Moi, Tituba, sorcière, noire de Salem de Maryse Condé
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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Celle qui côtoyait l'invisible
Tituba est le fruit né du viol de sa mère Abena par un marin anglais. Ce mauvais départ dans la vie ne fait que s'accroître quand on sait que sa mère qui est une esclave noire sera pendue sous ses yeux pour avoir frappé un blanc !
Elle sera élevée et prise en charge par la vieille Man Yaya qui lui apprendra bien des choses avant de mourir...et bien d'autres après sa mort... Comment Tituba se retrouvera d’abord à Boston et ensuite à Salem, à vous de le découvrir en lisant son histoire.
Sachez seulement ceci : Tituba fut un peu oubliée et mise à l'écart au profit des sorcières blanches (dans cette folie collective de 1692), qui elles furent pendues et dont Arthur Miller nous conte l'épopée dans son célèbre livre : "les sorcières de Salem".
Mais que lui reproche-t-on en réalité ? De trop aimer les hommes et l’amour, bien sûr que non et pourtant c’est le cas. D’être une sorcière…qu'est-ce qu'une sorcière ?
Serait-ce une personne qui connaît les plantes à la perfection et s'en sert pour guérir et améliorer la vie des autres ? Quelqu'un qui, oh bonheur voit et communique avec l’invisible ? Peut-être même une femme qui, à bout de haine et de honte de tout ce qu’elle à du subir dans sa triste existence; fatiguée de secourir sans jamais être reconnue ou remerciée par ces blancs qui la craignent et la méprisent, crie vengeance et se sert quelque peu, si peu, de son art à mauvais escient ? Ou bien encore une négresse qui montre à un père juif, également mal traité par ces gens bornés qu’étaient les puritains habitants Salem; ses neuf enfants disparus dans un incendie volontaire, afin de leur dire au revoir et de constater qu'ils sont heureux dans l'autre monde ?
Alors oui, je confirme que Tituba est belle et bien une sorcière !
A noter que la fin est quant à elle complètement issue de l’imagination de l'auteur.
Les éditions
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Moi, Tituba, sorcière [Texte imprimé] Maryse Condé
de Condé, Maryse
Mercure de France / Histoire romanesque
ISBN : 9782715214408 ; 14,78 € ; 02/10/1986 ; 276 p. ; Broché -
Moi, Tituba sorcière, noire de Salem [Texte imprimé] Maryse Condé
de Condé, Maryse
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070379293 ; 8,60 € ; 28/09/2005 ; 277 p. ; poche -
Moi, Tituba, sorcière... noire de Salem
de Fleurot, Audrey (Acteur) Condé, Maryse
Gallimard
ISBN : SANS000002344 ; 19/07/2019 ; Livres audio -
Moi, Tituba, sorcière... noire de Salem
de Fleurot, Audrey (Acteur) Condé, Maryse
Gallimard
ISBN : 9782072855795 ; 21,90 € ; 22/08/2019 ; 2 p. ; CD-Rom
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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une étrange affaire…
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 4 avril 2020
Sortir toutes les Titubas de l'oubli
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 31 juillet 2019
Malheureusement l'écriture de Maryse Condé ne m'a pas emporté comme la plume colorée d'autres auteurs antillais sur des sujets similaires. Elle n'a pas non plus provoqué l'indignation et l'effroi que d'autres ouvrages sur l'esclavage ont pu susciter. Enfin ce voyage à la Barbade et à Boston me laisse un goût d'inachevé, comme si j''avais assisté de trop loin aux procès des sorcières de Salem ou seulement effleuré la société puritaine et anglo-saxonne du XVIIème siècle.
Moi, Tituba, obssédée sexuelle.
Critique de R. Knight (, Inscrite le 18 janvier 2012, 29 ans) - 9 février 2012
Bref, Tituba, femme originaire de La Barbade passe entre les mains de plusieurs maîtres qui vont tous lui en faire voir des vertes et des pas mûres ! On pourrait presque résumer l'histoire de cette façon.
Evidemment, pour attiser la curiosité du lecteur, elle aura des relations amoureuses ! Et pas qu'un peu ! Bon... Passons là-dessus pour le moment.
Les points forts de ce roman du courant de la négritude sont la dénonciation du racisme, une description très prenante et crue de l'esclavage et une part d'histoire avec l’évocation des sorcières de Salem.
En soit, le thème abordé semble être une réussite.
Mais ce qui me gêne sévèrement, c'est l'écriture de Maryse Condé.
Pourtant celle-ci est très stylisée, avec des tournures de phrases admirables et un rythme dans le récit vraiment bon. Seulement... pourquoi tant de connotations sexuelles ?! Pourquoi ?! Pour démontrer la dureté de l'esclavage ? D'accord, on pourrait le comprendre dans certains passages, notamment celui où Tituba se fait torturer, un bâton affublé d'un silex taillé pénétrant violemment sa partie génitale. Mais pourquoi tout ramener au sexe ? Par exemple, le début du récit évoque la pendaison de la mère de Tituba. Et à quoi compare-t-on son cadavre ? et plus précisément sa langue pendante ? A un pénis 'Turgescent et violacé'...
De plus, je ne comprend pas pourquoi les ébats nuptiaux de Tituba nous sont tous décrits et de façon plutôt... crue aussi ! Qu'on ait une ou deux descriptions, soit ! Mais là, c'est quasi tous les chapitres ! Alors qu'une petite ellipse bien tournée nous ferait sourire et comprendre la situation en trois mots !
J'ai alors pensé au fait que le sexe puisse être présenté comme le moyen de 'libération' de ces esclaves. Le seul moyen qu'ils aient de prendre du plaisir et de jouir d'une certaine liberté, ne serait-ce qu'un court instant. Mais cela m'a paru un peu tiré par les cheveux.
Parce que, quand même, la Tituba ne fait rien pour améliorer son cas, notamment quand elle décrit John Indien, son fiancé : 'Je n'osais pas m'avouer que ce qui m'intéressait vraiment chez John Indien était ce qu'il avait en-dessous de la ceinture.' ... .... (la citation peut ne pas être tout à fait exacte, je rédige cette critique sans le livre sous la main.)
Et tant d'autres passages !
Bon, il faut passer au-delà de cela ! Autrement, le récit est clair, l'action intéressante la plupart du temps et le style vraiment convenable.
Cependant, on partage bien évidemment les peines de l'héroïne, traitée de sorcière à cause de ses croyances et de son statut d'esclave, seulement, vers la fin du roman, il y avait des éléments pouvant réellement nous faire croire que Tituba était une sorcière.
Par exemple quand elle parvient à chasser la tempête, lors de son retour en bateau, en faisant appel aux esprits. Enfin, bon cela ne tient que d'un jugement très subjectif.
Mais franchement, pour un roman du courant de la négritude, je l'ai trouvé assez décevant. Et dire qu'il existe des perles comme les textes d'Aimé Césaire ! Pourquoi se contenter de cela ?
Passionnant
Critique de Blue Shadow (, Inscrite le 15 novembre 2010, 30 ans) - 20 août 2011
L'auteur a su nous livrer là des faits historiques d'une manière très littéraire, exposant la vie de Tituba au grand jour.
Tituba est une sorcière attachante, que les "blancs" poussent à faire le mal. Elle porte en elle le déni de sa race et le rejet de ceux qu'elle aime. Tituba est un personnage que la vie a meurtri.
Histoire d`une jeune esclave antillaise
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 28 janvier 2007
Fille de l'esclave Abena violée par un marin anglais à bord d'un vaisseau négrier, Tituba, née à la Barbade, est initiée aux pouvoirs surnaturels par Man Yaya, guérisseuse et faiseuse de sorts. Son mariage avec John Indien l'entraîne à Boston, puis au village de Salem au service du pasteur Parris. C'est dans l'atmosphère hystérique de cette petite communauté puritaine qu'a lieu le célèbre procès des sorcières de Salem en 1692. Tituba est arrêtée, oubliée dans sa prison jusqu'à l'amnistie générale qui survient deux ans plus tard. Là s'arrête l'histoire. Maryse Condé la réhabilite, l'arrache à cet oubli auquel elle avait été condamnée et, pour finir, la ramène à son pays natal, la Barbade au temps des Nègres marrons et des premières révoltes d'esclaves.
Mon avis
XVIIème siècle, Tituba est un personnage attachant, la vie ne lui a pas fait de cadeaux. Ses convictions en sont en grande partie responsable mais elle en sort grandie de n’avoir jamais renier ses idées ..
Quatre jours de lecture savoureuse malgré des événements douloureux.
Triste sort, grande personne!!!
Critique de Chéry (Québec, Inscrite le 27 août 2006, 45 ans) - 4 septembre 2006
J'apprécie aussi le fait que Maryse Condé est capable de rattraper le temps, de nous faire voir les vérités derrière chaque vie passée sur terre, de sortir des tirroirs des vies immensément riches en émotions.
Quelle talentueuse écrivaine!!!
une sorcière pas comme les autres !
Critique de Bluetit (, Inscrite le 2 mars 2005, 35 ans) - 5 mars 2005
Paradoxe bien réussi
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 12 novembre 2004
Condé a une grande force. Celle de monter un grand roman, une épopée grandiose autour d'un vocabulaire minimaliste d'une personne sans éducation. Comment voir l'extraordinaire et le décrire avec un petit, voire diminutif vocabulaire. Tel est la puissance de Condé.
Tituba voyage, apprend, souffre, aime.. avec peu de mots, elle vit une vie ultra-mouvementée avec son âme simple, mais éveillée.
La lecture en devient simple, mais très accaparante. Condé est de loin mon écrivaine favorite, tel une version féminine d'Haruki Murakami, pointant une vision de la féminité sans attaquer les idéologies de l'autre sexe.
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