Cette interrogation est à la conclusion de ce tome 3. J'y reviendrai. Pour Rémond le XX° siècle court de 1914 à 1989, de la première rupture de la première guerre mondiale (35 belligérants) à le deuxième qui est l'éclatement de l'URSS. Il dresse un panorama des deux guerres mondiales qui ont fait de ce siècle le plus sanglant de l'histoire: leurs origines, leurs déroulements, leurs conséquences avec toujours un esprit de synthèse et une remarquable hauteur de vues. Son optique est résolument internationale et l'on voit bien que le sort de la France se trouve dans la scène mondiale. D'autres immenses mouvements de fond ont traversé le siècle: l'établissement du communisme et sa perte de prestige, le fascisme, les démocraties libérales, la guerre froide. Ensuite il décrit la décolonisation, le réveil de l'Asie, l'avancée de l'Islam et du monde arabe, l'avenir des autres continents et de l'Europe. Ces synthèses sont d'un intérêt majeur même si le lecteur peut regretter telle ou telle absence. Mais en fait tout y est pour la compréhension de notre monde et l'absence d'un propos sur le monde actuel nous manque. En conclusion Rémond. soutient que l'histoire n'est jamais finie et que l'enjeu majeur, comme indiqué dans le titre, est de déterminer si le monde va vers une civilisation commune à élaborer à partir de celles qui existent ou s'il va vers une division respectant les différences présentes. Or pour lui les mêmes facteurs peuvent provoquer l'une ou l'autre, comme les oppositions de la Russie et de l'Ukraine entrainent une meilleure cohésion de l'Europe. Au total une remarquable trilogie qui éclaire l'avenir par la compréhension du passé sans pour autant constituer une prédiction.