Le requiem des abysses de Maxime Chattam
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Léviatemps 2, le retour
En automne dernier, Maxime Chattam nous a offert "Léviatemps", un roman qui, sous un titre assez réussi et original, nous offrait une intrigue policière assez glauque se passant dans le Paris de 1900, en pleine Exposition Universelle. "Léviatemps" n'est pas le meilleur roman de son auteur, mais il n'est pas non plus le moins intéressant (pour moi, "Le Sang Du Temps"). Néanmoins, de par son début un peu lent (les 100 premières pages sont moyennement intéressantes) et son côté un peu bavard, rajoutez à cela, des chapitres étonnamment longs parfois (15 à 25 pages pour certains, là où Chattam nous avait habitués à des chapitres plus concis), de par tout ça, donc, "Léviatemps" avait un peu déçu son monde.
Sorti très dernièrement (le 4 mai dernier), "Le Requiem Des Abysses" est la suite directe de "Léviatemps". Comme l'auteur l'a dit sur son blog perso, et comme il le dit en avant-propos, ne lisez pas ce livre si vous n'avez pas lu "Léviatemps", car vous n'aurez que la moitié du plaisir de la lecture (ça, c'est moi qui le rajoute).
C'en est vraiment la suite directe, ça se passe en 1900, on y retrouve Guy De Timée, écrivain amateur de crimes (pour un roman noir qu'il peine à écrire) et Faustine, prostituée énigmatique dont Guy est épris. Tous deux, après les évènements tragiques et violents du premier tome, se sont retirés dans un château du Vexin, Elseneur, château appartenant à Maximilien Hencks, chasseur professionnel et relation de Guy (le nom du château, et du gardien du château - Yorick - font évidemment penser à une fameuse pièce de Shakespeare), non loin de Magny-en-Vexin et La Roche-Guyon.
Un jour, une famille entière est massacrée, horriblement, selon une sorte de rituel fou et sanguinaire. Guy, interloqué par ce crime atroce, décide d'enquêter, au grand dam de Faustine, qui aspire à un peu de répit, de repos, de calme. Rapidement, Guy estime que le tueur, qu'il appelle Croquemitaine d'après des indices trouvés sur la scène du crime, n'est pas banal.
Parallèlement, à Paris, entre momies disparaissant des musées et spirites se faisant étrangement tuer, il se passe aussi d'étranges choses, de bien sinistres choses.
Pour Guy et Faustine (mais surtout Guy), rescapés de la folie d'Hubris, qu'ils ont tué, l'enfer n'est pas fini...
Point positif de ce roman : il est nettement, mais alors nettement meilleur que "Léviatemps", c'est même le meilleur Chattam depuis "La Promesse Des Ténèbres", voir depuis "Les Arcanes Du Chaos". Le suspense est à son comble, les personnages, attachants, existent, on prend plaisir à retrouver Guy et Faustine (un lien entre eux et le couple Joshua/Juliette de "L'Âme Du Mal" existe, saurez-vous le trouver ? - un autre lien avec ce roman existe, via le nom du médecin, Faulsôme, qui fait penser à celui de la légiste, Folstom). Niveau glauque, on est servi, les crimes sont atroces, les descriptions aussi, l'ambiance est au rendez-vous.
En revanche, GROS point noir qui m'empêche de donner la note maximale : pourquoi une telle accumulation de paragraphes mono-phrases, de ces petits paragraphes d'une seule ligne ?
Il y en a à outrance, parfois une vingtaine par page.
Ca fait parfois penser plus à une liste qu'à un roman !
Chattam se relâcherait-il ?
Ca fait un peu comme ce que je viens de faire ici, en fait, mais en plus long, et vraiment trop souvent.
TROP souvent.
VRAIMENT trop souvent.
A chaque chapitre, en fait.
Si.
Mis à part ce détail quand même un peu gênant (je me retiens de ne pas retirer un point au lieu d'un demi-point, mais je m'en tiens au demi-point, le roman étant vraiment fort), le roman assure totalement. Un excellentissime cru chattamesque, donc !
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Les éditions
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Le Requiem des abysses
de Chattam, Maxime
Albin Michel
ISBN : 9782226221414 ; 22,30 € ; 04/05/2011 ; 454 p. ; Broché
Les livres liés
Le Diptyque du temps- Leviatemps
- Le requiem des abysses
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Les critiques éclairs (12)
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Le Mal à la campagne
Critique de Koolasuchus (Laon, Inscrit le 10 décembre 2011, 35 ans) - 8 mars 2020
Ce qui est bien par contre c'est que plusieurs questions laissées en suspens trouvent ici leur réponses, ce qui se passe à Paris est vraiment haletant et cela nous permet de revoir pas mal de têtes déjà connues. De plus malgré quelques passages un peu longs on reste quand même facilement pris par l'histoire. Nous avons donc droit ici à un véritable conclusion mais j'avoue que je garde quand même une petite préférence pour Léviatemps car j'avais vraiment aimé l'ambiance de l'Exposition Universelle.
Intrigue passionnante !
Critique de Lélou (, Inscrite le 9 février 2014, - ans) - 9 février 2014
L'intrigue est passionnante et très bien trouvée !
Bien que n'ayant pas lu le livre qui le précédait (cf : le Léviatemps) , cela n'a pas été un obstacle à la compréhension du récit.
De plus le personnage de Guy de Timée est attachant.
Néanmoins la chute du livre m'a laissée sur ma faim ...
il est temps d'en finir
Critique de Seb (, Inscrit le 24 août 2010, 47 ans) - 20 juillet 2013
On peut le lire sans avoir lu « Leviatemps »
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 2 juillet 2013
Pour autant, « Le requiem des abysses » a sa vie propre et peut être lu indépendamment.
France ; le Vexin puis Paris, en 1900 (c’est l’Exposition Universelle). Guy de Timée s’est exilé, mis au vert, au château d’Elseneur, dans le Vexin, accompagné de Faustine, sa compagne de cœur et de galères, comprend-on, des galères survenues dans « Leviatemps », chez son ami Maximilien Hencks, notable local, hobereau à l’ancienne et chasseur à ses heures. Guy de Timée est écrivain et l’on comprend qu’il est tout aussi bien là pour écrire, trouver la sérénité nécessaire, que pour récupérer des émotions de « Leviatemps ».
Mais les atrocités le rattrapent, et des familles entières se trouvent progressivement affreusement décimées dans les environs d’Elseneur. Guy de Timée, à qui sa fonction de romancier semble conférer le rôle de « profiler » du début du XXème siècle, ne peut résister au besoin de s’impliquer dans ces enquêtes – curieusement, notons-le, déconnectées de la suite et seconde partie du roman qui se déroulera dans le Paris 1900. Maxime Chattam ne nous épargne rien (comme si une espèce de « course à l’échalotte » du plus cru était lancée entre polaristes modernes), et il faut avoir une sacrée imagination tordue pour imaginer de telles choses. Le point culminant est atteint lorsque Faustine est enlevée, alors même que le responsable des atrocités vient d’être identifié et tué. Mais où est Faustine ?
Notre Guy de Timée est persuadé qu’il a besoin de revenir à Paris pour tout faire pour sauver celle qu’il aime. Il y revient et là … c’est comme un second roman qui commencerait dont le seul lien avec la première moitié serait l’enlèvement de Faustine.
J’imagine que ceux qui ont lu « Leviatemps » retombent sur leurs pattes et voient d’innombrables clins d’yeux au roman précédent …
C’est une enquête que va mener Guy de Timée, toujours autant « profiler » et Maxime Chattam en profite pour nous balader dans le Paris 1900. Ca a un petit côté rétro agréable …
C’est long néanmoins. Fort long et un peu « borderline » concernant la crédibilité. « Les brigades du tigre » sans le halo romantique. « Les brigades du tigre « en prise directe avec la viande qui saigne …
plongée dans les abysses de l'âme humaine
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 12 novembre 2012
Par contre, j’adhère toujours aussi peu au personnage principal, que je trouve caractériel et mégalomane et je ne trouve pas du tout crédible qu’un écrivain s’improvise aliéniste et aboutisse à des résultats acceptables. J’ai trouvé intéressante l’idée de le voir plonger dans ses propres abysses, mais ce filon n’a pas été spécialement exploité par l’auteur.
La lecture du Requiem des Abysses est prenante, et j’ai passé un bon moment, mais ce ne sera pas mon Chattam préféré !
Passionnant
Critique de Avanni (, Inscrit le 9 août 2008, 60 ans) - 4 juin 2012
La suite
Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 25 avril 2012
Bonne description des années 1900....... mais un peu long.
A lire pour son originalité et pour connaitre un autre univers de maître Chattam.
Un vrai plaisir...
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 23 mars 2012
Vraiment gore , les crimes sont bien décrits et pour un peu on arriverait à distinguer les odeurs et à voir voler les mouches.
Concernant le tueur, une bonne surprise qui a le mérite d’être crédible.
J'ai une petite préférence pour la trilogie du mal mais ce n'est qu'une question de goût.
Un très bon Chattam, auteur que je lis toujours avec un grand plaisir
un peu déçue ...
Critique de Tetedelivres (, Inscrite le 31 août 2011, 40 ans) - 1 septembre 2011
Un décor sombre, lugubre et frissonnant amplifié par les enquêtes de Guy qui se font de nuit. Les pages défilent, on est tout de suite happé par cette atmosphère, ce morbide ( sans être glauque ), le Mal ... à croire qu'on en veut toujours plus.
Arrivé au 3/4 du livre, on bascule de nouveau à Paris, sur les traces du Léviatemps avec son thème initial " le temps ". J'avoue je suis restée très perplexe sur ce retour à la capitale qui change radicalement la tournure et l'ambiance du roman. J'ai mis du temps à adhérer aux nouvelles histoires ( momie, l'occulte ... ) qui pour moi n'avaient vraiment rien à voir avec les autres 3/4 du roman. Je me demandais même où l'auteur voulait nous emmener. C'est vraiment à la fin que j'ai compris .... malheureusement, cela a gâché mon plaisir du début.
Mais peu importe, Chattam restera toujours dans ma top liste quoi qu'il advienne !!
Comme toujours étonné!
Critique de Christophe30 (Bruxelles, Inscrit le 25 janvier 2009, 49 ans) - 30 juillet 2011
Le retour de GUY
Critique de Gardigor (callian, Inscrit le 27 avril 2011, 47 ans) - 21 juin 2011
La suite est intéressante et les différents décors sont parfaits.
L'écriture est toujours aussi limpide et facile à lire.
Mais on est loin de vivre une histoire aussi prenante que la trilogie du mal. Il manque peut être un peu plus de sentiment et surtout d’approfondir les réelles sensations des acteurs même si l'initiation de Guy dans le côté obscur reste accrocheuse.
Peut être faudrait-il moins de passages sanguinolents et plus de suspense via un détail plus poussé des personnages et de l'intrigue.
Donc pour moi un Chattam sympathique, plus complet que leviatemps, mais avec un manque de reliefs sur l'intrigue et les personnages.
Mais si vous êtes un inconditionnel de Chattam comme moi, vous pouvez y aller les yeux fermés.
Prenez le temps de le lire
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 30 mai 2011
Guy de Timée, écrivain obsédé par la définition du Mal et Faustine, la jolie prostituée sont en villégiature dans la vallée du Vexin, chez leur ami Maximilien Hencks. Là, à l'écart de la frénésie parisienne et des fastes de l'exposition universelle de 1900, ils pansent leurs plaies après une enquête qui leur aura fait découvrir l'horreur la plus absolue.
Mais, semblant poursuivi par une mauvaise étoile, un assassin de la pire espèce assassine effroyablement une famille d'un petit village voisin. Pour Guy de Timée, c'est l'occasion d'étudier à nouveau le comportement déviant d'un assassin. Il se propose d'aider la police locale, peu habituée à ce genre de mises en scène, avec sa technique de profiler, nouvelle pour l'époque. Stoppons là le résumé de ce roman qu'il est difficile de lâcher tant il est prenant.
Après avoir décrit le Paris de 1900, Maxime Chattam excelle à présent en nous décrivant un petit village très France profonde, un autre monde par rapport à la capitale. L'auteur est très fort pour poser ses décors. Et que dire de son imagination. Avec ce roman, on va de fausses pistes en fausses pistes et le suspense est garanti à chaque fin de chapitre.
Cependant comme l'a dit Bookivore, à raison, je vous conseille de ne pas lire ce roman avant d'avoir lu Leviatemps. Ce Requiem des Abysses est un peu meilleur que le précédent, mais le précédent a l'avantage de poser les personnages, les décors. En reliant les deux, on voit que Chattam a su réaliser un crescendo impressionnant.
J'ai été surpris positivement par la conclusion ainsi que par un final des plus visionnaires.
Pour ce qui est du style fait de petites phrases de quelques mots. Je trouve personnellement que cela donne du rythme à l'histoire. Une très bonne lecture...
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