Andromaque de Jean Racine
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre , Littérature => Francophone
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Pour qui sont ces serpents...
Imaginez un type, Oreste, amoureux d’une jolie nana, Hermione. Banal non ? Mais Hermione en aime un autre, Pyrrhus, qui lui, convoite une certaine Andromaque, troyenne veuve d'Hector qui compte bien rester fidèle à son souvenir. La scène est dans la ville de Troie dont les cendres sont encore chaudes. Pyrrhus est la puissance occupante et il menace Astyanax, le jeune fils d’Andromaque, dans l'espoir de faire céder celle-ci (chacun ses techniques de séduction n’est-ce pas). Imaginez maintenant. Vous avez 15 ans et vous en pincez sérieusement pour Gertrude, votre voisine de palier, elle-même follement amoureuse de Raymond, celui qui le mois passé vous a subtilisé le premier prix de rédaction.
Tout est en place pour une lecture passionnée. Vous voilà Oreste et il faudra bien un jour prochain que vous lui disiez, à la cruelle Hermione qui ne vous accorde que son amitié : « Je vous entends. Tel est mon partage funeste : Le cœur est pour Pyrrhus, et les vœux pour Oreste. » Et si elle ne cède pas, il sera toujours temps de sombrer dans la folie, torturé par les filles d’enfer, et pourtant, Hermione, « L’ingrate mieux que vous saura me déchirer ; Et je lui porte enfin mon coeur à dévorer ». Maintenant, si vous êtes fille et que vous préférez camper le personnage d’Hermione, libre à vous d'être cruelle… J'ai épongé mes premiers désespoirs amoureux sur les manches d’Oreste. Et n'imaginez pas, jeunes gens, que les personnages sont dégoulinants de niaiserie. Non ! Ils vont jusqu'au sang s'il le faut. Et comme chacun sait, en la matière, il le faut n'est-ce pas. Bonne lecture si l’école ne vous a pas trop abîmé les neurones gustatifs. Et si après vous réussissez à prénommer votre premier fils Astyanax, c’est que vous êtes plus têtu que moi, dont la compagne a été absolument rétive à ce bel hommage. Toutes des Hermione je vous dis.
Les éditions
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Andromaque [Texte imprimé] Jean Racine
de Racine, Jean
Librio / Librio (Paris).
ISBN : 9782290313732 ; 1,90 € ; 01/06/2001 ; 92 p. ; Poche -
Andromaque
de Racine, Jean Dandrey, Patrick (Autre)
le Livre de poche
ISBN : 9782253038733 ; EUR 2,80 ; 01/05/1986 ; 158 p. ; Poche -
Andromaque de Racine, Jean
de Racine, Jean
le Livre de poche / Le livre de poche
ISBN : SANS000002534 ; 01/02/2007 ; 206 p. ; poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (11)
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Je t'aime, et ne pas m'aimer est chose ingrate !
Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 10 mars 2024
Je viens, sagace roi, du royaume d’Épire
Vous porter ses nouvelles.
Nestor
Les meilleures ?
Le Messager
Non, les pires.
Pyrrhus a souffleté l’honneur de tous les grecs
En rejetant Hermione d’un ton vif et sec.
Il lui a préféré la beauté ennemie
De la femme d’Hector dont il a fait sa mie.
Nestor
Oreste a donc échoué.
Le Messager
Oreste a fait passer
Les élans de son cœur avant nos intérêts.
Pour l’éclat d’un regard, pour les charmes d’Hermione,
Il est devenu lion aux pieds de sa lionne.
Le fauve a déchiré et répandu le sang,
Sûrement encor frais tant le meurtre est récent,
De l’auteur de ses maux, de l’auteur de l’outrage
Qui avait refusé Hermione en mariage.
Nestor
Que m’apportes-tu là ? Pyrrhus est mort, tu dis ?
Et de la main d’un grec avant qu’aucun édit
N’autorise en Épire une officielle attaque !
Maudite est la beauté de la traître Andromaque …
J’ai adoré relire ce petit bijou. Le style en est si fluide et se passe d’ajout !
Toutefois Hermione bien plus qu’Andromaque est la proie du destin qui s’acharne et qui traque, car Andromaque avait une solution pour piéger le destin et tromper les passions. Mais c’est très racinien d’aller nommer sa pièce non par le point de chute où frappe avec ivresse quelque destin rageur au coutelas brillant, mais par le point de mire où tous vont regardant.
Par contre j’ai trouvé, qui n’est pas un problème, que Racine y faisait d’assez patauds dilemmes. Ils ne sont pas mauvais, simplement moins construits que ceux du grand Corneille en ses propres écrits.
Mais sur cette critique, j’avoue, je pinaille. Ce reste un monument que la beauté émaille.
Il est une pensée qui en lisant me vint. Je me suis amusé des héros masculins assénant du « cruelle » aux femmes courtisées pour ce que leurs amours ne sont pas partagées. Eh quoi ! La femme aimée a-t-elle pour devoir de plier sous le joug, de se mettre au pouvoir du premier amoureux qui lui vendrait la lune lorsque cette tendresse lui est importune ? Cette misogynie, coutumière en ce temps, fait la femme soumise du père à l’amant.
Une pièce magnifique
Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 6 juin 2020
Cela me frappe encore plus maintenant que je viens de lire récemment l’Iliade : la Guerre de Troie hante Andromaque. En particulier je n’avais pas compris, je ne sais pas pourquoi, que Pyrrhus (Néoptolème dans l’Iliade) est le fils d’Achille qui a tué Hector, Pyrrhus qui veut épouser sa veuve, Pyrrhus qui a lui-même massacré une partie de la famille royale de Troie. Le tableau du sac de la ville, brossé par Andromaque, est d’ailleurs terrible. Le sort de la princesse évoque pour moi celle des autres femmes de la ville dépeint par Euripide dans cette autre splendide œuvre qu’est Les Troyennes. Je me demande si Racine, en s’éloignant délibérément des traditions classiques (Astyaniax le fils d’Andromaque et d’Hector est sensé avoir été tué lors de la prise de la cité par Pyrrhus/Néoptolème en personne !), n’a pas voulu donner comme une « seconde chance », une sorte de revanche à Andromaque et à son fils l’héritier du trône de Troie.
Une forme de perfection
Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 8 juillet 2018
Une forme de perfection qu’à atteinte là Racine, avec cette œuvre, comme peut-être avec toutes les autres tragédies qu’il a créées. Certains arrivent plus facilement que d’autres à créer des chefs d’œuvres. Pourquoi ? Allez savoir ! Toujours est-il qu’avec Racine, on peut être toujours assuré (du moins pour moi qui en est à sa 4ème pièce de théâtre tragique que je lis de lui) d’avoir du plaisir.
Cerise sur le gâteau, avec l’édition que j’ai eu en main, il y a un dossier qui explique la genèse de l’œuvre, les sources auxquelles Racine a puisé avec des extraits de L’illiade de Homère et de pièces d’Euripide et de Sénèque, une étude de la structure du texte avec ses thèmes et ses analyses du caractère des personnages, qui permettent de mieux saisir les tenants et aboutissants de la pièce, et un récit sur l’accueil qu’ a reçu la représentation de la pièce du vivant de l’auteur, ses interprètes sur scène, sur son succès, sur les critiques qu’on lui a fait, etc. Toujours très intéressant à découvrir et à connaître. C’est un véritable plus qui donne des clefs de compréhension de l’œuvre.
3,5 étoiles!
Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans) - 31 août 2010
"Je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle?" Hermione
Critique de Alouette (Seine Saint Denis, Inscrite le 8 mai 2008, 39 ans) - 11 juin 2008
Ce livre pourrait être résumé en une seule phrase: comment tomber amoureux de la mauvaise personne ?
Les personnages se cherchent, se mettent à l'épreuve et se servent les uns des autres pour prouver qu'ils ont encore de l'emprise sur quelqu'un.
Racine a repris et mélangé plusieurs versions du mythe d'Hermione (qui est pour moi le personnage principal de la pièce) de Virgile, Ovide et Euripide. Il s'est simplement démarqué de ses prédécesseurs en développant le caractère des personnages, en adaptant certains aspects du mythe (comme il l'avait fait pour Iphigénie) et surtout en changeant la fin.
J'ai mis un certain temps avant de pouvoir vraiment entrer dans l'intrigue à cause des alexandrins (je devais être trop jeune à l'époque, c'était en 4ème) mais le jeu en vaut la chandelle.
Oui, classique mais...
Critique de Elyria (, Inscrite le 25 mars 2006, 33 ans) - 1 avril 2007
Pour moi cette fidélité et cet honneur ne me semblent pas excessifs, comment pourrai réagir Andromaque, pilier de vertu au milieu de ces fous déchaînés par leur passion amoureuse, aussi, au milieu de ce triangle de fougue formé par Pyrrhus, Hermione et Oreste s'en forme un autre de calme, de douleur sourde parfois: Phoenix, Andromaque et Pylade.
N'oublions pas aussi cet enfant, absent de la pièce, à mon sens pour signaler l'absence d'avenir de tous ces personnage à long terme: sans enfant bien présent dans cette pièce, pas d'espoir de changement!
Bref, cette pièce m'a plu et les alexandrin rendent, je trouve tout cela fluide et poétique.
très belle histoire
Critique de Cami27 (, Inscrite le 13 février 2005, 34 ans) - 13 février 2005
Je l'ai lue avec l'école, il y a deux ans (j'avais 12ans) et je n'éprouvais pas tout le plaisir que j'aurais pu ressentir si je le comprenais (on avait des explications du prof toutes les deux lignes)
tragique...
Critique de Piper (, Inscrite le 3 novembre 2004, 34 ans) - 3 novembre 2004
Joliment dit!
Critique de Elvire (Wavre, Inscrite le 19 novembre 2001, 80 ans) - 2 avril 2003
tragédie classique...
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 2 avril 2003
Racine, Corneille, même combat!
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 25 mars 2002
Merci, Bolcho, d'attirer notre attention sur cette grande tragédie où se débattent la mort, l'amour, le pouvoir, la passion, la folie, tout ce qui fait et fera toujours la vie des hommes.
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amour ou honneur ?? | 7 | Winess | 2 mai 2007 @ 11:25 |