Blacksad, tome 4 : L'enfer, le silence de Juan Diaz Canales (Scénario), Juanjo Guarnido (Dessin)

Blacksad, tome 4 : L'enfer, le silence de Juan Diaz Canales (Scénario), Juanjo Guarnido (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Nothingman, le 2 octobre 2010 (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 955ème position).
Visites : 6 167 

Jazz in New-Orleans

Après cinq ans d’absence, Guarnido et Canales publient la quatrième enquête de leur détective félin. Il est vrai que la qualité de scénario et de dessins des trois premiers albums avaient placé la barre très, très haut. Défi réussi avec ce “L’Enfer, le silence” qui nous plonge dans l’univers de La Nouvelle-Orléans et du jazz. L’attente a donc été longue, mais la patience du lecteur est récompensée.
Dans ce nouvel opus, on suivra le détective et son comparse journaliste Week mener leur enquête à La Nouvelle Orléans, sur les traces d’un pianiste de jazz , grand consommateur de drogues, recherché par son producteur, un certain Faust. Le tout en pleine célébration de Mardi Gras !
L’intrigue est solide, noire, riche en rebondissements, magnifiée par les dessins de Juanjo Guarnido. De l’atmosphère enfumée des clubs à l’exubérance du Mardi Gras, en passant par la lumière glauque d’un logement insalubre, les ambiances se succèdent au fil des pages. Le dessin est une fois de plus splendide. Chaque case mérite le coup d’oeil.
Le petit plus de cet album : quelques cases nous dévoilent subrepticement le passé de Blacksad, ouvrant des perspectives pour les tomes suivants.
Espérons toutefois qu’il ne faille pas attendre cinq ans pour le découvrir

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Les éditions

  • L'enfer, le silence [Texte imprimé] scénario, Juan Díaz Canales dessins et couleur, Juanjo Guarnido
    de Guarnido, Juanjo (Illustrateur) Diaz Canales, Juan (Scénariste)
    Dargaud
    ISBN : 9782205063134 ; 14,50 € ; 17/09/2010 ; 54 p. ; Cartonné
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BLACKSAD Vs LE VAUDOU.

8 étoiles

Critique de Septularisen (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans) - 7 octobre 2022

Pour le Mardi-Gras, John Blacksad débarque à la Nouvelle Orléans. Il suit son ami et collaborateur, Weekly qui, y a été envoyé par le journal «What's News», pour faire un reportage sur le blues. Blacksad s’ennuyant un peu, Weekly lui dégote une affaire en apparence très simple.

Il est engagé par le mystérieux producteur Faust Lachapelle pour retrouver son «protégé» le dénommé Sebastian «Little Hand» Fletcher. C’est un pianiste-chanteur de jazz surdoué, promu à un bel avenir, mais dont la carrière a périclité rapidement des suites de son addiction à l’héroïne. Le musicien a maintenant disparu en laissant derrière lui sa femme sur le point d’accoucher.

Pour Weekly, c’est l'occasion de passer du bon temps à «The Big Easy». Pour Blacksad, c'est une sale affaire qui commence, et où les choses sont bien plus compliquées qu’elles ne paraissent...

Le scénario de M. Juan Diaz CANALES (*1972), est assez classique et très linéaire. C’est celui du producteur plus ou moins véreux qui demande au détective privé de retrouver sa «poule aux œufs d’or» qui a disparu. C’est bien maîtrisé, même si on voit la fin arriver de très loin! Il n’y a pas vraiment de surprise ou de «Twist» vraiment imprévu, mais disons-le tout de suite, dans cette BD, le scénario sert surtout de «support» aux dessins et devient – malheureusement je dois dire -, secondaire! Il ne faut toutefois pas le sous-estimer, sans un bon scénario, il n’y a pas de bonne BD!

Que dire des dessins de M. Juanjo GUARNIDO (*1967)? Que dire sur ce qui frôle la perfection? L’excellence? Comme toujours, j’ai beaucoup de mal à parler (enfin, écrire ici !..), de ce que j’aime beaucoup… Non à la folie! Ceci a beau être le quatrième volume de cette série que je lis, je ne me lasse pas de leur beauté! Au contraire je suis même de plus en plus admiratif! Outre les visages qui ont des expressions humaines vraiment bien rendues, l’anthropomorphisme, – et surtout son rendu -, des personnages est vraiment magnifique.
C’est simple, c’est tellement bien dessiné, - d’une beauté et d’un réalisme si réussis -, que l’on en oublie que l’on est en train de regarder le dessin d’un animal! Le personnage de Faust Lachapelle p. ex. on a tellement l’impression de voir le visage d’une personne avec un «petit bouc», que l’on en oublie que l’on est en train de regarder un visage de… bouc ! Pareil pour son fils Thomas Lachapelle, on en vient à complètement oublier que le visage que l’on voit tranquillement fumer une cigarette est celui d’un… bélier!

Encore? Pourquoi pas? Parlons aussi des couleurs, toujours très belles, toutes en nuances! Regardez p.ex. les scènes en clair-obscur avec la terrasse ombragée du restaurant (Pg. 20-21), c’est juste incroyable!
Mais aussi le rendu des couleurs des pages 34-44. On passe de l’atmosphère très colorée d’une fête (Pg. 34-35) à une atmosphère de violence au cours d’une nuit très glauque (Pg. 36-38), avec des bleus et des noirs magnifiques de profondeur! (Regardez la couverture et vous aurez tout compris!..). Ensuite, les Pg. 38-39 avec des rouges vifs, qui arrachent comme métaphore de la mort, pour enfin revenir aux bleus (Pg. 40-41) vu que c’est la suite de la scène de bagarre, et enfin passer aux… verts sombres (Pg. 42-43), pour montrer le changement de lieu (nous sommes maintenant dans un bar) et de personnage (nous suivons Weekly)…
Une véritable Master Class sur les couleurs et de comment on peut les utiliser pour faire ressortir l’atmosphère du lieu que vous voulez restituer! Inutile d’en dire plus, je pourrais regarder cette BD même sans les phylactères, même sans le scénario... Rien que pour la beauté des dessins!

Si cet album est d’une qualité à peine inférieure (mais à peine, eihn!..), au deux premiers de la série (qui sont pour moi la référence absolue!..), il n’en demeure pas moins exceptionnel! Vous voulez une «claque» en matière de BD? Je ne peux que vous conseiller de lire la série des Blacksad!

Superbe et mélodieux

10 étoiles

Critique de Coper (, Inscrite le 2 octobre 2014, 40 ans) - 30 août 2015

Blacksad à la Nouvelle-Orléans !
Comme toujours, des dessins, des couleurs et des dialogues superbes, mais dans ce tome, il faut rajouter la musique.
Le jazz berce l'ensemble de la BD à merveille. J'ai été transporté.
Le scénario est bien recherché et les personnages charismatiques.
Bref, j'ai bien accroché ce tome, un de mes préférés de la série.

Un polar haut en couleur

7 étoiles

Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 54 ans) - 24 novembre 2013

Les auteurs nous amènent ici à la Nouvelle-Orléans, avec son jazz mais sans son bayou. L'enquête policière est certes classique mais narrée de manière assez désordonnée, ce qui peut nuire à la lecture. Des indications scénaristiques du genre "deux jours plus tôt" aurait été d'un bon secours sur certaines pages (page 6, par exemple). Une autre réserve réside dans le rôle joué par le sauveur de notre bien aimé détective.(page 41) ou bien dans le baiser volé pendant la parade. Hormis cela, l'album est de très grande qualité, et bien au-dessus du précédent, à mon humble avis, avec quelques innovations comme les pleines pages oniriques ou encore la scène du carnaval. Et je suis resté admiratif des couleurs employées, et surtout du changement de ton d'une page à l'autre (admirez la scène du restaurant-pages 20 et 21- où lumière et ombre se marient parfaitement; histoire de nous faire baver d'impatience avant la sortie du tome 2 de "l'histoire des aquarelles", ). A lire et à dévorer d'urgence.

Bleu comme l’enfer

7 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 29 octobre 2013

Même si Blacksad reste un plaisir visuel indiscutable, j’ai un peu moins accroché à l’histoire que les deux précédents. Visuellement, rien à dire donc. Les gueules d’animaux de ces personnages humanoïdes sont toujours épatantes, ce qui est un des attraits principaux de cette BD. La mise en couleur, le sens du détail, du cadrage et du mouvement ne sont pas non plus en reste. On a même de temps à autre l’impression de regarder un dessin animé… Guarnido soigne aussi les détails, y compris dans les grandes largeurs, je pense notamment à la pleine page représentant la scène grandiose et colorée du carnaval.

Le scénario, bien calé dans la ligne polar-jazz, en reprend les codes sans éviter les clichés inhérents au genre… ça ne serait pas si grave si mon attention ne s’était relâchée à plusieurs reprises, et j’avoue avoir ressenti un début de lassitude avec cette histoire. En effet, je n’ai jamais été vraiment secoué par les divers rebondissements - hormis la scène illustrant justement le titre, vision totalement hallucinée d’un héroïnomane, et vraiment « infernale » ! Autre point positif tout de même, j’ai bien aimé le petit message de compassion délivré à la fin par ce Blacksad au grand cœur…

Jazzman

6 étoiles

Critique de Kabuto (Craponne, Inscrit le 10 août 2010, 63 ans) - 5 mai 2012

Blacksad pose cette fois ses valises à la Nouvelle-Orléans pour une enquête qui l’entrainera à la recherche d’un jazzman accroc à la dope. Encore une fois, je n’ai pas été convaincu par le scénario. Bizarrement, Je ne suis pas vraiment rentré dans l’histoire. Seul le deuxième tome, Artic-Nation, m’avait bien accroché. Par contre, graphiquement c’est encore très réussi avec quelques planches superbes. On dénote quand même une certaine évolution dans les dessins. Plus de détails, des cases plus foisonnantes mais qui perdent du coup une certaine pureté et cette touche pastel qui était très marquante dans le premier album.
Voilà donc finis ces quatre albums qui resteront surtout pour moi de vraies réussites graphiques mais qui n’ont pourtant pas vraiment réussi à me passionner. A lire pourtant pour la classe internationale du héros, pour l’ambiance années 50 et surtout, pour en prendre plein les yeux.

Jazz à tous les étages.

8 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 10 octobre 2010

Des dessins qui percutent comme les directs de notre chat maousse costaud. Un rythme endiablé et fiévreux. Des couleurs exquises, des personnages bien campés et collant sublimement au scénario, un casting de rêve. Cette bédé a-t-elle reçue un prix quelconque ? J'imagine que oui. Elle est en passe de devenir une référence absolue. Ce tome m'a un peu déçu sur l'histoire qui ne sort pas vraiment de l'ordinaire et tombe à l'eau si je puis dire. Picturalement c'est indiscutablement extraordinaire, bravo.

Mardi Gras Blues

10 étoiles

Critique de Numanuma (Tours, Inscrit le 21 mars 2005, 50 ans) - 8 octobre 2010

Quatre albums en dix ans, on ne peut pas dire que Canalès et Guarnido, scénariste et dessinateur des aventures de Blacksad, soient dans la course à la productivité ! Ce tome 4, on l’attendait depuis 5 ans et, chose rare, ces cinq années ont été bien mises à profit.
Blacksad est engagé à la Nouvelle Orléans par un producteur, Faust, pour retrouver un musicien, Sebastian « Little Hand » Fletcher, pianiste fantastique mais toxico notoire, en danger de mort. Faux-semblants, rivalité, argent, corruption, tout y est pour faire de cet album un moment unique. Le découpage de l’intrigue, très travaillé et déconcertant la première fois –il faut lire et relire ces albums ! –m’a fait penser au film Pulp Fiction. Flashbacks, alternances des actions dont les explications s’entremêlent sur fond de fête du Mardi Gras.
Définitivement, Guarnido est un génie de la couleur ! Les rouges et les ocres sont fabuleux ; jetez un œil aux pages 38 et 39, tout en psychédélisme carmin, véritable transe rougeoyante. Plus classiquement, les couleurs sont un moyen de poser l’ambiance et celle-ci étant particulièrement bizarre, les couleurs sont mises à grande contribution.
Parallèlement, les personnages sont troubles, leurs intentions ne sont pas vraiment claires ; au milieu de tant de dissimulation, le personnage de Blacksad fait figure d’ange alors qu’il est loin d’en être un. Après tout, il faut être un dur dans le métier de détective privé.
Et il y a la musique… La Nouvelle Orléans est un creuset musical exceptionnel : blues, jazz, gospel, marching bands, la ville a eu de nombreux enfants jusqu’à aujourd’hui, ouragan ou pas. Et cet album est inondé de musique, une musique silencieuse qui ne résonne que dans la tête du lecteur. Voyez page 51, la façon dont Fletcher est dessiné en train de jouer et de chanter : pas besoin d’être un spécialiste pour y voir une transcription magistrale de l’expression du blues. Page 53, c’est la chanson « Summertime » qui vient faire un contrepoint sublime au drame qui se joue en même temps, ailleurs. Comme le dit Blacksad au tout début de l’album, « Pour moi, l’enfer, c’est le néant. Un endroit sans mes amis, sans musique, sans paroles qui stimulent l’imagination, sans beauté qui exalte les sens ».
Maintenant, gardez cette phrase en tête ainsi que le titre de l’album, passez un disque de blues et ouvrez à la première page…

Splendide !

8 étoiles

Critique de PPG (Strasbourg, Inscrit le 14 septembre 2008, 48 ans) - 3 octobre 2010

A force d'attendre, le risque est de provoquer de la déception chez le lecteur assidu lors de la sortie d'un album. Ici, ouf, cinq années auront permis d'accoucher d'une très belle production où notre héros félin préféré est en pleine forme. Il est vrai que l'histoire est rafraîchissante, peut-être moins sombre que ses précédentes aventures. Evoluant à La Nouvelle-Orléans dans le milieu du jazz, en plein mardi gras, sa nouvelle enquête est une bouffée d'oxygène. De nouvelles couleurs (comme l'emploi de ce bleu et de ce rouge intenses) y participent pour beaucoup. De somptueuses planches, 11 ("l'assaut sur le bar"), 18 ("le dîner ombragé") et 32, 33 ("perte de repère en plein carnaval") composent cet album. Le scénario est assez innovant, fait de quelques rebondissements plaisants. Et toujours cette captivante galerie de personnages attachants et l'ambiguïté qu'ils provoquent : où se situent ils dans l'échiquier du drame qui se joue ?

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