Le cave se rebiffe de Albert SImonin

Le cave se rebiffe de Albert SImonin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Noir de Polars, le 19 janvier 2012 (PARIS, Inscrit le 28 mai 2011, 56 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 2 896 

T'es repassé, Max !

Résumé

Ce bouquin appartient au cycle « Max le menteur », qui comprend, outre celui-ci, « Touchez pas au grisbi » et « Grisbi or not grisbi ». Les trois ont été récemment réédités ensemble.
Max est un truand, un « homme », qui préfère le pétard à la carambouille. Pas rangé des voitures mais à l’aise en artiche pour l’instant, il se laisse convaincre par son meilleur poteau, Pierrot dit « le gros », de reprendre une boite. Celle-ci devrait permettre de jolis bénefs, car elle sert aussi d’enregistreuse de paris clandestins.
Mais la boite en intéresse aussi un autre, bien décidé à l’avoir pour rien.

Les élucubrations du bertrand

Quand on te dit « Le cave se rebiffe », tu penses illico à Gabin et à la brochette d’acteurs fameux qu’il composait dans le film de Gilles Grangier, avec Bernard Blier, Maurice Biraud, Françoise Rosay et Martine Carol. Tu penses aussi que tu vas te marrer, parce que question rigolade le film se posait là.
Eh bien, t’as tout faux ! Le film dialogué par Audiard, il a qu’un rapport franchement antipodique avec le livre. Exemple, « Le dabe » on ne le fréquente caïman pas dans ce booquin.
Ceux qu’on suit à la trace, c’est Max toujours et Pierrot souvent.
Max, c’est un mec plutôt chouette, le contraire d’un tordu. Il aime les belles bagnoles : il possède une Vedette que, comme tu l’as en mémoire, Ford avait sorti en 1948 pour concurrencer la citron 15, et dont le V8 a l’échappement velouté.
Il tient à se saper convenablement, pas le genre de hotu à traîner en jeans et demander cent balles. Se saper, c’est essentiel parce que ça permet d’attirer la greluche. Belle gueule, belle tire, costar impec, elles tombent toutes, forcément.
Bon, c’est vrai que vaut mieux se farcir des frangines du milieu qu’ont une saine mentalité, parce que les autres te laissent tomber, les salopes, au premier accroc avec la maison poulaga.
Il avait pas d’intention belliqueuse, Max, il achetait juste un rade qui devait rapporter gros. A la première visite, il remarque bien que les glaces du décor sont étoilées à la bastos de mitraillette, mais les artisans sont là pour retaper, non ? A la deuxième, il avise que le contenu de la cave a été chouré, et qu’en plus y’a un macchab en plein milieu de la piste de danse… Il est pas si con, Max, il devine qu’on lui en veut, dans un admirable mouvement de logique que Descartes lui-même eût salué.
Le coupable, c’est un hotu comme lui, mais alors un vrai salaud celui là. Max, c’est pas le genre à appeler la maison bourreman au secours, il règle ses affaires tout seul, au Beretta…

Si t’aimes la langue de Simonin, t’es verni, c’est lui qu’a écrit ce livre. Si t’aimes pas, casse-toi, c’est à ceux qui aiment que j’cause. Le style d’Albert, c’est du 20/20, les personnages, le décor de Montmartre ou de la porte Champerret c’est extra. Mais le déroulé de l’histoire laisse un peu sur sa faim parce qu’elle est mal, mais alors très mal, construite et que tu peux partir sur une piste intéressante et que Simonin oublie de t’affranchir de la suite ou de la fin. Au total, c’est contrasté, mais ça vaut quand même l’achat, pense à ce que tu te serais emmerdé si t’avais pris le polar d’Eva Joly à la place.

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