Saint Jean d'Acre de Pierre Benoit, Pierre Mouveau (Dessin)
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Romans historiques
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Pour tous ceux qui aiment Pierre Benoît, l'histoire et/ou Bonaparte...
Lorsque l’on connaît bien Pierre Benoît et ses romans, mais que l’on n’a jamais lu ce texte Saint Jean d’Acre, on s’attend, au moment de plonger dans sa lecture, à un texte dans la même veine que La Châtelaine du Liban, c’est à dire un roman avec la présence française ou britannique, avec des militaires, des expatriés et une vie relativement aisée de ceux qui vivent loin de la mère patrie…
En fait, ce roman est très différent et il ne faut surtout pas y chercher les ambiances chaudes de cette société occidentale au contact de la vie du Proche Orient. Ici, l’héroïne principale a bien un nom qui commence par un A, mais c’est une ville, Acre ! C’est toute la différence avec un roman classique. Nous avons un personnage, un Français, qui cherche un logement à Acre, Saint Jean d’Acre pour les croisés, Akko en hébreu. On ne sait pas ce qu’il cherche exactement, il ne précise rien à son organisateur de voyage, M. Ayoub, correspondant de la fameuse compagnie des Messageries maritimes qu’utilise très souvent Pierre Benoît, dans ses romans comme dans la vie réelle.
M. Ayoub le met en contact avec un habitant de la ville, un modeste propriétaire qui tente de survivre en louant une chambre de temps en temps. Il s’agit d’Essad-Bey, un homme qui malgré sa pauvreté apparente porte, quand même, sur sa stambouline (redingote des fonctionnaires ottomans) la Légion d’honneur… Mais de-là à savoir pourquoi…
Essad-Bey va faire visiter Acre à son « Français », mais très rapidement il va donner des détails sur le siège de la ville par un certain Bonaparte. La ville devient rapidement le personnage clef du roman. Qui va la sauver, qui va tomber dans ses bras, qui pourra aider le général français ? Bien sûr, nous, nous savons bien que c’est devant les fortifications de la ville, défendues, entre autres, par un certain Antoine Le Picard de Phélippeaux, un collègue de Bonaparte qui a émigré et sert maintenant Djezzar Pacha…
On va revivre quelques temps forts de cette bataille car Essad-Bey semble définitivement très au courant de certains détails de la bataille. On se dit qu’il doit y avoir une bonne raison et on va l’apprendre de sa bouche quand il va raconter comment trois officiers français, réputés de qualité et parlant arabe, sont appelé dans la tente de Bonaparte, une fois la nuit tombée…
On va ainsi apprendre certains secrets de l’histoire, certaines intentions du jeune général ambitieux, à travers le destin de ces trois officiers. Plus on avance dans le récit, plus les mots d’Essad-Bey sont portés par une émotion forte… puis les masques tombent et on comprend pourquoi Essad-Bey sait tout cela !
Un très beau roman sur la fidélité, sur l’amitié, sur la confiance, sur le sens de la parole donnée, sur Bonaparte aussi qui pourtant absent du roman au sens strict est bien présent dans le cœur de certains personnages…
J’ai eu la chance de lire ce roman dans sa version illustrée par un certain Pierre Mouveau qui s’est fait un nom en illustrant quelques-uns des romans de cette collection « Le livre moderne illustré ». Des illustrations simples, agréables à voir et qui donnent un petit je ne sais quoi de plaisir au lecteur, surtout pour moi qui aime tant les livres illustrés de la bande dessinée au livre pour enfant. Mais en ces temps bénis, on osait réaliser des livres illustrés pour adultes, et j’en ai quelques-uns de signés par Benjamin, Benoît, Céline, Colette, Duhamel…
C’est donc cette version illustrée que je ne peux que vous conseiller de lire, un bon roman bien illustré qui vous offrira un bon petit moment de lecture !
Les éditions
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Saint Jean d'Acre
de Benoit, Pierre Mouveau, Pierre (Illustrateur)
Albin Michel
ISBN : SANS000030796 ; 01/01/1947
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Les critiques éclairs (3)
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Une épopée bonapartiste au Moyen-Orient
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 19 juin 2012
Après, connaissant la tendance réactionnaire de l'auteur, peut-on y voir intrinsèquement un penchant pour le colonialisme, ou au moins l'impérialisme ? Ca n'est pas flagrant. J'émets juste une hypothèse, pas irréfragable mais intrigante.
Je sais bien qu'il faut tenter de distinguer l'écrivain de sa personnalité, mais l'histoire littéraire tend à montrer que la vie de l'auteur peut influer ses écrits, ce qui est normal. Au regard de ces considérations, je mets ****, ce qui est déjà bien, car je ne me sens pas en état, vu ces doutes, de noter mieux.
Pour le plaisir de lire
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 9 avril 2012
Pour Bonaparte, la prise de Saint-Jean-d’Acre n’est qu’un épisode dans sa course à la conquête de l’Orient. Il prépare déjà le terrain pour la suite. Il envoie des émissaires à travers le Liban et la Syrie pour conclure des alliances avec les potentats locaux.
Dans ce roman nous suivons pas à pas les péripéties d’un de ces émissaires.
La trame du roman est extrêmement bien imaginée. On a beau connaître la fin tragique de l’épopée de Bonaparte en Orient, on n’en reste pas moins accroché de bout en bout à cette histoire passionnante.
Pierre Benoît est un vrai romancier, il sait construire un roman, mener une intrigue et créer des personnages. Ajoutons à ça que l’écriture est celle d’un académicien du début du siècle dernier et nous avons, avec ce Saint-Jean-d’Acre, tous les ingrédients qui font le vrai plaisir de la lecture.
Un peu d'histoire
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 8 avril 2012
M.Ayoub lui trouve une chambre à louer chez un habitant Essad Bey sans comprendre le but recherché par le touriste.
Cet hôte va lui faire visiter la région et lui raconter le passage où Bonaparte va tenter d'assiéger la ville.
A priori l'étude des positions militaires n'est pas ma tasse de thé.
Mais dans ce roman, les descriptions des personnages de l'époque, des amitiés, de l'ambiance...sont tellement bien faites que cela n'a été que du bonheur pour moi.
Je n'ai malheureusement pas lu la version illustrée mais ce n'est que partie remise.
Un livre à consommer sans modération.
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