Une Anglaise à bicyclette de Didier Decoin
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Wounded Knee
note de l'éditeur:
"Tout commence par un massacre d'Indiens en décembre 1890 dans le Dakota du Sud. Jayson Flannery, un photographe anglais veuf de son état, recueille une petite fille de trois ans dont la mère a été victime du massacre. Il songe bien sûr à confier Emily à un orphelinat, s'apprête à reprendre son paquebot pour l'Angleterre, mais il ne repartira pas seul et décide d'enlever la petite Emily aux soeurs qui l'ont prise en charge. On les retrouve tous les deux dans un manoir du Yorkshire où Jayson a toujours vécu. Emily grandit, va à l'école, apprend à lire. Tous dans le village se posent mille questions à son sujet. Jayson l'a-t-il adoptée, kidnappée ? Viendra-t-on un jour la chercher ? Un policier mène son enquête, s'obstine et s'entête à rechercher les véritables origines d'Emily. Jayson comprend bientôt que, s'il veut donner une véritable identité à son Indienne d'Emily et donc des papiers et donc une appartenance sociale, il n'a d'autre choix que celui de l'épouser. Le mariage sera grandiose et mettra fin à la suspicion de tous, y compris celle du policier.
Emily rêvait d'un cheval, dans sa corbeille de noces elle trouve une bicyclette. Jayson ne pouvait imaginer que ce cadeau de mariage allait changer la destinée d'Emily. Elle commence par rouler pendant des heures, puis pendant des jours, puis pendant des nuits. Au terme de ses randonnées, elle fait une découverte spectaculaire : deux fillettes de quatorze et seize ans dans un village lointain prétendent fréquenter des fées au bord d'une rivière. Tout le monde a envie de les croire, Emily la première. Le père des jeunes filles, lui aussi photographe, demande à ses enfants de photographier la preuve de ce qu'elles avancent. Les fillettes s'exécutent et rapportent cinq clichés stupéfiants. Le village où a grandi Emily avait des doutes sur sa véritable identité, l'Angleterre toute entière va se diviser en croyants et non-croyants de l'existence des fées. Dans cette Angleterre qui entre dans les années folles de l'après-Première Guerre mondiale vieillit Sir Conan Doyle, qui se console et se passionne jusqu'à l'obsession pour le spiritisme. Cette fabuleuse histoire de fées tombe si bien dans sa vie. Il y croira dur comme fer, en fera son dernier combat et entraînera Emily dans la protection de la vérité et des mensonges des petites filles..."
Mise en page romanesque du mystère du cercle, rond comme une légende ou un ballon de vin capiteux. Au début étaient les tentes rondes des Indiens supposées protéger de toutes les catastrophes meurtrières. On s’assoit en rond autour du feu, on compte les saisons, on danse, on interprète les volutes de la fumée magique, on raconte en rond les légendes solaires… La sagesse serait-elle ronde?
Emily, l’émule parfaite et sombre d’une My Fair Lady est insaisissable. Elle semble tout connaître d’instinct. Devenue grande, elle se marie avec la nature et trouve sa vérité à coups de pédales. Elle est fascinée par les engrenages complexes des deux roues de la bicyclette reçue comme cadeau de noces. Deux mondes qui courent vainement l’un derrière l’autre, sans jamais se rejoindre. Emily tourne sans relâche autour de son village d’adoption, avide de vérité. Elle découvre alors l’attrait mystérieux du maître des tables rondes… Jayson, son bienfaiteur s’enferme dans le cercle infernal de ses souvenirs et celui encore plus toxique de la jalousie. L’angoisse de la perte lui serre de plus en plus la gorge, ses poisons intérieurs se déversent dans son esprit. Cela finira par de tristes ronds dans l’eau. Mais elle a cette vigueur étrange, cette soif de vivre vrai, et s’embarquera, puisque la terre est ronde… refaisant son chemin à l’inverse, pour boucler la boucle indispensable à sa condition d’Indienne.
Un roman vif, vivant et crépitant. Poétique par moments. Alors que le projet initial de l’artiste photographe était au début de peindre l’omniprésence de la mort à Wounded Knee lors des horribles massacres des Indiens, le voici qui peint comme un entomologiste tous les stades du développement féminin. Le masculin courrait-il inlassablement derrière le féminin ? Le cercle de la vie semble immuable, le concept du retour, éternel. Le ton est farceur, sarcastique, irrévérencieux, tonique: l’esprit de Voltaire, carré et pointu qui se serait abandonné au charme rond des anglo-saxons. Le temps d'une volute!
Les éditions
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Une Anglaise à bicyclette [Texte imprimé], roman Didier Decoin,...
de Decoin, Didier
Stock
ISBN : 9782234062641 ; 8,85 € ; 01/06/2011 ; 336 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (5)
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Du rôle de la bicyclette dans l’éducation d’une femme
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 9 novembre 2015
On passe insensiblement, comme par un fondu enchaîné, du registre épique, au registre gentiment libertin, et au registre merveilleux, tout en restant dans un univers typiquement « british » . C’est celui d’une petite ville du Yorkshire, à une époque où l’automobile arrive dans les campagnes, où certaines femmes s’émancipent, se débarrassent de leur corset, et font de la bicyclette - dont certains disent que sa pratique peut provoquer chez elles certains « dérèglements » ….
Autour des 2 héros Emily et Jayson, gravitent de pittoresques personnages secondaires : le constable Tredwell, le docteur Leppers, Mrs Brook . Pas de longues descriptions chez Decoin, plutôt des scènes où grâce à quelques traits et grâce à de savoureux dialogues se dessine le quotidien de Chippingham . En bon scénariste qu’il est, il ouvre aussi son intrigue par petites touches sur la vie culturelle et sociale de Londres et de l’Angleterre des années 1910.
Un bel écrin pour les deux personnages principaux de cette version moderne du mythe de Pygmalion ! Un vrai plaisir de lecture !
Trop superficiel.
Critique de HakuRyoku (, Inscrit le 9 juin 2010, 60 ans) - 14 octobre 2012
Désarçonnant
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 19 octobre 2011
Enfin, j’ai trouvé la deuxième partie déroutante. La fin me paraît tourner en queue de boudin. Sans dévoiler toute l'histoire, on dirait que l’auteur perd le fil de son histoire et de ses idées pour s’égarer sur une autre route. Et de se demander où il veut en venir...
Magique...
Critique de Isis (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans) - 18 octobre 2011
Didier Decoin prouve une fois de plus ses merveilleux dons de conteur, tout en mélangeant allègrement les genres : aventures, poésie, documentaire, roman d’amour…Chaque lecteur y trouvera son compte et son plaisir.
Ce kaléidoscope littéraire, haut en couleurs et en émotions fortes, rehaussées de pointes d’érotisme plus ou moins appuyées - ce qui surprendra certains, sous la plume de cet auteur «bien pensant» - se déguste comme un joli conte… pour adultes.
Il faut en tout cas laisser la magie opérer et son cartésianisme au vestiaire pour profiter à plein de ce livre onirique et lumineux : une petite île de douceur au milieu d’un océan de livres, plus tragiques et sombres les uns que les autres, en cette Rentrée littéraire.
Une belle imagination, un conte charmant
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 30 septembre 2011
Les approximations historiques de l'auteur sont vite pardonnées et compensées par le charme indéniable du récit et l'amour qu'il semble porter à tous ses personnages. Même l'apparition inopinée de Sir Arthur Conan Doyle dans une bonne partie de l'histoire ne surprendra pas le lecteur.
Une lecture rafraîchissante !
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