L'homme qui apprenait lentement de Thomas Pynchon
(Slow learner)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles
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Un Pynchon mineur
Soyons honnêtes : "L'Homme Qui Apprenait Lentement", paru en 1984 (un an plus tard en France), n'est absolument pas le meilleur livre écrit par Thomas Pynchon, et est, même, le moins bon. A la différence des sept autres livres, ce n'est pas un roman, mais un recueil de nouvelles, toutes écrites entre 1959 et 1964, soit avant et (pour la plus récente), juste après la parution de son premier roman, "V". Parues en magazines à l'époque, elles étaient, jusqu'à ce recueil, inédites en livre. Elles sont au nombre de cinq, et aucune d'entre elles ne porte le titre du livre ("Slow Learner" en anglais).
A noter, les 30 pages de l'introduction, seules pages autobiographiques et 'intimes' que Pynchon nous ait jamais offertes, et dans lesquelles il nous explique ce qu'il pense de ces cinq histoires, et des références qu'il avait quand il les a écrites. Autant le dire, Pynchon n'est pas gentil du tout avec lui-même, il estime ces cinq nouvelles ratées, remplies d'incohérences, de défauts, de longueurs, mal foutues, etc, et en a limite honte. L'homme qui apprenait lentement, on le devine, c'est l'auteur lui-même, qui se définit ainsi dans la période 1959-64. Ironie, cynisme, autocritique.
Ces nouvelles ne sont pas à ch... des briques triangulaires par la narine gauche, mais reconnaissons que mis à part "Sous la rose" (qui possède d'évidentes allusions prémonitoires à "V"), pas vraiment de quoi contenter les fans de "V", "L'Arc-en-ciel de la gravité" ou "Vineland". "Petite pluie" est assez ennuyante, cette histoire de troufions en plein service militaire est assez bancale. "Basses-Terres", avec ces hommes escaladant des décharges pour chercher des matelas, est plus aboutie, mais quand même décevante. "Entropie" (l'illustration de couverture de la réédition Points récente y fait allusion) est franchement branque, "Intégration secrète" est trop longue (70 pages, la plus longue)...
Allez, dans l'ensemble, c'est un peu plus que moyen, donc, disons, 3/5, mais franchement, mineur. Si vous ne connaissez pas Pynchon, ne commencez pas par ce livre. En fait, c'est typiquement le genre de livre à découvrir en dernier lieu, une fois les autres opus lus et appréciés. Pas nul, je le redis, mais décevant.
Les éditions
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L'homme qui apprenait lentement [Texte imprimé], nouvelles Thomas Pynchon traduit de l'américain par Michel Doury
de Pynchon, Thomas Doury, Michel (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757805206 ; 6,60 € ; 23/08/2007 ; 239 p. ; Poche
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