Commissaire Garon - Emphysique ! de Raoul Saint-Luc
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Vacheries, espionnage et manipulations…
Quatrième de couverture
Roland Ariel-Sachs, homme politique lyonnais mais aussi tout-puissant directeur général du Fonds monétaire de secours est accusé de viol lors d’une réunion du G20 se tenant dans un grand hôtel de Hua Hin, station balnéaire huppée du golfe de Siam.
Le ministère de l’Intérieur charge le divisionnaire Garon d’une enquête discrète : Ariel-Sachs est-il le pervers que décrit la presse ou s’agit-il au contraire d’une lointaine et diabolique machination ? Alors que l’adversaire autoproclamé du Président Balkücy semble se désintégrer en vol et que l’euro est attaqué, l’Elysée et la place Beauvau tentent de circonscrire l’incendie. Par tous les moyens…
Avis
L’affaire Strauss-Kahn, on en a ras la casquette, et pourtant c’est de ce fait divers que Saint-Luc, l’auteur de la série policière « Commissaire Garon », a choisi de s’inspirer pour sa troisième livraison, « Emphysiqué ! ».
Curieux titre, d’ailleurs ! Probablement de l’argot, me suis-je dit, et j’ai tapé dans le mille. Ah, Internet quand même, t’es bien pratique ! Comme vous connaissez encore mieux Google que moi, je vous laisse découvrir par vous-même ce mot du patois genevois…
Le directeur général du Fonds monétaire de secours est arrêté par la police thaïlandaise alors qu’il assistait à un sommet du G20. Où ? A Hua Hin, une station balnéaire proche de Bangkok. Motif ? Il est accusé d’avoir violé une femme de service du Sofitel local. Vous voyez le parallèle, ou alors vous bronziez l’année dernière au Pole Sud. Est-ce que ça donne envie d’en lire plus ? Pas vraiment, on a déjà assez donné, merci. Eh bien, on aurait grand tord !
Roman très inhabituel, mêlant espionnage, humour vache et carnets de voyage. En un mot, inclassable. Ah cet humour, acide à la Philippe Alexandre, grinçant à la Bernard Mabille, allusif à la Jacques Maillot, parfois épouvantable à la Desproges , il affleure à presque chaque page. Et Saint-Luc n’est pas du genre tendre ! Florilège…
« Quant à Marie Le Glaënnec, la nouvelle présidente de l’Union des sans-grade, blonde des près défendant depuis peu le mélange des couleurs, sentant bon la France –de loin- et le Chanel n°5 –de plus près-, bonimenteuse de si grand talent qu’elle réussissait à t’estourbir la méfiance en campant la Jeanne d’Arc prérôtissoire… » Et pan à droite !
« La candidate du Mouvement pour la Nature, qu’un régiment de russes en goguette n’eût pas touchée après la prise de Berlin, s’exprimait d’une petite voix sifflante de haine à demi- contenue… » Et pan à gauche !
« Pourquoi n’y avait-il aucun mendiant dans ce quartier ? Les ramassait-on à l’heure du laitier comme on récupérait les ordures pour renvoyer le tout vers le boulevard de la Chapelle ? »
« L’homme dans cette pièce, c’était l’éditorialiste du Cri, encore appétissante pour qui aimait les beautés patinées par le temps… Les traits empâtés, témoins d’une rejuvénation déjà ancienne, d’un botox sur le déclin ou d’une microsclérose en jachère… »
Comme vous le voyez, ce roman ne réjouira ni les féministes, ni les bonnes âmes : Gisèle Halimi en fera des confettis et Droit Au Logement un autodafé ! Dans un autre registre, plus observateur averti que polémiste, parlant des créatures qui hantent la petite station siamoise :
« Lorsqu’elles sont chanceuses, les frêles silhouettes suivent leurs gros teutons jusqu’à leur hôtel climatisé et abusent alors de la baignoire et des gels douche de prix : la plupart se réveilleront en pleine nuit au son des ronflements rhénans et en profiteront pour se livrer à une exploration minutieuse de la vêture et du portefeuille de leur naïf protecteur d’un soir, qui découvrira au petit matin que le pays du sourire est aussi et surtout celui de la débrouille. »
Inclassable, ce livre mérite absolument le détour, d’autant qu’il est remarquablement bien écrit : le style en est vif et la lecture fluide sans les longueurs à la mode (certains feraient bien de s’en inspirer parce que j’en ai marre des descriptions d’un bosquet polonais sur trois pages !). L’intrigue est parfaitement crédible, et l’humour, vachard le plus souvent mais parfois tendre, présent à presque chaque page. Bref, un pur régal. Le premier Garon était prometteur mais l’intrigue en était bâclée, j’avais beaucoup aimé le second, j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce troisième.
Message de la modération : édition à compte d'auteur
Les éditions
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Commissaire Garon - Emphysique !
de Saint-Luc, Raoul
Éd. Beaurepaire / Commissaire Garon
ISBN : 9782357671218 ; 17,00 € ; 24/02/2012 ; 203 p. ; Broché
Les livres liés
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Vive la politique !
Critique de Zazy (, Inscrite le 29 juillet 2011, 75 ans) - 21 mai 2012
R.A.S., pour tout le monde signifie : Rien A Signaler. Sachez que lorsque Garon parle de R.A.S., il s’agit de Roland Ariel-Sachs, « imposé » à la Direction Générale du Fonds Monétaire de secours, candidat à la candidature présidentielle, donné comme futur président de la république française. Cet homme, alors qu’il devait assister à une réunion du G20, est arrêté et accusé de viol sur une plagiste turque au Sofitel de Hua-Hin en Thaïlande. Attention, Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant…. Vous connaissez la suite.
Bien sûr, notre cher Garon est dépêché auprès de .RA.S. en qualité d’attaché culturel auprès de l’ambassade de France à Hua-Hin. Après une enquête rondement menée, il semblerait que R.A.S. ait été emphysiqué. La signification de ce mot ? Allez voir page 165.
S’ensuit des péripéties dignes d’un mauvais James Bond et qui ne grandissent pas l’idée que nous nous faisons de nos hommes d’état.
Ce copié pas collé sur une affaire ayant existé est le point de départ d’une digression sur les mœurs des puissants, de la presse. Un humour grinçant à un point que cela fait mal aux dents !
Quoi, qu’un homme très (trop) puissant se fasse une boniche, même pas jolie, hormis une bouche à faire… « Ses amis » s’en feront des gorges chaudes en privé, mais crient au scandale, à l’affaire devant les journalistes, tout au moins au début. Cette jeune femme, même si elle ment est l’ultime rouage d’une affaire sordide. Et pendant ce temps là, j’tournais la manivelle peuvent dire ceux qui tirent les ficelles et il y en a de la ficelle, de la grosse, de la fine, bleue, blanc, rouge, noire, jaune…..
Ce 3ème opus des actions du Commissaire Garon n’est pas un polar au sens où on l’entend souvent puisqu’il n’y a pas de cadavre, enfin au début, qu’il est, ô combien, hors de sa juridiction et qu’il n’arrêtera personne. Garon va se trouver « utiliser » par le « château » à un point tel qu’il vaut mieux qu’il l’ignore. A noter les progrès de Beynac que Garon avait entourloupé dans les cahiers du commissaire. Ces deux là évoluent en parallèle. Garon aurait bien été emphysiqué cette fois-ci.
Saint-Luc a perdu quelques erreurs de jeunesse et c’est tant mieux. Garon est maintenant bien installé sous sa plume. J’aime bien le style direct, le sourire carnassier qu’il dégage. Saint-Luc égratigne, enlève les croûtes sur les bobos. La dédicace de Saint-Luc au début du livre est là pour nous rappeler la vérité sur les victimes de viols.
Les termes de la newsletter me font comprendre que Saint-Luc est sur une piste et que, comme un sioux, il saura aller jusqu’au bout.
Mais, souvenons-nous : ce roman est une œuvre de fiction. Les personnages et les situations sont donc imaginaires, bien que certains des protagonistes du roman soient inspirés de personnages publics.
A bientôt de vous de vous lire Monsieur Saint-Luc
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