Les ignorants : Récit d'une initiation croisée de Étienne Davodeau
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
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A déguster sans modération
J'ai découvert l'œuvre d'Etienne Davodeau assez tardivement. J'ai une nette préférence sur ses chroniques sociales, je l'avoue, comme "Un homme est mort" ou encore "Rural !"
Et là avec ce livre, je pense que Davodeau signe un véritable chef d'œuvre. Toujours ancré dans le milieu rural, l'auteur nous offre un regard croisé sur le travail de dessinateur et sur celui de vigneron. C'est intelligent, drôle, percutant mais surtout d'une sincérité débordante. Les portraits de" candide" au festival de Saint-Malo ou encore dans "les caves" sont justes et touchants.
Même si ce pavé est quelque peu déséquilibré en faveur du monde viticole, je ne peux que m'en réjouir car j'ai appris pas mal de choses en le lisant.
D'ailleurs, j'ai lu cette bande dessinée d'une traite tellement le récit d'Etienne Davodeau est passionnant.
En plus, phénomène assez rare, la lecture des "ignorants" donne envie de se replonger dans d'autres bd.("le photographe" ou les livres de Gibrat)
Bref, une lecture que je recommande fortement.
Les éditions
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Les ignorants [Texte imprimé], récit d'une initiation croisée Étienne Davodeau
de Davodeau, Étienne
Futuropolis
ISBN : 9782754803823 ; 26,00 € ; 06/10/2011 ; 267 p. ; Album
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Les critiques éclairs (6)
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Quand un auteur de BD rencontre un vigneron
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 1 juin 2020
"Les ignorants" d'Etienne Davodeau (272p)
Ed. Futuropolis
Bonjour les fous de lectures....
Voici une BD originale, en effet il ne s'agit pas d'une histoire imaginée par son auteur mais de la retranscription de la rencontre entre deux amis de milieux complètement différents.
D'une part Etienne, l'auteur de BD, et de l'autre Richard, vigneron.
Ces deux-là sont aussi dissemblables que le dessin et la vigne mais ce sont deux passionnés qui vont tenter de faire passer leur passion à l'autre.
Pas toujours facile d'expliquer les arcanes de la vignes ou du monde de la BD;
Mais les deux compères vont jouer le jeu et être attentifs au domaine de prédilection de l'autre.
Chacun va découvrir, apprendre, faire de jolies rencontres et en sortir assez fier d'être un peu moins bête dans le domaine du pote.
Etienne ne connait ou rien ou peu au monde des vins.
Richard n'a qu'une approche très vague du monde de la BD.
Et pourtant la sauce prend...
Le pari de l'auteur ne s'arrête pas à cet échange passionné entre lui et son ami Richard.
Nous, les néophytes en BD et/ou oenologie, apprenons de beaucoup dans ces deux domaines.
Voici l'histoire graphique très ludique de ces deux compères.
Le graphisme quant à lui est simple, en noir et blanc... mais il n'en faut pas plus.
Bravo j'ai appris plein de choses.
Bu, lu d'une traite.
Critique de Lobe (Vaud, Inscrite le 28 juin 2011, 30 ans) - 10 juin 2013
Une belle rencontre entre le vin et la BD
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 11 septembre 2012
Ce récit original est construit comme une quête initiatique, où chacun de deux protagonistes est en alternance le maître et l’élève. Cela confère une vraie dynamique à l’histoire qui sinon aurait pu paraître plus monotone. Et même si on ne s’intéresse au départ ni à la BD, ni au vin, on ne peut qu’y prendre du plaisir, car ce que célèbre Davodeau ici, c’est d’abord la richesse intrinsèque aux relations humaines, les rencontres (et il y en a !), en d’autres termes l’amitié tout court, simple, généreuse et sans calcul, celle qui se forge en trinquant, antithèse de l’amitié « facebook » de nos ultra modernes solitudes. Pour résumer l’affaire, on a tous (et souvent) quelque chose à apprendre de l’autre, si « ignorant » soit-il ! Il s’agit donc également d’une invitation à la curiosité et à la modestie – ce qui hélas n’empêchera peut-être pas certains messieurs « Je-Sais-Tout » de s’en servir pour briller en société… Une vraie leçon de vie, en somme.
On peut voir aussi ce livre comme un plaidoyer en faveur d’une viticulture traditionnelle, et à ce titre Richard Leroy est admirable dans sa détermination à renoncer au traitement chimique de ses vignes, à considérer la terre comme un être vivant, à la respecter, car pour Richard et ses amis vignerons qui se lancent dans l’aventure, c’est bien la terre qui fait le vin. Même l'utilisation du tracteur est néfaste d’après ces puristes, qui font cela par passion, tiennent à leur liberté et préfèrent produire de la qualité quitte à produire un peu moins... discréditant ainsi les choix productivistes d’une partie de leurs confrères sans pour autant souscrire au modèle bio. Et pourtant, ils n'ont pas pour autant de certitudes et on se rend compte que la viticulture n'est pas une science exacte... Tels des artistes, ils cherchent, explorent, expérimentent, se plantent parfois mais savent au moins ce qu'ils ne veulent pas...
Pour son initiation au neuvième art, Etienne emmène Richard sur les routes entre deux tailles de vigne. Ainsi on visite une imprimerie, on traîne ses guêtres dans des festivals, on cause bédé et on rend visite à des confrères (Jean-Pierre Gibrat, Marc-Antoine Mathieu, Emmanuel Guibert) ou à son éditeur (Futuropolis), et ce, en n’oubliant jamais de trinquer évidemment !
Mon verdict : le millésime Davodeau 2011 est exceptionnel, il est « droit », a « une belle chair », avec un petit goût capiteux qui demeure longtemps en bouche, à tel point qu’il donne vraiment très envie de le partager…
Vanités
Critique de Stavroguine (Paris, Inscrit le 4 avril 2008, 40 ans) - 22 mai 2012
C’est que, Les ignorants, c’est une histoire d’affinités et de rencontres. Au début, il y a Etienne Davodeau et Richard Leroy, le bédéiste et le vigneron. Le premier aime ce que produit le second, mais ignore tout de son travail ; le second ne connaît rien à la bande dessinée. Comme l’indique le sous-titre, le livre est donc le fruit d’une initiation croisée : pendant un an, Davodeau va cultiver la vigne avec Leroy et l’initier en échange à la bande dessinée.
En leur compagnie, on taille la vigne et on parcourt les salons de BD ; on découvre le biodynamisme et les comics. Surtout, on prend beaucoup de plaisir à tourner les pages et à apprendre – il y a un peu de ce sentiment d’être un petit garçon qui découvre un monde en tournant les pages d’un livre… et qui veut prolonger l’expérience en goûtant tous ces vins et en lisant tous ces livres dont il est question ! Signe que c’est bien une réussite : Davodeau se montre grand pédagogue et ne se contente pas de raconter son expérience – il la partage avec le lecteur et l’initie à son tour.
Encore une fois, un ouvrage sur les vins et les livres ne pouvait que me séduire, reste donc à voir s’il aura le même effet sur une personne ne partageant pas ces intérêts. Soyons tout de même ambitieux et gageons que oui, car au-delà même de son sujet, ce livre comporte bien des qualités qui ne manqueront certainement pas de séduire les lecteurs, les buveurs et tous ceux qui le deviendront après lecture !
Plaisir bi-goût
Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 3 février 2012
Car on intègre ici du bout des doigts deux milieux, deux mondes, deux microcosmes, où finalement les valeurs sont à peu de choses près les mêmes : créativité, honnêteté et partage.
La vigne, c'est le crayon.
Le fût, c'est la page.
Le livre, c'est la bouteille.
Un incontournable
Critique de Pilyen (Le Mans, Inscrit le 8 janvier 2012, 67 ans) - 8 janvier 2012
Tout d'abord, c'est un très bel objet : beau papier avec même un tranchefile (petit liseré de tissu au niveau de la reliure) comme dans les beaux livres et une magnifique illustration de couverture dans les tons gris/brun du meilleur effet.
Mais, comme pour les bons vins, le meilleur est à l'intérieur.
C'est le récit de deux initiations croisées durant un peu plus d'une année. Etienne Davodeau va travailler dans les vignes et le chai de son ami Richard Leroy qui, lui, devra découvrir le monde de la bande dessinée.
A priori, le postulat de départ ne semble pas passionnant, mais c'est sans compter le génie de l'auteur pour nous embarquer dans ce voyage initiatique.
Un voyage de 270 pages où le lecteur ne peut s'arracher à sa lecture et d'où il ressortira enrichi.
Au fil des rencontres des amis auteurs de Davodeau qui nous dévoilent leurs secrets de création et des amis vignerons de Leroy avec qui on débouche de bonnes bouteilles, j'ai été transporté dans deux mondes finalement pas si différents. Avec passion, les deux hommes sont des artistes de haute volée, qui, chacun dans leur coin, essayent de donner le meilleur d'eux même et dont les créations ont le pouvoir de rapprocher les humains.
Etienne Davodeau, au sommet de son art, nous livre le récit joyeux et serein d'une rencontre qui, grâce à son humanité et sa tendresse, offre à ses lecteurs le plaisir d'une lecture aussi riche et savoureuse qu'une bouteille de très grand vin. On pourra aussi trouver, en creux, la vision rassurante d'un monde de passions qui tourne le dos au libéralisme galopant en osant le partage sans réserve.
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