Anthologie de poésie coréenne de Ko Chang-Soo (Co-auteur), Seo Jeong-ju (Co-auteur), Kang Woo-sik (Co-auteur), Han Yong-woon (Co-auteur)

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Asiatique

Critiqué par Fellenzo, le 2 avril 2011 (Inscrit le 21 octobre 2010, 50 ans)
La note : 9 étoiles
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Mots, images qui nous mènent en voyage

J’apprécie la poésie pour sa capacité à créer des mondes, des visions, des images avec des mots. Et ces images, ces visions, ces mondes possèdent un sens qui, justement, me permet de voir et comprendre différemment le monde qui m’entoure. Je suis curieux d’expériences nouvelles, c’est pourquoi j’ai été intéressé par cette anthologie de poésie coréenne.

Dans le quatrième de couverture, on nous annonce que ce recueil est constitué de « soixante-cinq poèmes incantatoires de trente-six auteurs de renom, telle une fenêtre ouverte sur la poésie contemporaine que l'on peut lire en Corée du Sud. »
Incantatoire est bien le terme approprié tant certains des poèmes enchantent les sens et l’esprit. D’autres semblent des hallucinations où la nature et les corps, les mots et la chair, les êtres humains et les choses s’emmêlent, se fondent, fusionnent dans la douleur ou l’étonnement comme dans « Jeu d’imagination » :
« Quand je hurle des sons qui ne sont pas des sons,
Leurs cris s'attisent en moi, comme une tige
Dans mes vaisseaux sanguins, serrant mes entrailles,
Et pèsent comme un sac de sable dans ma chair
Moi aussi, j'écris un poème dans mon corps. »

Ou encore avec sérénité et complicité dans « Méditations sur un nuage » :
« Ma mère est devenue un nuage
Qui se ballade avec mon père devenu une rivière »

De façon mystérieuse et symbiotique dans « le jardin botanique de mon corps » :
« Je marche à la dérobée dans le jardin botanique,
Celui de mon corps,
En regardant les yeux des arbres à la dérive
Dans le ciel en moi comme les étoiles dans le ciel nocturne »

Ou dans le stupéfiant « le zelkova transparent » :
« Dans la cour avant, du hall d’études de Sungyang,
J’ai marché dans le ciel vide de l'arbre de zelkova
Qui élevait des feuilles vertes.
L'arbre zelkova de mon corps
Poussait lentement en moi. »

J’ai également beaucoup apprécié la beauté imagée de certains vers :
« Les traces laissées par des hordes d’oiseaux
Alors qu'ils volaient dans le ciel vide
Désormais scintillent comme des étoiles. »
Mais cette anthologie ne nous ouvre pas seulement à des beautés déstabilisantes, des visions surprenantes où le bouddhisme y apporte du sens, mais aussi au quotidien des poètes, à leur inquiétudes, leurs interrogations sur le monde et la société. Parfois avec humour.
Dans cet ouvrage on peut également découvrir une artiste coréenne, Ho Younghwa, à travers quelques dessins à l’encre et des peintures à l’huile. L’article « l’agonie de l’homme racine », en fin de livre, par le traducteur et auteur de la préface, Antoine Coppola, m’a beaucoup intéressé. Notamment parce qu’il apporte quelques clés pour décrypter cette œuvre étrange.

Bien que d’une centaine de pages, cette anthologie est un ouvrage dense et complet sur la poésie coréenne contemporaine.
Lire de la poésie c’est souvent une invitation au voyage, la découverte d’autres horizons… que ce soit celle d’une autre intimité, d’une autre conception de la vie, d’une autre culture, d’un autre univers. Avec cette « anthologie de la poésie coréenne», le voyage et le dépaysement, la rencontre et la découverte de l’Autre sont au rendez-vous.

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