Très loin de mes attentes

Ouf ! Je suis déçue, réellement. J’avais d’énormes attentes pour le genre cyberpunk, un genre qui m’attirait, qui me rendait curieuse, j’adore les films et les jeux, mais à date pour la littérature je trouve qu’il y a beaucoup trop de charabias. Enfin, sauf pour Blade Runner de Philip K. Dick, proto-cyberpunk, un précurseur. Je vais essayer de prendre ça relaxe, de refaire d’autres essais plus tard, mais ça m’a porté un coup dur... William Gibson est le père du cyberpunk, alors je croyais que ça voulait dire quelque chose, que ça allait faire wow, qu’il allait y avoir des étincelles, mais non.

Pour le recueil, il y a de bons éléments, mais ils sont tellement enrobés d’histoires qui le sont moins... J’ai trouvé ça mauvais. Il n’y a pas UNE histoire dans le tas qui m’a happée, pas une sur neuf ! D’habitude pour les recueils, je fais une description pour chaque des nouvelles, une petite routine, mais là, pas envie.

Une des nouvelles les plus connues est Johnny Mnemonic, à cause du film de 1995 avec Keanu Reeves. Johnny est un transporteur de données grâce à une puce implantée dans son cerveau pour les emmagasiner en sécurité et auxquelles il n’a pas accès sans mot de passe. Or un jour il se trouve que les données qu’on lui a implantées ont été volées à des Yakuzas, la mafia japonaise, alors ils mettent un tueur à ses trousses. Bon, je n’ai jamais trouvé le film génial, mais en comparaison avec la nouvelle... J’ai trouvé que ça manque de construction, que c’est trop éparpillé. Ça ne colle pas, il manque quelque chose.

La nouvelle que j’ai trouvé la moins pire est celle du titre, Gravé sur chrome. Ça serait la première fois que le mot « cyberspace » est lâché (mot-valise d’espace cybernétique). Le mot est réutilisé dans les autres oeuvres de Gibson et sera popularisé ensuite. Dans cette nouvelle-ci, deux pirates sont sur un gros coup, ils veulent attaquer le système d’une criminelle nommée Chrome qui fait le transfert d’argent de bandes criminelles. Ils vont devoir briser sa GLACE (Générateur Logiciel Anti-instructions par Contre-mesures Électroniques) par le cyberspace. J’aime beaucoup la vision « réalité virtuelle » du cyberspace, c’est plus qu’un homme derrière son écran d’ordinateur, c’est physique.

« De la glace noire. N'y pense pas. De la glace noire.
Trop de récits courent au Gentleman Loser ; la glace noire fait partie de la mythologie. La glace qui tue. C'est illégal, mais enfin, chacun de nous ne l'est-il pas? Un genre d'arme a rétroaction neurale, on ne s'y connecte qu'une fois. Comme une espèce de Mot hideux qui dévore l'esprit de l'intérieur. Comme un spasme épileptique qui se poursuit et se poursuit jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien...
Et nous plongeons droit vers la base du château d'ombres de Chrome.
Je cherche à me préparer à la soudaine coupure de la respiration, au malaise suivi du relâchement final des nerfs. Terreur de ce Mot froid qui attend là-bas, tout au fond dans le noir. »

Pour les autres nouvelles, comme je l’ai dit, il y a quelques intéressantes réflexions, mais noyées dans un flot de paroles creuses. Je ne sais pas si c’est moi et mes attentes, ou que ça a mal vieilli. Enfin, ça a été une mauvaise expérience, mais nécessaire, puisqu’il fallait que je me lance un jour ou l’autre pour savoir ce qu’il en est. Une mauvaise entrée dans la matière pour le cyberpunk pour moi (avec Neuromancien), mais je ne compte pas fermer la porte.

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  Gravé sur chrome de William Gibson

  de Gibson, William
  J'ai lu / Science Fiction
  ISBN : 9782290029404 ; 14,55 € ; 04/01/1999 ; 246 p. ; Broché

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