Serena de Ron Rash

Serena de Ron Rash
(Serena)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Isad, le 15 mai 2011 (Inscrite le 3 avril 2011, - ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 685ème position).
Visites : 6 154 

Une femme sans vergogne

Livre très dur dont les personnages principaux sont des gens sans scrupule qui se croient tous les droits et écartent tout ceux qui les gênent. L’histoire est entrecoupée de commentaires de forestiers qui commentent les événements qui se déroulent sous leurs yeux. Et ceux qui s’opposent meurent tous.

Lors de la grande crise, Pemberton rencontre Serena à Boston où il est venu régler la succession de son père. Il épouse cette belle femme qui refuse de parler de son passé, est instruite et n’a pas froid aux yeux. Il l’emmène dans les montagnes de Caroline du Nord où elle l’aide à exploiter la concession forestière qui lui appartient avec 2 associés. Très vite, elle annonce son ambition d’aller au Brésil. Elle incite son mari à faire taire ses faibles scrupules et il élimine un de ses associés qui allait probablement vendre ses parts à une association qui militait pour la création d’un parc naturel. Elle sauve la vie d’un forestier, Galloway, qui lui est désormais tout dévoué. Elle va s’en servir comme homme de main contre ceux qui quittent l’exploitation ou ont été incompétents.

IF-0111-3701

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Dommage

5 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 28 décembre 2019

Serena est la quatrième publication de l'excellent Ron Rash que je recommande à qui veut m'entendre (avec une exception près... : celle-ci).
Édité à l'emporte pièce par le Masque pour la traduction francophone, cette version truffée de fautes d'orthographe grossières est presque une insulte aux lecteurs. J'espère que l'édition de poche aura corrigé ces horreurs.
Quant au contenu, certes on aurait pu pardonner un premier roman aussi pénible en le mettant sur le compte de l'erreur du débutant mais venant d'une plume qui enfanta UN PIED AU PARADIS et le sublime CHANT DE LA TAMASSEE... cela demeure un mystère.
Donc voici l'histoire : Serena et George Pemberton exploitent une entreprise de déforestation dans les Smoky Mountains de Caroline du Nord. Les ouvriers meurent beaucoup d'accidents mais qu'importe ! Le crash boursier de 1929 a créé un flot de main d’œuvre prêt à tout pour ne pas mourir de faim. Le couple ne se préoccupe que des ses investissements.
Il y a quand même quelques fausses notes dans leur parcours. Surtout cet enfant que son mari a conçu avant leur mariage qui demeurera infécond. En grandissant le petit devient le portrait craché du père et cela est un vrai camouflet pour Serena.

Qu'en penser ? Malgré le grand respect que je voue à cet écrivain hors norme j'ai envie de pleurer de lire un tel camouflet. Quel dommage !

Ce que femme veut !

8 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 24 novembre 2019

L'action se situe en Caroline du Nord (les Appalaches) pendant la Grande Dépression (1930) aux états-unis.
Pemberton, riche exploitant forestier, déboise et déforeste sans limite. Un capitalisme extrême qui détruit la Nature sauvage.
Il rencontre Serena, une femme forte, volontaire qui ne souhaite pas accompagner son mari mais prendre les rênes de l'exploitation, de la région et rapidement de... son couple.
Une femme qui va surpasser son capitaliste de mari et ce sans aucun scrupule.
Assistée de son homme de main Galloway, elle s'impose comme la patronne. Extorsions, chantage, meurtres; rien ne l'empêche d'avancer.
Le cynisme de Pemberton commence à vaciller, son épouse lui fait peur.

Un roman qui ne prend son envol qu'après 300 pages. Une fois le décor planté et les personnages installés, l'action prend le pas et on ne s'ennuie pas une seconde.
2 histoires parallèles: celle de Serena et Pemberton en quête d'expansion et celle de Rachel et son bébé (le fils caché de Pemberton) en fuite pour éviter une mort programmée.
Comme souvent chez Ron Rash, la Nature est omniprésente, magnifique et violente tout comme les personnages qui y évoluent.
Un excellent moment de lecture.

Méchante femme, vraiment

8 étoiles

Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 3 septembre 2015

"Serena" est un bon roman. Il se lit facilement et avec plaisir. Le couple dont Serena est une des composantes est véritablement « infernal ». Rien à voir avec « Bonny et Clyde » mais le nombre de victimes que ces deux-là ont sur la conscience vaut bien les tueries pratiquées par les héros penniens, bien pire même car ils sont en quelque sorte cautionnés par la nouvelle société qui se met en place aux Etats-Unis juste après la crise qui a culminé en 1929. Serena est une tueuse, bien pire que tout personnage féminin faisant partie des héroïnes de polar ou de western (pourquoi pas !). Quand elle a franchi le premier pas c’est-à-dire attirer dans ses filets celui qui deviendra son mari, plus rien ne l’arrête : ni les hommes qui vivent autour d’elle dans le contexte d’un environnement machiste (la scierie), ni les lois humaines ou celles de Dieu, ni les sentiments ou la simple humanité. C’est une « panthère » ! Rien que pour vivre à côté d’un tel personnage (mais tout de même à une certaine distance, je vous le conseille), le roman vaut la peine d’être lu.
Par contre, à partir du moment où les éléments « historiques » sont bien « posés », mis en place par l’auteur, les manœuvres de Serena et Pemberton, leurs aventures, leurs règlements des problèmes à la manière de la Mafia (avec un tueur plus attaché à Serena qu’un chien), le roman perdra -pour moi- un peu de sa richesse et les personnages (ceux qui restent) un peu de leur vérité.
Cet avis avec les dernières restrictions ne sont qu’un des aspects de ce roman très riche d’un bon auteur : voir aussi et surtout « Un pied au Paradis ».

Quelle femme!

9 étoiles

Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 26 octobre 2014

Tout l'art de Ron Rash réside dans le fait que lorsqu'on le lit, on fait partie intégrante de son monde et on participe malgré nous à l'aventure qu'il nous propose. Dans cette nouvelle immersion au milieu des Appalaches, il nous dépeint les portraits d'une poignée de personnes aux ambitions multiples, dont la très remarquée et remarquable Serena. Actrice de second rôle au début de l'histoire, elle fait rapidement ses preuves et devient la pierre angulaire de toute la communauté. Grâce à un caractère fort et déterminé, elle est la maîtresse qui décide du sort des autres. Quand Serena veut, Serena obtient et peu importe la manière. Autour de ce personnage froid et pragmatique, on découvre les décors d'étendues boisées. La vie quotidienne y est rude et dangereuse. Les hommes travaillent dur par tous les temps. Mais l'avenir de cette région reste dépendant des conflits commerciaux, financiers et même sentimentaux des riches propriétaires et donc de... Serena!
L'écriture dense et agréable de Ron Rash a réussi une nouvelle fois tous ses effets sur moi. Outre une femme inoubliable, elle a créé une ambiance, un univers qui m'a déconnecté de la réalité le temps de sa lecture. Je me suis évadé dans les forêts de la Caroline du Nord des années 30, et j'ai respiré...

serena, figure mythologique

9 étoiles

Critique de Alud (, Inscrite le 19 janvier 2009, 48 ans) - 31 mai 2011

Si les premières pages nous évoquent un peu "Tess d'Uberville" de T.Hardy, ce roman prend vite l'allure d'un récit mythologique que Serena magnifique et implacable déesse du carnage va porter jusqu'au bout. Ne manque rien à cette fable, un couple enivré par l'amour et le pouvoir, un choeur antique formé par les ouvriers bûcherons, une voyante, un homme des basses oeuvres et une "héroïne" modeste qui résiste à la pulsion de mort baignant le récit.
Magnifique fable allégorique sur la puissance enivrée d'elle-même où se confrontent une violence pure de l'exploitation de la nature et des hommes et le respect obstiné du vivant.
L'auteur ne juge jamais ses personnages, son écriture est précise, dense et rigoureuse. Très bonne lecture!

Forums: Serena

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Serena".