Contes de la chaumière de Octave Mirbeau

Contes de la chaumière de Octave Mirbeau

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Littérature => Francophone

Critiqué par Nathafi, le 22 janvier 2012 (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 528ème position).
Visites : 4 976 

Plaisante découverte


Initialement publié sous le nom "Lettres de ma chaumière", cet ouvrage rassemble vingt et un contes qu'a écrits Octave Mirbeau lors d'un séjour en Normandie. Il nous parle notamment de la condition des paysans normands en nous offrant des anecdotes sur leur vie quotidienne, utilisant pour les dialogues de certains récits le patois local.
On y découvre aussi des contes au dénouement cruel, voire fantastique, avec en toile de fond, toujours, un des travers de l'homme...
L'auteur se met en scène parfois, nous offrant par la même occasion des descriptions de la nature de façon très poétique.
Chaque conte est dédié à un de ses amis ou une de ses connaissances.
J'en retiendrai un particulièrement, un échange entre la Guerre et l'Homme, qui m'a fortement marquée de par son contenu et la triste actualité de ses propos...

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Politiquement incorrect

6 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 10 novembre 2012

Très surprise par les premières pages, je me suis demandé si j'allais poursuivre cette lecture engagée... dans des opinions radicales bien loin des dominances bien-pensantes de notre 21° siècle!
Dès les 10 premières pages, l'auteur dresse un portrait de la société, machiste, antisémite et carrément réactionnaire.
« La démocratie a tué nos forces sociales... la démocratie, cette grande pourrisseuse, est la maladie terrible dont nous mourrons.... Grâce à elle, nous n'avons plus conscience de la hiérarchie et du devoir, cette loi primitive et souveraine des sociétés organisées. Nous n'avons même plus conscience des sexes. Les hommes sont des femmes, les femmes sont des hommes et ils s'en vantent... le domestique se pavane, les paysans ne se lèvent guère qu'à sept heures... »
« Les Israëlites, qui connaissent leur monde et la manière de s'en servir, triomphent à la chasse comme à la Bourse. »

S'ensuivent une vingtaine de « lettres », inégales, quelques contes où on a l'impression qu'il manque une fin, ou on attend une chute qui ne viendra pas.
Si de nombreux chapitres montrent une vision noire de la nature humaine, des nouveaux riches, des bourgeois, on trouve aussi quelques pages plus alertes, plus légères entremêlées d'humour.
« Quant à Victor Hugo, vous m'accorderez bien que ce ne sont que des mots... des mots qui ronflent... »

J'ai particulièrement apprécié quelques chapitres intemporels, dont « La guerre et l'homme » , un dialogue entre l'Humanité et la Guerre puis une intervention de nombreux interlocuteurs démontrant les intérêts de chacun à la guerre.
Ainsi que les déclarations piquantes d'un candidat en pleine campagne accumulant les promesses contradictoires.

Avant même de terminer cette lecture, j'avais choisi le titre de ma critique. Ce titre correspondait au décalage des pensées de 1880 et de nos jours, pensées qui seraient inadmissibles ou pour le moins intolérables. Et en me renseignant sur l'auteur, je retrouve ce « politiquement et littérairement incorrect » dans l'article !

Touchée par une dédicace à un homonyme de mon grand-père, choquée par les premières histoires, c'est une lecture agréable, bien loin de mes romans habituels que je n'aurais probablement jamais commencé (ou jamais terminé) sans CL.


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