Daisy Miller de Henry James
( Daisy Miller)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles
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Un exquis portrait de femme
Winterbourne, un Américain, fait la connaissance dans un hôtel de Vevey, en Suisse, d'une jeune compatriote, Daisy Miller, accompagnée de sa mère et de son jeune frère, « étonnamment, admirablement belle » (il ne cessera à chaque rencontre de la trouver plus belle, signe d'une indéniable attirance) à qui il porte immédiatement beaucoup de respect, malgré sa condition inférieure à la sienne et la conduite parfois effrontée qu’elle affiche. Ensemble ils visiteront un château; visiblement ils se plairont mais devront être séparés quelques mois.
Winterbourne retrouve Daisy Miller à Rome cette fois mais accompagnée d'un soupirant « décoratif » qui semble fort intéresser la jeune femme et qu’elle trimballe partout, en faisant jaser.
Cependant Winterbourne continue malgré cette liaison de lui témoigner son amitié. Enfin il les découvre à la tombée du soir au sein du Colisée.
En passant de la Suisse à l'Italie, l'auteur varie les points de vue de son alter ego sur la jeune femme. Proche de conclure, du moins un flirt, dans la première partie, l'Américain est contraint ensuite de jouer les seconds rôles (il y a « Du côté de chez Swann » avant la lettre dans la seconde partie), de défendre malgré tout l'honneur de Daisy Miller contre les tenants d’une convention stricte en matière de moeurs. On a apprend par exemple qu’il était extrêmement indécent à cette époque de se promener en compagnie d'une jeune femme dans les rues de Rome. C'est le récit (paru en 1878) d'une drague avec ses rapprochements mesurés, ses espoirs déçus par un obstacle soudain, qu’on sait temporel, mais qui va produire des atermoiements somme toute nuisibles à l'entreprise poursuivie.
Dans les dernières lignes, on sent que l'auteur se démarque de Wintebourne qui, apprend-on, détournera vite son esprit de Daisy Miller mais pas le lecteur car, par le sort qui lui est réservé, elle incarnera pour toujours la figure de la jeune femme qui met son plaisir au-dessus des règles sociales, ce qu'on pourrait appeler une jeune femme légère si ce qualificatif n'était pas dépréciatif.
Daisy Miller est aussi bien une jeune femme d'aujourd'hui. Qui sait d'ailleurs si vous ne l'avez pas déjà rencontrée !
Les éditions
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Daisy Miller [Texte imprimé] Henry James trad. de l'américain par Michel Pétris
de James, Henry Pétris, Michel (Traducteur)
Gallimard / 2 [euros]
ISBN : 9782070422050 ; 4,02 € ; 02/01/2002 ; 98 p. ; Poche -
Daisy Miller [Texte imprimé] Henry James présentation, notes, bibliogr. par Julie Wolkenstein trad., chronologie par Jean Pavans
de James, Henry Wolkenstein, Julie (Editeur scientifique) Pavans, Jean (Traducteur)
Flammarion / G.F.
ISBN : 9782080711465 ; 7,00 € ; 01/06/2001 ; 181 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (7)
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La chandelle par les deux bouts
Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 18 octobre 2014
Cette nouvelle est joliment écrite, j'aime beaucoup l'écriture d'Henry James, dont je continue à découvrir l'oeuvre.
Le vilain petit canard !
Critique de THYSBE (, Inscrite le 10 avril 2004, 67 ans) - 28 février 2005
Winterbourne décrira Miss Daisy Miller en « friche ». Une belle façon d’interpréter son indépendance. Qui a raison ? Le jardinier à l’Anglaise ou le jardinier à la Française ?
C’est toute la question. Qui traque le mieux la mauvaise herbe ?
Je découvre les oeuvres de Henri James. Cette nouvelle écrite au début de sa production littéraire, est assez simple tout en étant du style de l’époque ou l’on s’adresse au lecteur pour lui rappeler certains détails cités plus en avant. On est pris par le récit.
Une étrange et séduisant petite chose
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 26 juin 2004
Je partage donc l'avis des lecteurs précédents, à ceci près que la discussion entre Saule et Jules à propos des styles d'Edith Wharton et d'Henry James me laisse sur ma faim... Si l'on veut vraiment comparer ces 2 auteurs, il me semble qu'une 1ère difficulté réside dans l'ampleur de leurs oeuvres. Tant Henry James qu'Edith Wharton nous ont laissé une oeuvre abondante, et de qualité variable. Dans le cas d'Henry James, on peut de plus noter une évolution stylistique très marquée entre "Daisy Miller" (1878, le 1er roman publié), et les grands romans de la fin de sa vie (Les ailes de la colombe (1902), Les ambassadeurs (1903)). Il faudrait donc se mettre d'accord sur ce que l'on compare: les oeuvres de jeunesse ou les oeuvres de la maturité, les chefs-d'oeuvre ou les ratages (dans cette dernière catégorie, la palme revient à mon avis à Henry James: il n'y a vraiment rien à sauver dans "L'Américain" qui n'est qu'un catalogue de clichés d'un manichéisme primaire). Et pour finir, je dois dire que la remarque de Jules qui qualifie l'écriture de Henry James de "plus directe" me laisse perplexe (mais encore une fois, peut-être que nous n'avons pas lu les mêmes livres). Le qualificatif "direct" est bien le dernier qui me viendrait à l'esprit pour décrire le style d'Henry James dans ses derniers grands romans: des phrases très longues, coupées par des incises, et qu'il faut parfois lire 2 fois avant d'en enregistrer le sens, alors que les relations entre les personnages sont littéralement décrites entre les lignes et qu'il faut une sorte de 6ème sens perpétuellement en éveil pour ne rien rater des savantes manoeuvres, des tentatives de manipulation et des relations de domination-soumission qui sont au coeur des intrigues de ces romans. A mon avis, c'est tout sauf direct. Et c'est d'ailleurs ce qui rend ces romans si fascinants: un monde de turpitudes, de calculs sordides, l'horreur de la lutte pour le pouvoir, tout cela dissimulés sous des dehors si policés...
grain de poivre
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 11 octobre 2003
A Jules
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 10 octobre 2003
Oui, je préfère Henry James
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 10 octobre 2003
Daisy Miller, belle et ingénue jeune américaine
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 9 octobre 2003
Mais Miss Miller n'a pas bonne réputation, sans que l'on sache dans quelle mesure cette mauvaise réputation est méritée. A cette époque la limite entre être spontanée et être délurée était très fine. Il suffisait pour une jeune fille de se balader seule avec un homme pour se brûler auprès de la bonne société.
Malgré cette fâcheuse réputation, Winterbourne défend la jeune femme. Mais ses atermoiements font que celle-ci se trouve un autre chevalier servant, un bellâtre italien avec lequel elle ose s'afficher en rue. Et notre jeune Winterbourne ne sait plus quoi penser quant à l'innocence de cette jolie flirteuse... Il n'empêche que le lecteur se forgera sa propre opinion et que celle-ci ne manquera pas d'être favorable à Daisy Miller.
Cette nouvelle est disponible dans la collection bilingue ce qui est très agréable pour lire dans le texte sans passer trop de temps dans le dictionnaire. Au départ je me suis intéressé à Henry James parce que j'ai appris qu'il était très proche d'Edith Wharton qui est ma grande découverte du moment. Contrairement à Jules qui, dans sa critique de "Les metteurs en scène" d'Edith Wharton, disait préférer le style d'Henry James, je trouve chez Edith Wharton un petit quelque chose de plus, au niveau du style, de l'humour et de la finesse. Mais il n'empêche que cette nouvelle est très réussie et que l'auteur réussi un portrait drôlement attachant d'une jeune américaine craquante.
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