Empire de Gore Vidal

Empire de Gore Vidal
(Empire)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Romans historiques

Critiqué par FranBlan, le 3 septembre 2011 (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans)
La note : 8 étoiles
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Début de l'impérialisme américain...

Ce roman historique débute à l’aube du XXe siècle à Washington, 1898 précisément. alors que le conflit armé sévit entre l’Espagne et Cuba et que les États-unis décident, judicieusement ou non, d’y intervenir…
C’est le début de l’impérialisme américain raconté par un grand homme de lettres, Gore Vidal, issu lui-même de la grande bourgeoisie américaine. ainsi que d’une famille d’hommes politiques influents.
Celui-ci est devenu un des grands stylistes de la littérature américaine. Politiquement, il dénonce fréquemment ce qu'il appelle "la politique impériale" des États-Unis…
Ce pavé littéraire démontre de façon remarquable la fascinante érudition politique que possède l’auteur et ce sujet domine pour la plus grande part ce récit, même si parallèlement, une part importante est aussi faite à l’instauration permanente du pouvoir de la presse écrite, sensationnaliste, instiguée par le magnat Randolph William Hearst. personnage présent tout au long du récit parmi plusieurs autres grands de cette fin de siècle: des présidents McKinley et Théodore Roosevelt, de John Hay, brillant et célèbre homme d’État, diplomate, auteur, journaliste, secrétaire personnel d’Abraham Lincoln; d’Henry Adams, grand historien dont le grand-père et arrière grand-père furent tous deux présidents, d’Henry James, figure dominante de la culture littéraire de l’époque sans oublier les illustres familles de la «Gilded Age» (Âge d’Or) qui composaient et régnaient sur la société américaine telles que les Astor, Rockefeller, Carnegie, J. P. Morgan, aussi surnommés du titre peu flatteur de «robber barons», les barons voleurs en raison de leurs fréquents abus de pouvoir, et de leurs pratiques financières, souvent peu soucieuses du code déontologique.
L’auteur introduit aussi parmi ces personnages historiques célèbres, des personnages fictifs: Caroline Sanford, une jeune et belle Américaine élévée en France, qui n’a pas l’intention de subir le sort que le puritanisme réserve aux femmes de son pays. Elle choisit de devenir propriétaire et rédacteur en chef du Washington Tribune…, son frère Blaise avec qui elle devra régler un conflit d’héritage; en ce qui me concerne, des personnages fictifs peu intéressants qui n’ajoutent rien d’indispensable… à une histoire bien riche en évènements
Je ne peux non plus qualifier cette lecture de passionnante; fascinante, captivante. enrichissante, édifiante, sûrement et au plus haut point, en dépit du fait que la politique n’intéresse réellement que les politiciens eux-mêmes et surtout, que cette lecture confirme l’acharnement des sociétés capitalistes plus de cent ans plus tard dans leurs comportements les plus vils…, corruption, interventionnisme, globalisation sauvage, abus de pouvoir, etc,
Constat très affligeant s’il en est un, mais aussi un espoir timide en certains êtres à l’esprit exceptionnel qui réussiront, osons y croire, à éviter plus qu’un déclin de ces sociétés arrogantes, à éviter tout simplement leur autodestruction.
Empire, dans son ensemble est une formidable docu-fiction historique, la chronique d’une société américaine en pleine mutation, brillamment écrite par un des plus grands auteurs américains.

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Les éditions

  • Empire [Texte imprimé], roman Gore Vidal traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard Joulié
    de Vidal, Gore Joulié, Gérard (Traducteur)
    le Livre de poche / Le Livre de poche. Biblio Roman
    ISBN : 9782253129448 ; 18,07 € ; 24/02/2010 ; 826 p. ; Poche
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