Dons de Nuruddin Farah

Dons de Nuruddin Farah
(Gifts)

Catégorie(s) : Littérature => Africaine , Littérature => Anglophone

Critiqué par Tistou, le 9 avril 2012 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 7 étoiles
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Plongée dans la Somalie réelle

Plongée dans la Somalie réelle, oui, mais pas la Somalie actuelle, déchirée, en charpie. « Dons » a été écrit en 1986. Par le biais de Duniya, femme de trente-cinq ans vivant seule avec ses deux grands enfants, Nasiiba sa grande fille et Mataan son grand garçon, infirmière-chef dans une maternité de Mogadiscio, Nuruddin Farah nous plonge dans ce que fut la Somalie d’avant le chaos.
Au-delà de l’histoire elle-même, l’impression qui perdure c’est celle d’une capitale aux allures de grande ville de province, où malgré l’abondante population tous sont connus de tous et où la vie semble pouvoir s’écouler sans trop de dommages … Une vie africaine, respectueuse du vivant, avec le côté bon enfant qui peut régner, parfois, en Afrique, quand un minimum de besoins sont satisfaits.
Duniya fait accidentellement plus ample connaissance de Bosaaso (accident peut-être bien provoqué par Bosssaso), qui manifestement s’intéresse à elle. Elle l’avait connu à un moment de souffrance pour Basaaso puisqu’elle était à la maternité quand la femme de Bosaaso y était morte. Bosaaso est relativement riche. Il a vécu en Europe (pour les Somaliens à l’époque cela voulait dire Italie ou Grande Bretagne) et est l’ami et du frère aîné de Duniya, Abshir, qui vit en Italie, et du Docteur Mire, l’obstétricien chef de Duniya.
Quelque chose va de suite passer entre les deux êtres, Duniya et Bosaaso, et le roman sera le long marivaudage entre eux, contrôlé en partie par Nasiiba qui s’instaure en la matière comme une sœur de Duniya … Long marivaudage donc, avec des éclairages divers sur la vie somalienne … d’avant ! Encore une fois, une vie qui semblait pouvoir être douce.

« C’est alors que Duniya vit dans le rétroviseur la tête de cet homme à côté de la sienne, comme si tous deux avaient attendu toute leur vie cet instant où leurs visages devaient partager cet espace, scellés dans un destin commun. Il avait un large sourire, un menton ferme, la peau rasée aussi lisse qu’une toile cirée, un regard amusé et amical. Elle ressentit une impression tout à fait étrange, l’impression de sombrer comme si la terre se dérobait sous elle. Elle décida de ne pas rester avec lui une minute de plus. Et au même moment se confirmait dans son esprit le soupçon qu’elle avait déjà vu cet homme, qu’elle connaissait son nom. »

On n’a pas de mal à s’attacher aux personnages, dont la psychologie est parfaitement respectée. Et puis la fin est plutôt « happy » ! Une bonne manière de faire connaissance avec Nuruddin Farah.

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