Electre de Jean Giraudoux
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre , Littérature => Francophone
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Encore un bon Giraudoux
Jean Giraudoux reprend ce mythe classique, tout en verve et en humour, humour que j’ai eu la chance de connaître avec La guerre de Troie n’aura pas lieu. J’ai trouvé Electre beaucoup plus sombre, mais plus forte aussi.
La pièce commence quand Oreste, fils de la reine Clytemnestre et du roi des rois Agamemnon, revient incognito à la demeure familiale, vingt ans après qu’il ait été banni (les raisons ne sont pas connues). Il ignore que son père a été assassiné à son retour de Troie par Clytemnestre et son amant Égisthe. Sa soeur Électre veille à mettre à la lumière la vérité et faire naître en lui un sentiment de justice et de vengeance...
J’avais hâte de voir la tournure qu’allait prendre le mythe. C’est un de mes mythes grecs préférés et mon coeur a toujours appartenu à Clytemnestre, mère d’Iphigénie. Iphigénie sacrifiée aux dieux par son père, le puissant roi Agamemnon, pour des vents favorables le menant à Troie... Et, par extension, j’ai toujours détesté Électre, miss pureté, miss justice, alors que son père était loin d’être un saint à mes yeux... Pour Oreste, je l’ai toujours vu comme étant plus un instrument de sa vengeance que quelqu’un avec une personnalité propre. Donc, j’ai toujours eu un parti pris pour Clytemnestre et jamais Électre, alors j’ai lu la pièce avec ce filtre-là.
Je crois que le dramaturge laisse de la marge peu importe du côté qu’on soit, il détaille les points forts et les points faibles de la défense de chacun des protagonistes et j’ai trouvé ça très bien. C’est une excellente pièce et je la recommande.
« LE MENDIANT. C'est que si l'âme d'une fille, par le plus beau soleil, se sent un point d'angoisse, si elle renifle, dans les fêtes et les siècles les plus splendides une fuite de mauvais gaz, elle doit y aller, la jeune fille est la ménagère de la vérité, elle doit y aller jusqu'à ce que le monde pète et craque dans les fondements des fondements et les générations des générations, dussent mille innocents mourir la mort des innocents pour laisser le coupable arriver à sa vie de coupable! Regardez les deux innocents. C'est ce qui va être le fruit de leurs noces : remettre à la vie pour le monde et les âges un crime déjà périmé et dont le châtiment lui-même sera un pire crime. »
Les éditions
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Electre [Texte imprimé], pièce en deux actes, 1937 Jean Giraudoux préf. de Jean-Pierre Giraudoux commentaires et notes de Jacques Body
de Giraudoux, Jean
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253001294 ; 4,69 € ; 01/11/1967 ; 192 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (3)
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Un mythe relaté avec humour
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 25 décembre 2018
Or, sous les atours d'un étrangers aux premiers abords non identifié, Oreste revient, et obtient ainsi des renseignements croisés sur la famille royale. Quand Electre le reconnaît, elle se fond en haine contre sa mère envers qui elle tient des pensées funestes, alors qu'elle manquait elle-même se marier au jardinier au début de la pièce, la justice intervenant étrangement dans ces affaires, en estimant de la morale et de la santé d'esprit des impétrants aux noces.
Ce drame antique est restitué avec verve, humour, à l'instar des qualités découvertes dans La guerre de Troie n'aura pas lieu. Inquiétante autant que drôle, cette pièce instruit, rappelle ses classiques et divertit.
Réécriture d'un mythe antique...
Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 17 février 2013
Oreste, le fils unique banni, il ne reste plus qu’ Électre. Aussi Égisthe veut-il la marier… Bon débarras.
C’est sans compter avec le retour d’Oreste… Dès lors Electre n’est plus que haine et désir de vengeance dans le conflit qui l’oppose à sa mère. Ni l’un ni l’autre ne savent comment leur père est mort. La pièce tourne à l’enquête policière en même temps qu’elle évoque la condition de la femme dans notre monde contemporain ; et c’est la toute la modernité de Giraudoux.
Une pièce qui fut donnée pour la première fois le 13 mai 1937 au Théâtre de l'Athénée dans une mise en scène de Louis Jouvet. Une réécriture d’un mythe antique qui ne manque pas de nous questionner.
Inégal
Critique de Perlimplim (Paris, Inscrit le 20 mars 2011, 48 ans) - 10 août 2011
Malheureusement, à la dernière de l'acte premier, Giraudoux offre au Mendiant un monologue où il renoue avec une de ses grandes faiblesses: une écriture plus sophiste que véritablement profonde. Le "Lamento du jardinier" qui sépare les deux actes, puis le second acte ne renoue pas tout à fait avec la réussite d'un premier acte fort percutant. La longue intervention d'Egisthe montre que l'oeuvre s'essouffle, que Giraudoux peine à offrir un prompt dénouement au drame qu'il a noué. Les lieux communs envahissent la scène, et seuls quelques passages comme le monologue de Clytemnestre parviennent à saisir le lecteur. Un second acte qui, dans son ensemble, déçoit et ne tient pas les promesses du premier. Une oeuvre frustrante, inégale, où tous les éléments pour faire un chef d'oeuvre étaient pourtant réunis.
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