre union de la carpe et du lapin mais une carpe et un lapin qui auraient l’envie de s’unir …
Ca semble quand même bien rude l’Australie, tout au moins dès qu’on s’éloigne de Sidney ou Melbourne ! Il ne s’agit d’une « petite » histoire. Mais bien d’une dissertation sur la vengeance, la mort, l’amour, les saloperies humaines …
« Les affligés » m’a fait penser à « Wisconsin » de Mary Relindes Ellis, et ce n’est pas un mince compliment !

L'appel...

10 étoiles

Critique de Pieronnelle (Dans le nord et le sud...Belgique/France, Inscrite le 7 mai 2010, 76 ans) - 25 juin 2015

Dans ce roman on navigue ou plus exactement on flotte entre les deux eaux de l’histoire et de l’imaginaire. Car si les personnages semblent bien réels dans un univers tout aussi réel la démarche est onirique ; les personnages errant souvent entre rêves et réalité, faisant douter le lecteur.
Quinn, qui représente à lui seul l’horreur de la guerre de 14/18, qui en porte le poids écrasant et les marques physiques et morales, ce Quinn qui n’espérait plus rien à la fin de cette guerre a entendu un appel, celui de sa soeur Sarah assassinée il y a 10 ans et dont on lui a attribué le crime. L’amour immense qui les unissait, qui faisait jaser les médisants dont faisait partie le père, était resté en lui, durant toutes ces années de fuites, sous forme d’une souffrance extrême et d’un remords insaisissable. Pourquoi revient-il donc sur les lieux mêmes au risque de se faire prendre par la police ? Parce qu’en fuyant il a abandonné Sarah, a laissé ce crime entacher sa mémoire, ne les laissant pas en paix, permettant aux assassins de s’emparer pour toujours de Sarah et de faire porter à Quinn la responsabilité de ce crime. Mais l'âme de Sarah souffre encore, il lui faut la délivrer, même s'il n'en n'a pas véritablement conscience, ainsi que le secret tapi au plus profond de sa mémoire.
Cet homme en loques, blessé ,défiguré, errant comme un vagabond va rencontrer dans les bois, Jodie, fillette abandonnée de tous, une Sarah merveilleuse aussi loqueteuse que lui mais si débrouillarde, au combien vivante et combative, mystérieuse et magicienne . Quinn pense qu’il est déjà mort, les rêves sur cette guerre épouvantable sont là, traces indélébiles dans sa mémoire plus encore que dans son corps pour lui rappeler la culpabilité d’avoir survécu.
Il arrive en pleine épidémie de grippe espagnole qui va décimer une partie de la population. Fléau de plus qui crée un climat de fin du monde ; la peur, le désespoir rôdent. Et paradoxalement c’est cette grippe qui va lui permettre de revoir sa mère qui en est atteinte et isolée en quarantaine. Il veut la revoir pour lui dire enfin qu’il n’est pas coupable du crime et les scènes où ils se rencontrent sont particulièrement belles et touchantes. On ressent la souffrance de Quinn d’avoir perdu sa soeur aimée et de penser que sa mère ait pu le croire coupable ; et celle de la mère d'avoir perdu sa petite fille et de penser qu'elle avait pu être assassinée par son fils.
Mais tout est flou dans la tête de Quinn , et malgré les bombes, les obus qui déchiraient les corps et anéantissaient les hommes, sa plus grande déchirure était bien ce jour où il avait trouvé Sarah assassinée. Comment une seule mort peut-elle supplanter des millions de morts !
Jodie sera la petite fée qui le prendra par la main pour lui donner le courage de remonter dans les couloirs de sa mémoire et affronter ces moments de souffrances et d’injustice. Car Jodie/Sarah est une justicière qui va le sortir de sa léthargie non pas pour crier vengeance mais pour remettre la vérité en place, pour leur permettre peut-être de sortir de cette gangue de souffrances, comme la guerre a pu enfin parvenir à se finir ; Sarah, pour reposer enfin en paix et Quinn, pour espérer retrouver sa dignité d’homme...
J’ai aimé cette errance dans la forêt, lieu presque magique, rude mais protecteur, où parfois les fourmis savent parler aux hommes ; les rencontres avec sa mère mourante qui accepte de le croire innocent, première victoire sur l’injustice ; les rapports entre Jodie et Quinn, ce dernier étant bien plus fragile que la petite fille à cause des peurs qui le hantent, lui pourtant héros de la guerre redoute parfois cette enfant courageuse aux étranges pouvoirs qui se bat contre tous. Comme il était sous le pouvoir de Sarah... qu’il l’aimait trop peut-être...
C’est une sorte de conte dont on ne sait si les fées vont permettre que ça se finisse bien car le héros est bien fatigué, bien meurtri. Car la justice ne suffit pas, il faut aussi pouvoir reprendre vie...Et les derniers mots de fin sont bien étranges. Je me demande d’ailleurs si la traduction, du fait des rimes, est bien exacte...
Un beau livre !

Fatale destinée

7 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 23 juin 2015

Je suis entré dans cette histoire pourtant morbide et sordide, pleine de souffrance et de deuils, avec beaucoup d’empathie pour les personnages, paumés aux marges de la société, à la limite du monde des animaux et de celui des humains. Elle est pleine d’humanité, de bassesse, de vices, de violence mais aussi de tendresse et d’amour comme l’était peut-être la société de nos ancêtres dans les cavernes.

Après avoir fait la guerre, celle qu’on appelle tristement la Grande, en France, Quinn Walker rentre au pays, un tout petit village de Nouvelle-Galles du Sud infesté par la grippe espagnole. Il emprunte les chemins de traverse pour ne pas exhiber sa gueule cassée mais surtout pour ne pas rencontrer ceux qui le croient coupable de l’ignoble meurtre de sa sœur. Tout laisse penser qu’il est le meurtrier, tous le croyaient disparu puis mort à la guerre, tous voulaient le lyncher, à commencer par son père et son oncle. Les épreuves supportées pendant la guerre lui donnent le courage d’affronter sa famille, en commençant par sa mère mourante de la grippe, pour la convaincre qu’il n’est pas le meurtrier qu’ils ont désigné. A l’approche de son village, il rencontre son ange salvateur sous la forme d‘une fillette qui ressemble étrangement à ce qu’était sa sœur quand elle a été assassinée. La petite le prend sous son aile protectrice, elle connait un peu la magie, sait tout, se faufile partout et voudrait que lui aussi la protège de ceux qui veulent la conduire dans un orphelinat.

L’auteur entraîne le lecteur dans les faubourgs de la mort à la rencontre de ceux fauchés par la guerre, de ceux agonisants, de ceux ayant survécu par miracle à la grande boucherie, de ceux revenus marqués à jamais dans leur corps ou dans leur esprit, de ceux et de celles emportés par la grippe espagnole, de ceux et de celles attendant un être cher peut-être déjà mort, de ceux ayant perdu le goût de la vie et peut-être aussi de ceux étant déjà allé de l’autre côté de la barrière de la vie. Pour conduire cette exploration l’auteur mélange habilement le récit de sa quête de rédemption avec les cauchemars qui peuplent ses nuits d’images sordides de la guerre. Hélas le récit s’enlise peu à peu, l’intensité faiblit, des passages superflus ou trop longs surchargent le texte, altèrent l’ambiance, dégradent l’émotion que l’auteur ressent. J’ai eu l’impression que l’auteur avait connu certaine difficulté pour trouver une chute à la hauteur de son scénario.

Je suis sorti un peu frustré de cette lecture, cette expédition aux frontières de la vie et de la mort posant clairement le problème de la fatalité, de la destinée impossible à contourner, aurait pu connaître un meilleur épilogue.

Faux thriller

7 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 14 juin 2015

Curieuse histoire d’un jeune homme faussement accusé du meurtre de sa sœur et que tous croient morts. De retour à son village australien après la guerre, on présume qu’il sera animé d’un désir de vengeance terrible mais ce n’est pas le cas. Il s’agit plutôt d’un personnage principal assez mou et vagabond, fortement influencé par les autres.

Malgré tous les défauts du livre, par exemple un contexte historique mal évoqué, la présence d’une gamine dégourdie irréaliste et une écriture sans style, j’ai tout de même accroché, fasciné en quelque sorte par ces maladresses.

Rédemption, regret et vengeance !

9 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 23 février 2015

Chris Womersley est né en 1968 à Melbourne (Australie). Il écrit des romans policiers, des nouvelles et des recueils de poésie. Fasciné par l’attraction qu’exerce le mal sur l’être humain, il décrit des univers sombres avec une écriture visuelle et captivante.
Son premier roman "The Low Road" (La mauvaise pente) a été récompensé par le Ned Kelly Award en 2008.
En 2012, "Les Affligés" parait chez Albin Michel. Ce second roman sera primé plusieurs fois.

Le roman s’ouvre par une tragédie. En 1909, la jeune Sarah Walker est violée, et assassinée. Son père et son oncle retrouvent son frère aîné, Quinn, seize ans, sur les lieux, un couteau à la main. Tout semble le désigner comme coupable. Quinn s’enfuit.
En 1916, la mère de Quinn reçoit un télégramme lui faisant part de son décès dans le premier corps expéditionnaire australien envoyé en France.
Mais Quinn n’est pas mort.
La guerre achevée, il décide de revenir au pays pour retrouver l’assassin de sa sœur.
C’est un autre homme qui revient au pays. Le petit garçon est devenu un homme, mais l’homme est méconnaissable.
Sur place, une autre sorte de guerre règne. Des hommes en armes sillonnent les campagnes. Une épidémie de grippe espagnole secoue le pays. Une quarantaine est mise en place.
Bientôt, Quinn fait la connaissance de Sadie Fox, une gamine d’une douzaine d’années, au comportement étrange. Elle semble sortir de nulle part et en savoir plus qu’elle ne devrait sur le supposé crime. Comme si elle avait certains dons qui repoussent les limites du rationnel…

C’est un douloureux voyage que nous offre Chris Womersley. Un drame personnel abominable (l'assassinat de sa soeur aimée), ses souvenirs de la guerre dans les tranchées françaises et en Turquie. Le passé se mélange au présent, les souvenirs aux rêves, les espoirs aux réalités.
Un roman éprouvant mais où l’espoir ne disparaît jamais tout à fait. Il surgit dans la justice qui finit toujours par passer, dans les yeux d’une petite fille et d’un jeune homme perdu mais qui se trouvent malgré tout. C’est également une terrible évocation des malheurs de la guerre et d’une génération brisée par le premier conflit mondial où les combats à peine terminée, la grippe espagnole continue de faucher.
Un intense moment de lecture !

Entre rêve et réalité

9 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 11 janvier 2013

J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, qui alterne souvenirs, rêves de guerre, magie, fièvres et réalités. Dans un style à la fois poétique et abrupt, Womersley nous conte la rencontre de deux solitudes. Le livre est découpé en deux parties. La première évoque le retour de Quinn à Flint, ses rencontres avec ceux qu'il a connu mais qui ne le reconnaissent pas, et surtout son retour auprès de sa mère, mourante, errant dans les brumes de la fièvre. La seconde partie est celle du retour de la justice, de la réparation, en tout cas, pour certains des personnages, afin d'empêcher que quelqu'un ne nuise à nouveau. Et pour y parvenir, qu'importe s'il faut parler aux fourmis, conserver des gris-gris sur sa peau, ou si les souvenirs de Sarah se superposent parfois sur la jeune et étrange Sadie.

Solitudes australiennes

8 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 25 novembre 2012

Quinn Walker revient dans son village de Flint après dix ans d'absence. Dix ans d'errance mais aussi des mois terribles sur le front de la Grande Guerre en Europe. Il revient affaibli, les poumons fragilisés par l'inhalation du gaz moutarde, et défiguré par un éclat d'obus.
Mais il est obligé de revenir clandestinement. Dix ans plus tôt, son père l'a retrouvé devant le cadavre de sa sœur Sarah, couvert de sang, un couteau dans la main.
Il va retrouver sa mère agonisante de la grippe espagnole qu'il pourra convaincre de son innocence sans pouvoir lui révéler la terrible vérité.
Mais c'est une petite « sauvageonne » qui va changer le cours de sa vie, Sadie. Elle vit seule dans la campagne, petite orpheline qui attend le retour de son frère Thomas.
Une histoire originale de souffrance, de solitude, de vécus tragiques mais aussi d'amitié, d'amour.
J'ai souvent pensé à l'ambiance de Wisconsin. Des drames familiaux, des vérités cachées, des rencontres inespérées. Tout ceci, aussi bien écrit que traduit.
Une lecture sensible dont je retiendrai les jolis mots de la maman:
« Mais même si les livres sont une ouverture sur le monde, je crois que les histoires sont aussi une façon de s'en préserver. »

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