Le Horla et autres récits fantastiques de Guy de Maupassant
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles
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Les mots défilent sous mes yeux comme envoûtée....
Un livre excellent rempli de petites nouvelles à dévorer... Mélange de suspense, de folie, de terreur, d'humour... Bref, si vous ne deviez lire qu'un seul livre de Maupassant ce serait celui-ci...
Le horla raconte la dégradation d'un homme face à la folie. Jour et nuit il se sent traqué. Il sent derrière lui comme une présence... Le conte de la folie s'achève en cauchemar parapsychique et en roman d'anticipation...
Amour, après les sueurs froides du Horla, nous détend et nous amuse dans cette nouvelle d'environ 5 pages.
Clochette, où l'existence d'une pauvre vieille. Ici, Maupassant nous raconte cette nouvelle comme un vieux souvenir. Le signe, l'histoire plutôt drôle d'une jeune femme prise d'une envie furieuse de se prostituer...
Vraiment toutes les nouvelles sont excellentes et je dois bien avouer que j'ai lu le livre d'une traite. Peut-être que le héros de Maupassant se sent possédé, en tout cas, dans ce livre c'est le lecteur qu'il envoûte...
Petit extrait de Clochette :
"Celui-là est si vieux, si vieux que je ne saurais comprendre comment il est resté si vif et si tenace dans mon esprit. J'ai vu depuis tant de choses sinistres, émouvantes ou terribles, que je m'étonne de ne pouvoir passer un jour, sans que la figure de la mère Clochette ne se retrace devant mes yeux, telle que je la connus, autrefois, voilà si longtemps, quand j'avais dix ou douze ans. C'était une vieille couturière qui venait une fois par semaine, tous les mardis, raccommoder le linge chez mes parents. Mes parents habitaient une de ces demeures de campagne appelées châteaux, et qui sont simplement d'antiques maisons à toit aigu, dont dépendent quatre ou cinq fermes groupées autour. Le village, un gros village, un bourg, apparaissait à quelques centaines de mètres, serré autour de l'église, une église de briques rouges devenues noires avec le temps. Donc, tous les mardis, la mère Clochette arrivait entre six heures et demie et sept heures du matin et montait aussitôt dans la lingerie se mettre au travail. C'était une haute femme maigre, barbue, ou plutôt poilue..."
Les éditions
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Le Horla [Texte imprimé], et autres récits fantastiques Maupassant préf. et comment. de Daniel Mortier
de Maupassant, Guy de Mortier, Daniel (Editeur scientifique)
Pocket / Presses pocket (Paris).
ISBN : 9782266082983 ; 3,00 € ; 08/05/1998 ; 207 p. ; Poche -
Le Horla [Texte imprimé], et autres contes d'angoisse Maupassant établissement du texte, introduction, notes et bibliographie mise à jour (2006) par Antonia Fonyi chronologie par Pierre Cogny
de Maupassant, Guy de Cogny, Pierre (Collaborateur) Fonyi, Antonia (Editeur scientifique)
Flammarion / G.F.
ISBN : 9782080713001 ; 2,50 € ; 18/08/2006 ; 254 p. ; Broché -
Le Horla [Texte imprimé], et autres récits fantastiques Guy de Maupassant
de Maupassant, Guy de
Pocket / Pocket. 1,50 euro
ISBN : 9782266147057 ; 1,50 € ; 10/08/2004 ; 91 p. ; Poche -
Le Horla [Texte imprimé], et autres récits fantastiques Guy de Maupassant introd. et notes par Marianne [i.e. Mariane] Bury
de Maupassant, Guy de Bury, Mariane (Editeur scientifique)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253005391 ; 2,90 € ; 01/08/2008 ; 384 p. ; Poche -
Le Horla [Texte imprimé] Guy de Maupassant éd. présentée par André Fermigier
de Maupassant, Guy de Fermigier, André (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070409259 ; 2,60 € ; 01/01/1999 ; 276 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (15)
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Du grand Maupassant en fouillis
Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 9 avril 2023
Le Horla (2e version)
Créature invisible hantant le narrateur, le Horla boit sa vie, lui enfièvre le cœur, prend petit à petit contrôle de son corps et le pousse à trouver refuge dans la mort.
Amour
Le plus beau des gestes d’amour n’est pas d’embrasser un corps lourd ou de le combler de cadeaux, c’est de suivre son mouvement. Un chasseur le prouve séant en discourant sur deux oiseaux.
Le trou
Ce trou de pêche était le mien, et ils ont osé le voler ! Chaque poisson était mon bien dont sans ambage on me spoliait. Aurais-je dû ne dire rien face à cette incivilité ? Ma femme me poussait aux reins. Alors oui, j’avoue, j’ai frappé : on en eût fait autant pour moins. Pour ce qui s’est passé après … Tout est allé beaucoup trop loin …
Sauvée
Dieu qu’il m’ennuie ! Que je le hais ! Il faut qu’au lit on l’ait chopé aux bras d’une autre. J’engagerai pour qu’il s’y vautre une pépée très avenante qui rentrera comme servante et dévoiera mon imbécile de vieux mari. M’en voudra-t-il ? J’en suis marrie. Mais plus me vaut le goût sucré, le charme chaud de liberté !
Clochette
Bonne mère Clochette tu nous as quittés, tu as fini ici ta vie de vieille fille. Et ce n’est qu’à présent que sont raidies tes quilles que je sais ce que jeune tu as enduré.
Le marquis de Fumerol
Quel accueil scandaleux ! Que cet homme est furieux ! Je viens pour délivrer au futur trépassé la douce extrême onction, et ce fou sans façon me hurle et me rejette. Mais qu’a-t-il dans la tête ? Son âme est au Malin et sa sœur au chagrin. Saura-t-elle fléchir ou faire réfléchir ce cœur libre-penseur rompu aux sombres mœurs ?
Le signe
Une femme de bon ton admirait une putain. Tout à coup l’idée lui vint d’imiter à sa façon l’innocent geste de main et le petit air mutin de la femme des bas fonds. Ce petit geste de rien fonctionne diablement bien et attire en son giron un galant qui tient pour rien l’alliance au doigt de sa main. Céder à la tentation ? Rester sur le droit chemin ? Être bourgeoise ou catin ? Le mariage ou la passion ?
Le diable
L’argent est maître mot, l’argent est maître au monde. Et l’envie d’en avoir est si lourde et profonde qu’on peut bien excuser d’accélérer le cours d’une vie qui trop tarde à achever son tour.
Les Rois
Mes camarades du fusil, faisons bombance et bonne chère, tenons loin nos heures dernières par la femme et l’éclat de ris. Vivent le glaive et puis l’aigrette et vivent les cuisses follettes !
Coquin de curé qui se moque avec ses vieilles effondrées, à toi vieux sournois effronté je lève à ta gloire mon bock ! Vivent les curés malhonnêtes et vivent les vierges seulettes !
Un coup a déchiré la nuit. La joie d’un coup est retombée et le vin s’est coagulé. L’air grave meurt la comédie. Passent les joies et les risettes et passent les heures de fête.
Au bois
On me disait ne fais pas ci, j’y avais toujours obéi. On me disait ne dis pas ça, j’ai gardé tous ces mots en moi. On éduque ainsi toute femme à ne brûler qu’à maigre flamme quand elle rêve d’un brasier pour s’y jeter, pour s’y coucher. J’ai donc attisé l’incendie ; j’y brûlais avec mon mari quand aux fourrés où nous étions on nous mit en arrestation.
Une famille
La maudite blondasse, elle me l’a gâté. Lui, l’ami de toujours, rieur d’absurdités, si fin, spirituel, se dictant ce qu’il doit, elle me l’a changé en odieux bourgeois ! Il se rit désormais des tortures d’un homme, pauvre vieux que l’on prive de la moindre pomme pour étendre, gonfler, méchamment étirer la douleur de ses jours, au nom de sa santé !
Joseph
La femme qui s’ennuie peut être bien cruelle. Tout lui est distraction y compris les tourments d’un humble domestique aimant passionnément sa patronne qui joue à sculpter ses séquelles.
L’Auberge
Ils étaient deux qui gardaient la montagne. Ils étaient deux qui gardaient une auberge. L’un est sorti pour battre la campagne, jamais n’en vint : ne reste qu’un concierge.
Il était seul qui gardait la montagne. Il était seul qui gardait une auberge. Il rechercha Gaspard avec sa cagne ; seule sa voix du désert froid émerge.
Il était seul entouré de montagnes. Il était seul enfermé dans l’auberge. Et la folie qui peu à peu le gagne et qui le ronge et qui tôt le submerge.
Le vagabond
La misère est ogre aux cents faims, insatiable, irrassasiable. Un croc se plante et son voisin vide de tout autant la table.
Randel essaie d’y échapper, de gagner un argent honnête. Il prend la route, entame à pied une professionnelle quête. On se méfie du vagabond et on refuse de l’aider : il sombre dans les exactions et dans la criminalité.
Maupassant, c’est génial ; Maupassant, c’est la base ! Maupassant, c’est le mot qui sublime la phrase. Maupassant, c’est un œil qui saisit les défauts mais aussi les beautés et les rend comme il faut. Rassembler en un livre quatorze récits de la main de ce maître n’est pas un défi, pourtant on aurait pu, souci de cohérence, créer une unité plus marquée, plus intense que celle de l’auteur qui en est l’origine. Tout balancer au four n’est pas de la cuisine ! Car, pour qui s’y connaît, en titrant « Le Horla », on pense au fantastique en veux-tu en voilà. Mais le vrai titre ici, c’est Guy de Maupassant, les œuvres épurées de ce prince normand.
Par contre j’aime assez qu’il soit nu de critique. Le texte vaut pour lui sans qu’un autre l’explique. Il étale à nos yeux sa force primitive et ne peut s’orienter qu’à nos propres dérives.
J’ai moins bien accroché à la nouvelle « Amour » que j’ai trouvée banale et d’un bien maigre jour. Le récit s’y déclare un peu sensationnel, richesse d’émotions, étonnante nouvelle, mais ne remue au fond que de vieilles images déjà mille fois vues au temps du Moyen-Âge.
Bien peu m’a plu aussi la nouvelle « Les Rois ». Elle m’a semblé longue et me glissait des doigts comme un extrait trop long privé de son contexte. Toutes les distractions m’étaient plaisant prétexte.
J’ai été partagé quant à « Une famille ». Deux bons thèmes, pour moi, qui unis se gaspillent. Avec plus d’unité, il aurait plus de force : texte-zèbre ou jument vaut mieux que texte-zorse. La nouvelle n’est pas genre à hybridation, concentrant son propos sur une seule action. De plus le caractère du jeune Gontran n’a jamais affiché un esprit bienveillant qui eût donné son sens à l’histoire du vieux : Gontran d’un cœur ouvert deviendrait monstrueux. L’union de deux récits, ici inadéquate, a donc été menée de façon maladroite.
Un spécialiste
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 18 décembre 2014
1. « Le Horla « : un homme seul habitant une maison à Rouen se sent surveillé, menacé, et ce qui advint …
2. « Amour » : deux oiseaux, une femelle et un mâle, abattus lors d’une partie de chasse …
3. « Le trou » : dispute fatale entre deux pêcheurs …
4. « Sauvée » : une épouse prend son mari en flagrant délit par l’entremise de sa nouvelle servante …
5. « Clochette « : la tragique histoire d’une femme d’ouvrage lâchement abandonnée par son amant …
6. « Le marquis de Fumerol » : les derniers instants d’un franc noceur, libre penseur …
7. « Le signe « : une femme mariée qui fait la fenêtre (et pas le trottoir) …
( Vicieux comme je suis, c’est cette dernière que je préfère entre toutes)
Extraits de « le Horla » :
- Est-ce que nous voyons la cent-millième partie de ce qui existe ? Tenez, voici le vent, qui est la plus grande force de la nature, qui renverse les hommes, abat les édifices, déracine les arbres, soulève la mer en montagnes d’eau, détruit les falaises et jette aux brisants les grand navires, le vent qui siffle, qui gémit, qui mugit – l’avez-vous vu et pouvez-vous le voir ? Il existe pourtant.
- Quand nous sommes seul longtemps, nous peuplons le vide de fantômes.
quelle bonne nouvelle !
Critique de Krapouto (Angouleme Charente, Inscrit le 4 mars 2008, 79 ans) - 1 novembre 2014
Pourquoi les 2 versions du Horla ? pour qu'on voie la différence ? oui, on l'a vu mais on a surtout subi tout ce qui est identique. Toutes les oeuvres littéraires ont eu plusieurs versions, revues, corrigées, et on ne publie que la dernière !
Les nouvelles qui suivent sont de la même veine , le même filon de la démence, des hallucinations, des comportements irrationnels , et tous les maux passant dans sa tête.
Certaines sont captivantes, mais la série est lassante à la longue.
Et décidément j'ai du mal à me faire au style XIXème.
A toujours avoir à portée de main
Critique de Judas (, Inscrite le 7 février 2012, 30 ans) - 10 février 2012
Dans cette édition, il y a deux versions de "la Horla ", et la lettre d'un fou. La première parue en 1885, est une lettre, adressée à son docteur, où il se confesse ; lui raconte sa mésaventure, et achève sa lettre par une question "dites-moi ce que je dois faire?". la seconde ; en 1886, sous forme de récit, où la personne est rentré de gré dans un asile, et cette fois-ci encore il explique à des médecins ce qu'il lui arrive. enfin sous forme de journal intime; en 1887.
Personnellement, j'ai trouvé les deux premières versions réussies ; mais, il en reste que je préfère le journal, il y a un ordre chronologique, plus de détails et d'éléments. Il arrive à un certain point, où " la horla " se matérialise ou bien se personnifie , ça crée une confusion. Est-ce une fiction, un document ou bien un témoignage ?? Mais l'histoire en général reste la même, possédé par un double maléfique, qui le honte, qui lui détruit sa vie. A cette époque, ce genre de comportement se nommait " la folie ", ce qui est de nos jours, une dépression ou tout autre maladie nerveuse. Qui a une explication tout à fait compréhensive et prouvée scientifiquement. mais à l'époque, cela restait un phénomène, sans explication logique et rationnelle, les auteurs du 19 siècle l'ont utilisé comme sujet pour leurs romans fantastiques.
pour le reste du roman, les thèmes tournaient surtout autour de la folie (Un fou?, qui sait?, lui?. ..) ; la peur (la peur , auprès d'un mort, apparition ; la main, la main décrochée..) ainsi que l’obsession poussée (cas de divorce. la nuit. la chevelure ;. .. ) Qui remarquons-le ; chacune des obsessions des personnages se retournait contre eux ; jusqu’à les démolir intérieurement (belle leçon de vie !!) mais aussi des nouvelles, juste pour le plaisir d'écrire, je suppose, car elles n’ont pas de but précis à part de narrer comme "le loup" ou bien " le tic" ou encore sur l'eau".
En conclusion, Guy de Maupassant a voulu nous transmettre son idée de la folie. Un fait fantastique, les hallucinations; une chose inexplicable avec un soupçon de mystère. Ce que aujourd’hui on arrive à donner un nom à cette mystérieuse " folie". Alors nos enfants et futurs petits-enfants donneront-ils à leur tour un nom aux personnes que nous nommons de nos jours "Fou" ??
Un Maupassant Culte ou sa raison l'emporte.
Critique de Anonyme3 (, Inscrit le 6 septembre 2011, - ans) - 27 octobre 2011
Maupassant passionne, agace, angoisse, mais finit par émouvoir, distraire et passionner les lecteurs. Maupassant a écrit le HORLA en 1887, à une période de sa vie où la folie l'a emporté.
Le HORLA est une nouvelle où il rapporte ses angoisses et troubles par une sorte de journal : il sent autour de lui la présence d’un être invisible qu'il nomme le « Horla ». Au début lucide, il sombre peu à peu dans la folie en cherchant à se délivrer de cette emprise.
Nouvelle passionnante, qui nous en apprend beaucoup sur les troubles et les angoisses de l'auteur.
A lire, absolument pour tout fan de fantastique et simplement de belle écriture.
Bien écrit
Critique de Adrien34 (, Inscrit le 18 janvier 2009, 34 ans) - 27 décembre 2010
Paranoïaque
Critique de Nowhereboy (Rennes, Inscrit le 7 décembre 2010, 45 ans) - 22 décembre 2010
Bien entendu, à la lecture du recueil, la nouvelle qui lui donne son titre reste la plus frappante. Ma préférence va à la deuxième version, sous la forme du journal intime, entre raison et folie, qui nous fait vraiment entrer dans la tête du héros et qui maintient le doute sur l'existence réelle du Horla. Maupassant se révèle ici un maître de l'angoisse en rendant littéralement visible pour le lecteur l'être imperceptible, l'Autre insaisissable qui hante son récit. J’ai également beaucoup apprécié "La main d'écorché"… Un classique du fantastique, genre naissant à l’époque (cf. Edgar Poe).
Fantastique!
Critique de Rouchka1344 (, Inscrite le 31 août 2009, 34 ans) - 24 janvier 2010
Le Horla est un recueil de récits courts mais tellement bien écrit que certains vous glacent le sang. Toutes n'ont pas le même intérêt, certaines sont à laisser de côté (tout dépend de l'humeur du moment). Mais on s'amuse et Maupassant se révèle être un formidable conteur!
j'adore
Critique de Ingrid26510 (, Inscrite le 8 mars 2008, 37 ans) - 9 mars 2008
Inégal, mais Le Horla est un classique
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 27 février 2008
On retrouve trois versions de Le Horla : Lettre d'un fou (en 1885, sous forme d’une lettre adressée à un docteur), Le Horla (en 1886, sous forme de dialogues), Le Horla (en 1887, sous la forme d’un journal intime). Les deux premières sont intéressantes, envoûtantes même, mais la version de 1887 est plus complète et profonde. Le narrateur est persuadé qu’une présence invisible s’introduit dans sa chambre. Je ne veux pas trop révéler. C’est épeurant et c’est la nouvelle clé de ce recueil. Cette nouvelle a inspiré Lovecraft et plusieurs films d’extraterrestres.
La Main d'écorché est l’une des premières nouvelles de Maupassant, qu’il a publié en 1875 sous le pseudonyme de Joseph Prunier. Lors d’une soirée entre amis, un des convives ramène une main morte. Peut être qu’à l’époque ça n’était pas le cas, mais j’ai trouvé l’histoire prévisible et je préfère quand c’est plus gore, comme le récit des voleurs de tombes du Molosse de Lovecraft.
J’ai aimé quelques parties du Docteur Héraclius Gloss. C’est l’histoire d’un homme qui se questionne sur la réincarnation jusqu’à s’en rendre fou, il se rapprochera des bêtes au détriment des humains. J’ai aussi aimé la finale, mais l’ensemble est long et lent.
Sur l'eau est atmosphérique, mais j’ai trouvé le récit trop court pour embarquer, c’est le cas aussi de Le Loup. Il faudrait que je les relise.
« Coco, coco, coco frais! » est insignifiant. Un homme à l’article de la mort qui attend dire « Coco » est heureux parce que ça porte chance... L’histoire est courte, mais c’est trop long encore.
J’ai trouvé Suicides déprimant. Prévisible, non? C’était quand même intéressant.
Je me rappelle à peine de Magnétisme, Rêves et Conte de Noël. J’ai trouvé ces nouvelles très ordinaires.
Le recueil fini avec Auprès d'un mort, que j’ai trouvé drôle et visuel.
Ça se termine sur une bonne note. Quelques bonnes nouvelles, mais je préfère encore Boule de Suif. Je conseille ce recueil à ceux qui aiment Maupassant ou qui veulent découvrir Le Horla.
Histoires de fous.
Critique de TELEMAQUE (, Inscrit le 9 février 2006, 76 ans) - 10 novembre 2006
Dans cette édition du Livre de Poche nous trouvons trois nouvelles: deux versions du HORLA et la Lettre d'un Fou.
Maupassant a eu l' intuition de la folie, de ce qu'à son époque on nommait ainsi, faute d'un vocabulaire adapté. Puis la fin de sa vie en a été affectée, séquelle de la syphilis contractée en 1870. Les connaissances psychiatriques de son temps étaient réduites à l'hystérie comme symptôme observable et à divers types d'aliénation que l'on nommait à défaut "crétinisme", hébétude", "mélancolie" selon l'ampleur de leur manifestation.
Les expériences de Charcot sur l'hypnotisme découlaient de celles de son prédécesseur Messmer, mi-charlatan, mi médium qui avait exercé au siècle passé, le XVIII ème, et laissaient entrevoir la possibilité d'une interaction entre le mental et le physiologique. L'inconscient n'avait pas encore statut de vedette, Freud n'étant encore occupé qu'à en faire la découverte.
Un phénomène d'hallucination, de vision, de dédoublement pouvait donc être ressenti par le patient et le vulgaire comme d'origine para normale, et les symptômes de ce qui est reconnu aujourd'hui sous le nom de dépression nerveuse, forme la plus commune et la plus facilement traitable des "maladies de l'âme" laissaient la Faculté désemparée autant qu'elles laissaient désemparées les capacités intellectuelles de celui qui était, comme dans le "Horla" ou le "Journal d'un Fou" victime et témoin lucide de telles manifestations.
La mélancolie n'était pas reconnue comme le signe d'une pathologie, et les connaissances scientifiques de l'époque ne permettaient pas encore de nommer la schizophrénie.
Un aliéniste tentait d'éliminer les symptômes par de vigoureux traitements chimiques ou des douches froides, les malades les plus "agités", ceux affectés de "folie furieuse" étant soumis à la contention, à l'enfermement.
Le scientisme, la rationalité revendiquée qui marque l'époque s'accommodent mal de manifestations comme les hallucinations. La littérature s'en empare pour les faire figurer dans le domaine du fantastique, représentation objective et rassurante d'un phénomène inexpliqué.
Le domaine du fantastique s'ouvre donc lorsque l'hallucination laisse des traces matérielles, des preuves de l'intervention d'un double réel ou d'une créature qui serait l'émanation de quelque mystérieuse puissance ou volonté, sans que l'on sache vraiment s'il s'agit d'un prolongement de l'hallucination, ou de l'interprétation abusive de phénomènes tout à fait normaux.
Dans le Horla la "chose" qui visite le narrateur pendant la nuit, boit son eau, mais ne touche ni au vin ni aux aliments solides, elle se manifeste dans ce qu'elle choisit de "voler" au narrateur et lui amène comme la preuve qu'elle a une réalité, une présence, qui si elle n'a pas d'apparence physique n'en révèle pas moins une "existence".
C'est cette existence, non visible, mais cernable par les traces qu'elle laisse qui présente ce caractère fantastique.
Ce que l'on sait aujourd'hui des dérives de la raison, les apports de la neurophysiologie, de la neuropsychiatrie et de la biochimie du cerveau et du système nerveux en général, nous permet de ne pas considérer comme a-normal celui qui manifeste de tels troubles et d'en relier les manifestations à un dysfonctionnement qui prend le caractère d'une pathologie. La puissance de l'évocation peut, on le sait se traduire par des manifestations physiques, comme les stigmates.
Il n'en reste pas moins que dans le "Horla", le phénomène hallucinatoire devient contagieux, ce qui achève de le rendre inexplicable. Il résiste à toute la capacité de raisonnement critique dont disposait l'époque.
Faut-il voir dans ces nouvelles, si éloignées des sujets de prédilection de Maupassant, héritier de Flaubert, une passerelle entre réalisme et symbolisme? Y voir ce que l'on peut voir avec le recul dans le "Cri" de Munch: une sorte de prémonition de ce que sera le siècle qui s'annonce, le vingtième?
C'est un peu fou, non?
Cinquante Cinquante
Critique de Gahwem (Suisse, Inscrit le 4 mars 2006, 33 ans) - 21 mars 2006
Bravo quand même pour ce beau recueil
de quoi se poser des questions
Critique de Lecteur n°1 (, Inscrit le 10 juin 2005, 39 ans) - 26 décembre 2005
J'aime à la folie
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 10 mai 2005
Le fantastique agace autant qu'il passionne, et je me suis amusé, pour chacune d'elles, à inventorier les explications plausibles, s'il en a, à celles qui le seraient beaucoup moins. Cela permet un jeu d'enquête et d'invention très stimulant, tout en donnant la chair de poule.
Un des grands "rois" de la nouvelle...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 16 août 2002
Forums: Le Horla et autres récits fantastiques
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