Marina de Carlos Ruiz Zafón
( Marina)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Un Zafon comme on les aime !
A-ha, me direz-vous, un nouveau Zafon ! Oui et non, car celui qui paraît aujourd’hui a été initialement écrit en 1999, donc avant le célébrissime « L’ombre du vent »… « Marina », sans l’égaler, m’a en tout cas davantage convaincue que « Le jeu de l’ange ».
Nous sommes dans les années 1980, à Barcelone, lieu privilégié par Zafon pour situer ses aventures. On peut déjà faire ici une pause, car le Barcelone de Zafon est intriguant. Les maisons y sont souvent décaties, si pas carrément en ruine, les jardins, à la végétation indomptée, deviennent des lieux incertains, les statues ont l’air vivantes et les cimetières … ah, les cimetières ! Abandonnés, glauques au possible, ils communiquent au lecteur une impression glaciale et maléfique…
C’est dans cet univers … charmant … qu’évolue un jeune homme de quinze ans, Oscar. Oscar loge dans l’internat lié à son école. Dès que l’occasion se présente, accompagné la plupart du temps par un de ses co-pensionnaires, il s’échappe de l’institution pour arpenter la ville et y découvrir ses secrets. Mais voilà qu’un jour, c’est en solitaire qu’il fuit l’internat. Lors de cette balade, il est attiré par un jardin qui, au-delà des grilles qui le protègent, semble prometteur de toute une série de mystères. D’autant plus que la maison qu’il cache n’est pas dénuée d’intérêt non plus. Oscar s’aventure donc dans les lieux et l’inspection terminée, pense à partir lorsqu’il entend la plus douce des voix qui chante. Il entre donc dans la maison pour découvrir d’où vient cet air divin. Ses yeux captent les moindres détails, dont une montre, cassée, qu’il prend en mains… C’est à cet instant qu’il se rend compte qu’une silhouette, installée dans un fauteuil, se tourne vers lui. Effrayé, il prend les jambes à son cou, emportant la montre dans sa précipitation. Quelques jours plus tard, il revient sur les lieux, bien décidé à rendre la montre. Il fait alors la rencontre de la jeune fille de la maison, Marina.
Et c’est par elle que l’aventure réelle va commencer. Car Marina l’emmène dans un cimetière désolé, ignoré de tous et donc à l’abandon. Installés dans un coin discret d’où ils aperçoivent les moindres recoins du lieu sinistre, ils voient une étrange dame, vêtue de noir des pieds à la tête. Un capuchon empêche malheureusement de distinguer ses traits et son attitude, mystérieuse, fascine nos deux curieux. Comme chaque dernier dimanche du mois, elle se penche et dépose une rose rouge sur une pierre tombale sans nom, seul le dessin d’un papillon noir aux ailes déployées la caractérise… Intrigués, Oscar et Marina suivent cette femme et aboutissent à un jardin d’hiver, une serre où ils repèrent immédiatement le dessin du même papillon noir… L’odeur nauséabonde qui se dégage du lieu n’est pas assez forte pour les dissuader d’entrer. Très vite, ils se rendent compte de leur erreur : des ombres bougent autour d’eux, menaçantes et glacées. Tremblants et terrorisés, ils finissent par distinguer des pantins, incomplets, qui pendent du plafond. Ils tombent également sur un vieil album de photos qui, toutes, représentent des êtres atteints de profondes malformations… Un bruit indistinct, mais hostile, finira de les épouvanter et c’est à toutes jambes qu’ils déguerpissent…
Ni l’un ni l’autre ne pourra en rester là de ce mystère. Le papillon noir ne leur laissera plus de répit et l’aventure dans laquelle ils vont mettre les pieds va les emmener dans un monde dérangeant, aux nombreuses énigmes. Revisitant le passé pour trouver un sens à leurs découvertes successives, ils vont petit à petit reconstruire l’histoire d’un homme, Mihaïl Kolvenik, dont le génie s’est transformé en pure folie…
Que dire de Zafon ? Quel talent ! Quelle imagination ! Le récit, captivant à souhait, aborde quantité de personnages dont le passé éclaire quelques zones d’ombre tout en en créant d’autres. Zafon est décidément un maître du suspense… Et quand il aborde la relation entre Oscar et Marina, il sait se faire discret, suggestif et délicat. Car là aussi, bien sûr, il y avait matière à créer du mystère, un bien triste mystère…
Les éditions
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Marina [Texte imprimé], roman Carlos Ruiz Zafón traduit de l'espagnol par François Maspero
de Ruiz Zafón, Carlos Maspero, François (Traducteur)
R. Laffont
ISBN : 9782221116524 ; 2,10 € ; 20/01/2011 ; 303 p. ; Broché -
Marina [Texte imprimé] Carlos Ruiz Zafón traduit de l'espagnol par François Maspero
de Ruiz Zafón, Carlos Maspero, François (Traducteur)
Pocket / Pocket jeunesse
ISBN : 9782266225786 ; 6,60 € ; 05/01/2012 ; 310 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (18)
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Terriblement efficace
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 23 mai 2015
Carlos Ruiz Zafon est très bon, c'est palpitant et efficace. Mais mon préféré de l'auteur reste tout de même" l'Ombre du vent", peut-être parce qu'il y avait la découverte de l'auteur.
marina
Critique de Raph4 (, Inscrite le 20 mai 2013, 37 ans) - 20 mai 2013
La justesse des mots.
Critique de Evelyne04 (, Inscrite le 18 mars 2013, 37 ans) - 18 mars 2013
Je suggère ce livre aux amateurs de littérature fantastique.
Style Zafon
Critique de GiLau (Annecy, Inscrite le 18 septembre 2010, 61 ans) - 24 février 2013
Je n'ai à aucun moment été "embarquée" par l'histoire quelque peu compliquée et puis les histoires d'amour tragiques sans parler de la fin plutôt tristounette.
Le livre refermé, je n'ai ressenti aucune tristesse à laisser l'univers dans lequel j'espérais m'immerger.
Zafon c'est une marque forte de style d'écriture, une ambiance dans laquelle on souhaite plonger, avec Marina il y avait très peu d'eau dans la piscine...
Un roman captivant dans les ruelles d'une Barcelone fantasmagorique
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 12 août 2012
Oscar Drai, adolescent interne au pensionnat, aime à errer dans les rues de la ville chargées d'une mythologie inquiétante. Au gré de ses promenades solitaires, il entre un jour dans une vieille maison, attiré par la voix chantante d'une femme. Effrayé par ce qu'il voit ou projette, il s'enfuit en détenant entre ses mains une montre qui n'est pas la sienne. Il faut bien la rendre ! Cette demeure est celle de German et de sa fille Marina, personnages qu'il va apprendre à connaître. Cette rencontre décisive entrainera les deux adolescents dans les bas-fonds des ruelles espagnoles à la poursuite de mystères qui les dépassent.
Ce roman n'est pas destiné qu'aux adolescents, loin de là ! Certaines scènes seraient sans doute même choquantes. Le lecteur est captivé par cette histoire, ne parvient pas à se détacher du roman tant l'envie de connaître la suite se fait forte. Carlos Ruiz Zafon maitrise le rythme de la narration et chaque fin de chapitre repose sur une découverte ou un rebondissement qui invite à poursuivre. Ce n'est pas un simple roman fantastique, il atteint certaines oeuvres de qualité. On y voit un clin d'oeil au Frankenstein de Mary Shelley avec un personnage prénommé Maria Shelley. On n'est pas loin non plus de l'univers d'Edgar Poe et des contes d'Hoffmann. L'univers angoissant et presque poétique parfois, n'est pas san rappeler l'univers du "Labyrinthe de Pan" et les films d'Alfonso Cuaron.
Carlos Ruiz Zafon a écrit un roman passionnant, un roman divertissant bien ficelé et est surtout parvenu à créer sa propre Barcelone, son propre univers. C'est tout son talent !
excellent
Critique de Culturiste (, Inscrit le 23 juillet 2012, 63 ans) - 11 août 2012
Les morts ne reposent pas toujours en paix
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 5 août 2012
Ici, il va plus loin, s’aventurant dans le territoire de Lovecraft avec des monstres tout droit sortis de l’univers du grotesque. L’histoire est mignonne et bien ficelée, quoique parfois hâtive. La fin m’est apparue inutilement mélodramatique. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un divertissement fort agréable. L’imagination y est reine, ce qui est plutôt rare dans la littérature contemporaine.
Un livre pour la jeunesse ?
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 8 juillet 2012
Dès les premières pages, le charme de Zafon opère : l’ambiance de mystère s’installe très vite, le style fait rêver (« Le fantôme de Gaudi sculptait dans le ciel de Barcelone des nuages impossibles sur un azur qui blessait les yeux »).
Oscar, profitant de ses heures de liberté, quitte son pensionnat pour errer dans les rues de Lisbonne avec une préférence pour les vieilles maisons et les jardins à l’abandon. Il fait la connaissance de Marina. Les deux adolescents vont suivre une femme mystérieuse, découvrir un lieux inquiétant et s’enfoncer dans le cauchemar d’une histoire ancienne et terrible.
C’est un mélange d’intrigue policière, de fantastique, de science-fiction, que le style et la maîtrise de Zafon arrivent tout juste à maintenir à la limite du gore. C’est aussi un roman sur l’amour, avec des moments de bonheur, un roman sur la lutte prométhéenne que mène l’homme contre la maladie, la souffrance et la mort.
Pour en revenir à la question que je me posais au début : ce n’est pas un roman « Jeunesse » car il y a suffisamment de profondeur et poésie pour combler un adulte. Côté jeune, je le conseille à ceux qui sont déjà assez aguerris pour affronter cimetière, rues glauques et créatures du Dr Frankenstein tout en les invitant à ne pas y voir que le côté Chair de poule : ce roman initiatique est bien plus profond que cela !
PS : félicitation pour la photo de couverture de l’édition Pocket Jeunesse qui retranscrit si bien l’ambiance.
un roman préparatoire à L'ombre du vent?
Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 15 novembre 2011
Le style emporte d’emblée … mais j’ai préféré de loin «L’ombre du vent », écrite plus tard par CR Zafon pour son souffle initiatique, sa profondeur et son intemporalité qui dépasse le cadre historique qui sous-tend le roman. Son envergure étonnante.
Ici le livre fourmille d’araignées, d’odeurs insupportables, de cadavres, de cimetières, de maisons abandonnées, d’incendies,de fioles, de créatures mi-humaines tout pour plaire à des jeunes en quête de sensations fortes, façon Halloween. C'est une entrée dans le fantastique, mais on regarde les mécanismes sans se faire aspirer par un souffle. Il faudrait y ajouter de l’amplification poétique ou une musique comme celle de Paul Ducas, car alors la folie qui se déploie dans le personnage qui veut jouer à Dieu deviendrait vraiment monstrueuse et poignante. Et le voile de la mort qui s’insinue de toutes parts dans l’humain serait encore plus révoltant.
On cherche aussi sans y parvenir, à comprendre jusqu’à la fin quels rapports unissent la jeune et belle Marina et son père avec ces revenants de cimetière. No clues. Sauf l’injonction de ne pas combattre la mort jusqu’à la folie ? Maybe.
Un roman d’atmosphère, de mystère, une intrigue policière et une histoire d’amour, et surtout, au plus profond, la lutte désespérée de l’humain contre l’absurdité de la maladie. Mais il y a dans le roman comme dans la vie des moments de grâce qu’il faut savoir saisir et savourer à l’infini : « Cette nuit-là, Mikhaïl m'a raconté qu'il croyait que la vie accorde à chacun de nous quelques rares moments de bonheur total. Ce sont parfois des jours, parfois des semaines. Parfois même des années. Tout dépend de la chance. Leur souvenir nous accompagne à jamais et se transforme en une contrée de la mémoire où nous tentons de retourner le reste de notre existence sans jamais y parvenir. Pour moi, ces moments resteront toujours au cœur de cette première nuit où nous nous sommes promenés dans la ville. » Et on s’y attarde avec délices.
L'atmosphère Zafon...
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 5 novembre 2011
Le roman "Marina" se situe au carrefour des deux périodes d'écriture de l'auteur.
Il porte évidemment l'ambiance "Ruiz Zafon": sombre (on imagine du noir et blanc) mais tellement poétique, surnaturelle mais tellement humaine.
Il hérite aussi des oeuvres précédentes avec une approche plutôt enfantine et candide même si certaines scènes ne sont pas conseillées aux plus jeunes.
Pour ce qui est de mon ressenti, "Marina" me confirme dans le plaisir de déambuler dans cette Barcelone, et de voyager à travers les contes magiques créés par Zafon.
L’atmosphère Zafon est vraiment un endroit où j'aime me retrouver...
Peut-être aurait-il dû titrer ce livre "Kovelnik" plutôt que "Marina"
Critique de AntoineBXL (Bruxelles, Inscrit le 9 août 2008, 45 ans) - 11 juillet 2011
Avec "Marina", l'auteur nous emmène dans une Barcelone encore plus noire et terrifiante. La sauce prend, c'est vraiment génial!
Si un jour, il pense à porter cette histoire au cinéma, j'espère qu'il prendra le réalisateur du "thriller" de Mickael Jackson!
J'ai pourtant été déçu par une toute petite chose de rien du tout: la fin. Pendant des dizaines de pages, Zafon prend le temps de tisser un suspense autour de Marina et surtout de son père German. Leur vie semble remplie de zones d'ombre. Rapidement je me suis convaincu que Marina ou German devait nécessairement avoir un lien avec la trajectoire de Kovelnik. J'ai attendu (en vain) que cette liaison me soit dévoilée. En plus, l'histoire principale se conclut une trentaine de pages avant la fin du livre, ce qui me renforçait encore plus dans l'idée que quelque chose devait encore nous être dévoilé. J'haletais... Et puis finalement rien de tout ça! S'il y avait eu ce petit plus, je serais monté à 4.5.
Ce que j'adore par dessus tout chez cet auteur, c'est quand il fait une pause dans sa narration pour nous conter l'histoire passée d'un de ses personnages! Un mini roman dans le roman.
On retrouve la plume de Zafon avec plaisir
Critique de Rouchka1344 (, Inscrite le 31 août 2009, 34 ans) - 23 mai 2011
Mais ce que j'ai vraiment mais alors vraiment apprécié, c'était de retrouver le style de Zafon, sa façon de raconter une histoire qui a chaque fois m'émerveille. Il a un véritable de don de conteur, ses histoires sont comme je les aime : des histoires d'êtres torturés, des histoires sombres, de vengeance, de rédemption, de folie, mais surtout des quêtes initiatiques qui font grandir le héros.
Alors même si le livre a par moment des faiblesses, on est de suite happé par l'histoire, par ces mystères, par sa noirceur, par son gothique.
Vive le prochain de Carlos !
Pas mal...
Critique de Nb (Avion, Inscrit le 27 août 2009, 40 ans) - 20 avril 2011
Pas mal de personnages vite évoqués, et une histoire un peu tarabiscotée. Le côté "science-fiction" m'a un peu dérangé (même si je n'ai rien contre ce genre littéraire).
Seul le dernier chapitre m'a touché; dommage que cette partie de l'histoire n'ait pas été développée davantage.
Du même auteur, j'ai préféré, et de loin, "L'Ombre du Vent".
Un livre agréable et attachant
Critique de Laurent63 (AMBERT, Inscrit le 15 avril 2005, 50 ans) - 21 mars 2011
C'est un bon moment que l'on passe en compagnie d'Oscar et Marina, et les lecteurs ne seront pas déçus par ce nouveau roman de cet auteur. Décidément il n'arrête pas d'offrir ses plus belles lettres à la littérature espagnole.
Délirant.
Critique de Charly (, Inscrit le 1 novembre 2008, 61 ans) - 13 mars 2011
Oh Carlos!!!
Critique de Kafooo34 (, Inscrit le 20 janvier 2010, 43 ans) - 25 février 2011
Marina
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 21 février 2011
L'intrigue et l'histoire entre le jeune Oscar et Marina sont très prenantes.
J'aime toujours autant l'écriture de Zafon qui fait ressortir cette atmosphère si particulière et si imprégnante qui fait le charme de ses romans .
Pour ma part en dessous de "l'Ombre du Vent" mais un cran au dessus du "Jeu de l'Ange", "Marina" n'en demeure pas moins un très bon roman, prenant, agréable à lire et qui ne devrait pas décevoir les fans de l'auteur catalan.
du grand Zafon!
Critique de Prouprette (Lyon, Inscrite le 5 février 2006, 40 ans) - 11 février 2011
Jusqu'à la fin on ne connaît pas le dénouement, on se demande ce qu'il peut encore se passer car rien ne paraît vraiment figé et irréversible...
Et pourtant on ne peut malheureusement pas changer la fin :(
Encore une fois pas déçue par cet auteur que j'apprécie de plus en plus!
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Etais-je le seul à attendre une liaison German-Kovelnik? | 1 | AntoineBXL | 11 juillet 2011 @ 16:23 |