La saison des mangues introuvables de Daniyal Mueenuddin

La saison des mangues introuvables de Daniyal Mueenuddin
(In other rooms, other wonders)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Asiatique

Critiqué par Débézed, le 18 janvier 2011 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (54 914ème position).
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Un doux lit pour les intégristes

Au cœur du Pakistan, entre Lahore et Islamabad, après l’indépendance et la partition, à travers une série de nouvelles, l’auteur raconte la geste de la richissime famille KK Harouni et de ses très nombreux serviteurs. Une galerie de portraits hauts en couleurs et en saveurs pour mettre en scène tous les vices qui corrompent cette société de grands féodaux qui n’a pas su gérer l’héritage britannique et qui a préparé le lit des intégristes.

La corruption est déclinée sous toutes ses formes : collusion, trafics et abus d’influence, concussion, pression de toutes sortes, et tout ce qui est nécessaire pour maintenir cette caste féodale aux pouvoirs au détriment des petites gens qui voient leur situation se dégrader de jour en jour sous l’œil parfaitement indifférent de ses barons hautains et inaccessibles. Même l’amour et les mariages ancillaires ne permettent aucunement de franchir les barrières entre les castes, l’ascenseur social est définitivement grippé. « Ma famille n’est rien, Je n’ai qu’à obéir. » Mais, le danger frappe à la porte de ses seigneurs anachroniques, les nouveaux enrichis de la filière industrielle les contestent de plus en plus sérieusement et menacent de les reléguer dans les champs de l’histoire.

On dirait que l’auteur, sujet pakistano-américain, cherche à pointer le doigt sur cette caste qui a accaparé fortune et pouvoir, sans jamais se préoccuper de son peuple, sombrant dans une décadence irréversible où même les histoires d’amour ne sont plus possibles. Roméo et Juliette n’ont pas plus de chance à Lahore ou Islamabad qu’à Vérone et Mueenuddin nous fait bien comprendre que la passion n’est qu’un état éphémère, un luxe, qu’il faut vite déguster avant que la réalité rattrape le rêve.

L’ambition et l’espoir n’appartiennent pas à ce monde, seule la résignation est envisageable, il ne faut pas vivre au-dessus de sa caste pour ne pas attirer le malheur. « Il lui avait donné de quoi vivre au-dessus de son état et de quoi espérer, trop d’ailleurs. »

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Portraits de l'Inde

5 étoiles

Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 21 octobre 2011

« La saison des mangues introuvables » est un recueil de nouvelles dont l’intérêt principal est de dresser le portrait de la société pakistanaise contemporaine. Ces différentes histoires ont pour élément commun le personnage de K.K. Harouni, propriétaire terrien autour duquel gravitent des employés, des relations, et bien sûr une famille. Les vies des différentes personnes évoquées rebondissent d’une histoire à l’autre, créant un fil narratif très intéressant, même si bien sur, comme c’est souvent le cas dans les nouvelles, certaines sont moins attachantes que d’autres. Mais que ces hommes et ces femmes soient riches ou pauvres, maîtres ou serviteurs, tous connaissent espoirs et désillusions et se retrouvent alors – sur ce point au moins – sur un pied d’égalité. L’auteur montre une tendresse touchante à l’égard de ses personnages dans ce livre dont la lecture plaisante ne devrait toutefois pas me laisser un souvenir impérissable.

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