La rivière du hibou et autres contes de Ambrose Bierce
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles
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De l'excellent et du très ennuyeux
Un recueil de 25 nouvelles de ce maître du fantastique aux États-Unis, dont sa plus connue, la nouvelle titre, que j’ai tellement entendu les oeuvres des artistes qu’elle aurait influencé (Jorge Luis Borges, Adrian Lyne, M. Night Shyamalan, William Golding, David Lynch, Terry Gilliam...) qu’évidemment je me doutais bien de la tournure que prendrait l’histoire, alors je n’ai sûrement pas été aussi transportée que si j’avais été dans l’ignorance (mais est-ce que j’aurais lu le recueil et fait d’autres excellentes découvertes ? enfin, peut-être que oui, car j’ai grandement apprécié son Dictionnaire du diable). Certes, pour plusieurs l’auteur est obscur, mais il a été affectionné par plusieurs grands noms de la littérature (dont Kurt Vonnegut qui considère La rivière du hibou comme la plus grande nouvelle de la littérature américaine). Je ne saurais dire si La rivière du hibou est la meilleure nouvelle américaine (j’adore trop Edgar Allan Poe, Lovecraft et Bradbury, pour affirmer ça), mais c’est vrai qu’elle est quelque chose.
Pour son style d’écriture, d’ambiance et d’histoire, ça se rapproche beaucoup d’Edgar Allan Poe dont il a été grandement inspiré (La chute de la maison Usher...), les contes d’horreur de Maupassant (Le Horla...), les contes cruels d’Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, son humour noir, E.T.A. Hoffmann... Aussi, la guerre civile américaine, la guerre de sécession (1861-1865), sert souvent d’arrière-plan (si pas de premier) de ses nouvelles, il faut savoir que le nouvelliste y a été officier (puis lieutenant) pour le camp anti-esclavagiste et son expérience des combats transpire beaucoup dans ses écrits.
Ses nouvelles sont souvent bizarres, difficiles à comprendre et mériteraient grandement une relecture (car l’auteur est très friand d’un retour de situation final qui jette un regard totalement différent sur l’histoire). Même si je n’ai aucun regret de ma lecture, j’ai trouvé ça inégal, mais d’un côté, soit je trouvais ça extrêmement ennuyeux, soit j’adorais avec passion, pas de milieu.
Je ne sais pas pourquoi mon édition (Les humanoïdes associés) a décidé d’inclure des illustrations d’Heinrich Kley en plein milieu des histoires avec qui elles n’avaient aucun lien (une femme dansant nue sur des patins à glace avec un lézard géant ? non mais d’où est-ce que ça sort !?). Il en avait peu, mais ça dérangeait plus la lecture qu’autre chose. « Le rapprochement avec Bierce s’imposait assurément... » Vraiment ?...
En tout cas, c’est un recueil que j’ai aimé, qui m’a fait vivre beaucoup d’émotions et dont je vais en garder plusieurs images...
« "Il en est des sons comme des couleurs. À chaque extrémité du spectre solaire, le physicien peut déceler la présence de ce que l'on connaît comme les rayons "actiniques". Ils sont porteurs de couleurs - couleurs intégrales dans la composition de la lumière - que nous sommes incapables de discerner: L'oeil humain est aussi un instrument imparfait; sa portée est limitée à quelques octaves seulement de "l'échelle chromatique" réelle.
"Je ne suis pas fou; il existe des couleurs qu'il nous est impossible de voir.
"Et - mon Dieu protégez-moi! - cette satanée créature est de ces couleurs-là!" »
Les éditions
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La rivière du hibou et autres contes de Ambrose Bierce
de Bierce, Ambrose
les Humanoïdes associés
ISBN : 9780785950776 ; 01/01/1978 ; 138 p. ; Broché
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